Par Khaled TEBOURBI A quelques jours de son épilogue, l'idée est faite sur l'année 2018. Entièrement faite. Une année de difficultés et de crainte pour la quasi-totalité des Tunisiens. La crise économique empire il est vrai, et au vu des chiffres, on a toutes les raisons d'angoisser pour demain. Ajoutons-y le spectacle de la politique et de nos politiques : désolant, déprimant. Au plus bas ! Pas d'argent, pas de gouvernance, mais alors , n' est-il pas un espoir, une sortie, quelque chose à quoi s'accrocher ? Vœux de nouvel an mis à part, on répondra que oui. Si nous regardons bien autour de nous, si nous savons réagir, si nous savons tirer les leçons, ce nous sera possible, oui. Commençons d'abord par tout considérer. Avec soin et attention. Ce n'est pas « la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine» (démagogique, souvent), c'est discerner, froidement, objectivement, le «détail» qui peut «sauver le tout». Ce que l'on a pu omettre, négliger, sous estimer, mais dont pourrait bien venir le salut. La culture, par exemple, et la dynamique qui en résulte. On en parle peu, mais elles sont vivaces dans notre pays, depuis même l'époque sombre de la Troïka. Une dynamique culturelle ne se résume pas seulement à un regain d'activités, à une somme d'événements, elle sous tend, généralement, un progrès collectif, une avancée des consciences et des goûts. On peut le supputer pour l'année 2018 qui nous aura valu tant et tant de déceptions et d'ennuis, soit, mais au cours de laquelle les arts et les spectacles auront rarement été aussi présents , aussi fréquentés . Les pessimistes parlent de «poussée schizophrénique», peut-être bien, mais la thèse d'une population «en éveil», «d'une intelligence collective» qui s'aiguise, se défend parfaitement. Et d'une. De deux : il y a que tout reste à faire encore. Que rien n'est perdu. 2018 a vu l'économie entrer en crise profonde, le pays vivre une récession, la politique toucher le fond, mais l'année qui suit , aussitôt, sera l'année des élections. Etrange que nul ne le mentionne aujourd'hui. Ni les dirigeants, ni les élus. Ceux-là citent, à l'avance, des présidents et des chefs de gouvernements. Comme si le vote était déjà acquis. Comme si les jeux étaient déjà faits. La parade (la sortie) est alors simple : ne pas déprimer, ne plus s'abstenir de voter, chasser les maux de 2018 et entrer en 2019 avec la volonté de bien «corriger le tir» lors des élections.