L'Espérance affiche un palmarès incroyable jamais égalé… depuis les années 70 ! A méditer. Alors que les festivités du centenaire de l'EST battent leur plein dans la liesse et l'allégresse dans un Bab Souika, vêtu de ses plus beaux atours aux couleurs «sang et or», il serait injuste de ne pas évoquer, même brièvement, le parcours fabuleux et fantastique de sa section «handball». Il est vrai que celle-ci, plus que ses autres semblables du club (y compris le football), a donné à ce dernier le plus grand nombre de titres, le plus grand nombre de moments de triomphe et, incontestablement aussi, les heures de bonheur et de gloire les plus inoubliables, les plus fortes. En effet, pour en avoir le cœur net, fions-nous aux chiffres qui ne trompent pas. Et ces chiffres sont absolument ahurissants : 16 doublés, 17 championnats, 18 Coupes de Tunisie et 4 titres arabes. Du jamais vu dans l'histoire du handball tunisien. Les autres grosses cylindrées de ce sport, en l'occurrence le Club Africain et l'Etoile Sportive du Sahel, ne diront pas le contraire. Elles qui avaient tout fait, tout sacrifié, 40 ans durant, et à coups de renforts de grands joueurs et entraîneurs étrangers, pour contester cette suprématie, sans jamais y parvenir. Des générations se sont, depuis, succédé, et des revers de médaille ont été enregistrés, mais ces records, têtus et inoxydables, ont irrésistiblement résisté aux épreuves du temps pour demeurer, à nos jours, imbattus, et forcément imbattables. Ce règne long et sans partage qui frisait le cynisme, pour ne pas dire la... dictature pure et simple, l'EST le doit à la présence d'une armée de monstres sacrés, tels que Mounir Jelili, Faouzi Sbabti, Moncef Besbès, Naceur Jeljeli et Khaled Achour, pour ne citer que... ces bêtes du parquet qui ne jouaient que pour gagner, pour plaire aussi à ces milliers de supporters qui, toujours ravis, jamais déçus, n'oublieront jamais les journées folles de la coupole d'El Menzah où «Sabata» et ses copains, alors au sommet de leur art dans les années 70, s'amusaient à perforer les filets, à démolir les citadelles défensives, à collectionner les victoires et à élire domicile dans le podium du sacre. L'autre côté bizarre de cette saga historique est que les superstars de l'EST d'antan cohabitaient, par moments, difficilement en dehors du terrain, et les histoires de leurs conflits sont toujours conservées par la mémoire. Mais, au moment du match, et quand on passait aux choses sérieuses, tous oubliaient vite, tous s'entendaient à merveille et tous ne juraient, comme un seul homme, que par leur équipe pour l'honneur de laquelle ils étaient prêts à se sacrifier. Et comme derrière les grands joueurs, il y a des hommes et une stratégie, l'EST avait vu, à l'époque, défiler des personnages de haut calibre, tels que les entraîneurs de renom Hachemi Razgallah, Saïd Amara et Sayed Ayari. Un trio qui a laissé des empreintes indélébiles sur le parcours providentiel de l'équipe. Volet dirigeants, ce serait insulter l'histoire que de ne pas citer Moncef Ben Yahia qui était, des décennies durant, l'homme à tout faire de la section, grâce à son charisme, sa forte personnalité et ses qualités de meneur d'hommes qui veillait sur ses joueurs avec le même amour et la même affection avec lesquels un bon père de famille berce ses enfants. Pourvoyeur du sept national Sur un autre plan, l'histoire retiendra que l'EST a donné, depuis et jusqu'à nos jours, le plus grand nombre de joueurs aux sélections nationales, toutes catégories confondues. Des noms tels que Rachid Hafsi, Lotfi Tabicha, Mohamed Lassoued, Lotfi Rebaï, Samir Abbassi, Jalel Ben Khaled, Imed Debbabi, les frères Khénissi, Karim Zaghouani, Sami Agrebi et autres Issam Tej, Wissem Hmam, Haykel Mgannem, Mahmoud Gharbi, Selim Zhani, Wassim Hlel et, aujourd'hui, Kamel Alouini, Oussama Boughanmi, Anis Mahmoudi, Aymen Hammed, etc. qui ont rendu de loyaux services au sept national. Une autre génération prometteuse, en phase d'éclosion, prendra bientôt le relais sous la houlette du nouvel homme fort de la section, Kaïs Attia, qui fut le premier à avoir amené au club ses trois titres africains. Non, l'EST a toujours respiré handball, et cela ne changera ni demain ni après-demain. A méditer.