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22ème Edition du Forum mondial économique des femmes
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 01 - 2019

Près de deux cents invités internationaux, représentant plus de 23 pays se sont réunis, femmes et hommes, sous la coupole thématique de la promotion du rôle de la femme en tant que citoyenne mondiale, dotée de compétence et d'un mérite qui lui valent l'encouragement et l'appui.
La Tunisie, en sa qualité de « Capitale mondiale de la femme arabe 2018/ 2019 », a abrité, les 23 et 24 janvier 2019 à Tunis, les travaux de la 22ème Edition du Forum mondial économique des femmes. Cet évènement est placé sous le haut patronage du Président de la République. Il a été organisé par le ministère de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées en collaboration avec l'Ambassade de l'Inde en Tunisie et l'une des organisations internationales des plus actives pour l'autonomisation des femmes qu'est le réseau « All Ladies league ».
Près de deux cents invités internationaux, représentant plus de 23 pays se sont réunis, femmes et hommes, sous la coupole thématique de la promotion du rôle de la femme en tant que citoyenne mondiale, dotée de compétence et d'un mérite qui lui valent l'encouragement et l'appui. « Le rôle de la Tunisie en tant que pôle culturel, touristique et commercial pour les pays de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Afrique » consiste, aussi, voire inéluctablement à « investir dans la femme, pour la femme et avec la femme pour l'Egalité genre ». Un thème qui a suscité l'intérêt des participants, venus des quatre coins du monde, pour souligner le mérite féminin, partager les expériences respectives et réfléchir, ensemble, sur les moyens à même de permettre à la femme d'aller de l'avant, non seulement pour acquérir en autonomie, s'imposer en tant que vectrice économique, sociale voire civilisationnelle, mais aussi en tant que moteur fondamental à l'essor de l'humanité.
Le choix de la Tunisie en tant que Capitale de la femme arabe 2018/ 2019 n'est point le fruit du hasard. Notre pays figure, en effet, parmi les 19 ayant promulgué une loi de lutte contre toute forme de violence sur fond de genre. Elle préside aussi, le Conseil exécutif de l'Organisation de la femme arabe pour un mandat de mars 2018 à mars 2019. Le pays des grands féministes du 20ème siècle dont Tahar Haddad est reconnu comme pionnier en matière d'émancipation, de libération et de promotion de la femme à l'échelle régionale voire mondiale. Les participants à la première journée du Forum l'ont, d'ailleurs, souligné à leurs manières, signifiant leur respect et pour la femme tunisienne et pour le pays qui la soutient.
Le saut qualitatif de la femme indienne
Lors de la séance inaugurale, le Dr. Harbeen Arora, représentant « All Ladies League » et le Forum économique des femmes ( WEF ) a parlé des pas franchies par la femme indienne pour une meilleure position à la vie collective, notamment celle sociale, économique, culturelle, politique et associative. Un progrès qui ne date pas de siècles mais d'à peine dix-sept ans. « Nous continuerons à œuvrer sans relâche pour l'éradication de toute forme de ségrégation à l'égard des femmes et nous miserons sur l'égalité et le renforcement du rôle de la femme dans son pays, voire dans le monde », a-t-elle indiqué.
Prenant la parole, Mme Leïla Belkhiriya, présidente de la Chambre nationale des femmes chefs d'entreprises ( CNFCE ) a saisi l'occasion pour présenter l'organisme dont elle est responsable. Rappelant que la CNFCE regroupe plus de 600 femmes managers, opérant dans différents secteurs. La Chambre dispose de 20 annexes couvrant 24 gouvernorats. Son objectif : « travailler pour le renforcement des capacités des femmes et canaliser leurs forces pour une meilleure contribution à l'économie du pays », a-t-elle souligné. Depuis cinq ans, la CNFCE œuvre conformément aux exigences régionales, apportant aux femmes de nouvelles perspectives et une meilleure assistance technique. La vision de la Chambre pour le quinquennat 2017/ 2022 consiste à renforcer le réseau des femmes leaders, de les outiller en nouvelles technologies et en assise digitale afin de faciliter, davantage, leur accès aussi bien au marché national que celui, international.
Ancrer les valeurs de l'initiative chez les enfants
Mme Asma Ben Hmida, directrice de l'association Enda inter-arabe, section Tunisie, a entamé son allocution par un conseil. « Investir dans la femme c'est garantir la santé et la non-violence », a-t-elle indiqué. Durant ses 28 années d'expérience, l'oratrice a su connaitre le mérite indéniable de la femme en tant que vectrice de développement. Les programmes de micro-finance proposés par Enda Inter-arabe étaient, jadis, entièrement destinés à la femme. Puis, cette dernière a accepté de partager cette chance avec son alter ego, l'homme. Jusqu'à nos jours, l'association a soutenu plus de 500 mille femmes dont une sur trois ont bénéficié, outre de prêts, d'une assistance technique pour monter leur projets en bonne et due forme. Depuis 2017, l'association s'est retournée vers la femme dans le milieu rurale. C'est la femme qui assure la sécurité alimentaire de tout un peuple. Pour ce, plus de 7MD ont été investis à cet effet. « Nous ambitionnons de nous convertir en une banque atypique, soit une banque-compagnie afin de soutenir financièrement et les femmes et les hommes et les jeunes. Nous croisons les doigts pour que les Tunisiens puissent, désormais, éduquer leurs enfants sur les valeurs de l'initiative et de l'entrepreneuriat, ce qui fait actuellement- et malheureusement- défaut », a-t-elle expliqué.
De son côté, Mme Donia Hedda Ellouze, spécialiste en investissement étranger, a insisté sur l'impératif de miser sur l'image de la Tunisie à l'échelle internationale. En tant qu'experte, elle sait pertinemment que la législation tunisienne favorise l'investissement. La Tunisie constitue, à son sens, un terrain propice au monde des affaires. Ce petit pays, pacifique, qui fait ses premiers pas vers la démocratie, mérite amplement d'être soutenu pour reprendre son élan économique.
Autonomisation : un mot et plusieurs notions
La deuxième séance de la première journée du Forum a été consacrée à l'autonomisation économique de la femme. Il s'agit, non pas d'un objectif strictement restreint aux pays en voie de développement, mais d'un défi que lancent les féministes, à l'unanimité. L'autonomisation des femmes représente la voie vers l'égalité et l'essor socio-économique pour tous. Mme Maria Rios, experte en passation des marchés aux USA et conseillère dans plusieurs compagnies internationales, a indiqué que l'heure est venue pour changer les mentalités et pencher la balance du côté de la prospérité économique pour tous. « D'où la nécessité, désormais, d'engager le plaidoyer dans ce sens », a-t-elle souligné.
Parmi les succes stories féminins qui ont été salués, lors du Forum, figure celui de Mme Najat Rizk, consultante libanaise. Gérant plusieurs chaines de télévisions libanaises et autres, des pays du Golf, elle a assuré la production, la co-production ainsi que la traduction d'innombrables programmes politiques. Elle n'a pas manqué de passer en revue les progrès qu'a enregistré la femme libanaise sur le plan politique, économique et dans les postes de décision aussi bien dans le secteur public que privé. Pour elle, la devise est toute simple : « croyez en vous-mêmes », lance-t-elle à l'assistance féminine, en toute conviction.
Il n'y a pas d'autonomie sans liberté !
Pour Mme Riadh Chaâbouni Zghal, universitaire, l'autonomie des femmes ne peut être restreinte au seul volet financier. « Etre autonome, ce n'est pas uniquement l'être dans le sens financier. C'est une question de culture, d'attitude, de vie sociale, de vision psychologique. D'ailleurs, l'inégalité de genre est indépendante de l'équation richesse-précarité », a-t-elle indiqué. Et pour preuve, l'indice de développement humain peut être élevé alors que celui de développement de classement par genre, lui, reste faible. C'est le cas de l'Arabie Saoudite. Le système politique adhère, à son sens, à une certaine idéologie, à des valeurs sociales et culturelles qui n'ont rien à avoir avec la religion ni les moyens économiques. Pour elle, il est impossible d'accéder à l'autonomie sans pour autant assurer, au préalable, la liberté. « Il existe deux sortes de liberté : celle positive, laquelle donne à l'individu les moyens d'exceller, et celle négative, laquelle permet d'éliminer les obstacles. Nous devons donc commencer par éliminer les obstacles entravant à la liberté et à l'autonomie », propose-t-elle.
Féministe jusqu'à la moelle mais objective et rationnelle, Mme Chaâbouni Zghal explique, science à l'appui, le mérite des femmes. Si ces dernières sont dotées de grandes capacités c'est qu'elles utilisent plus l'hémisphère droite du cerveau, laquelle leur procure toutes les qualités requises d'une bonne gestionnaire, d'une éducatrice, d'une chef d'équipe et d'un leader capable d'influer autrui, non pas dans le sens vertical, mais dans le sens horizontal. Ce qui n'est point le cas de l'homme…
Etre au diapason de la communication mondiale
Quant à M. Vinay Rai, il a insisté, dans son allocution sur l'importance, pour la femme tunisienne, d'être connectée au monde afin d'améliorer ses capacités et de contribuer au développement du potentiel de son pays ; une connectivité qui nécessite une meilleure maitrise du digital et une parfaite maitrise de la langue international qu'est l'anglais. Deux moyens élémentaires qui lui ouvriront grandement les voies de la communication mondiale.
Autant d'idées, autant de visions et autant de perspectives qui seraient notées avec beaucoup d'attention et qui seraient, certainement, prises comme points de départ de plans d'actions futurs, lesquels seront orientés selon les priorités nationales, régionales et mondiales, en matière de promotion du rôle de la femme dans l'économie.
Pavés :
1/ « Outiller les femmes en nouvelles technologies et en assise digitale afin de faciliter, davantage, leur accès aussi bien au marché national que celui, international ».
2/ La Tunisie mérite amplement d'être soutenue pour reprendre son élan économique.
3/. « Nous devons commencer par éliminer les obstacles entravant à la liberté et à l'autonomie »
4/ Le digital et l'anglais : les deux portes d'accès à la connectivité mondiale.


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