La région de Jendouba occupe une place prépondérante dans l'économie régionale et nationale. Par sa vocation agricole, le gouvernorat de Jendouba contribue à hauteur de 10 % de la production nationale de céréales, 25% de la production de pomme de terre, 12% de la production de lait et 90% de la production de liège. Le secteur agricole occupe près de 54 % de la main- d'œuvre locale. En effet, avec une superficie globale de 310.200 ha et une population de 420.000 habitants, la région a connu un développement remarquable au niveau de la production agricole au point qu'elle est devenue le pilier principal de l'activité économique de la région. Elle est caractérisée par sa diversité, sa richesse et son abondance, eu égard encore à la richesse des potentialités hydriques. Au cours de la période du Changement, le secteur agricole a bénéficié d'un effort d'investissement remarquable, puisque l'enveloppe qui lui a été consacrée a dépassé 990 MD, effort qui s'est matérialisé à travers un développement considérable aux plans des ressources hydriques, de la construction de barrages, de la création de zones d'irrigation et du développement du secteur de la pêche. Les réalisations accomplies dans le secteur agricole représentant 32,1% de l'ensemble des investissements consacrés à la région durant la période 1987/2010. Les plus importants projets concernent la construction de quatre grands barrages ayant mobilisé des investissements de l'ordre de 400 MD. Ces barrages concernent ceux de Barbara (80 millions de m3), Zarga (24 millions de m3), El Moula (23 millions de m3) et El Kébir (31 millions de m3) dont les travaux ont atteint un taux d'avancement assez important. Par ailleurs, l'entrée en service du barrage Barbara à Aïn Draham a contribué à la création de 3.000 ha irrigués, outre 3.000 ha supplémentaires qui sont programmés sur le barrage Zarga dont les travaux viennent d'être achevés. Dans ce même ordre d'idées, la mobilisation des eaux trouve aussi sa parfaite illustration dans la création de 43 lacs collinaires, 137 puits profonds et 3.850 puits de surface. Ainsi, les périmètres irrigués dans la région se sont étendus sur une superficie de 40.000 ha et leur aménagement a nécessité plus de 90 millions de dinars. Pour ce qui est de la pêche, la région se distingue par la richesse de ses eaux profondes en poissons aussi bien au niveau de la qualité qu'à celui de la quantité. La quantité de poissons (d'eaux profondes) pouvant être exploités est estimée à 6.400 t (soit 10 % du stock national), alors que celle du poisson bleu s'élève à 13.500 t (soit 9 % du stock national). Le secteur de la pêche a bénéficié de plusieurs réalisations dont particulièrement : la modernisation du port de Tabarka (9MD), l'achat d'équipements modernes de pêche (4,2MD), la création d'unités de construction et de réparation de chalutiers ( 500.000D) et les aides fournies aux petits pêcheurs. Jendouba dispose également d'une richesse forestière assez importante, avec 120.000 ha, dont l'entretien, l'aménagement et le développement ont mobilisé une enveloppe de plus de 220 MD contre 120MD pour les travaux de conservation des eaux et du sol. On ne peut pas évoquer l'agriculture dans le gouvernorat de Jendouba sans omettre de signaler le développement remarquable enregistré en matière de production laitière et d'élevage de bovins. Ainsi, le nombre de vaches laitières a atteint 21.350 contre 13.000 en 1987, alors que les centres de collecte du lait s'élèvent à 17 avec une capacité de 162.000 litres par jour, ce qui correspond à la collecte de plus de 56 millions de litres de lait jusqu'à la fin du mois d'août 2010.