La hausse des prix se poursuit dans les marchés au vu et au su de tout le monde. La raison ? « Tout le monde a eu des augmentations de salaires », rétorque un marchand de fruits et légumes exerçant dans un marché du Grand-Tunis Les étiquettes ne figurent que dans un certain nombre de commerces, chez quelques marchands de légumes, en plein marché municipal et ne concernent que les produits dont les prix sont stables depuis quelques semaines. Pour le reste, on veut absolument mettre en évidence les prix des produits qui sont actuellement demandés et cela vole bien haut. Tout d'abord, les revendeurs de volailles et d'œufs n'affichent que les prix des œufs emballés. Les quelques revendeurs en gros, qui se trouvent aux alentours du marché municipal n'en font qu'à leur tête et les prix soi-disant homologués ne sont appliqués nulle part. Les étiquettes sont absentes et c'est à prendre ou à laisser à partir de neuf cent soixante millimes les quatre. Quant au calibre (qui n'est pas spécifié dans la décision d'homologation), il ne faudrait pas en parler. Tout y passe et des œufs aussi gros que ceux des cailles sont écoulés au prix des œufs de …poules. Sinon, il n'y a que les produits emballés. C'est-à-dire que les consommateurs tunisiens sont obligés de faire vivre les producteurs étrangers d'emballage, d'encre, de papier et d'autres choses encore. L'astuce L'astuce, pour ceux qui tiennent à n'en faire qu'à leur tête, est bien d'imposer ces produits emballés sous différentes formes. Les prix étant libres, ils ne se font guère de soucis pour des consommateurs complètement assujettis à leurs diktats. Les petits pois en pleine saison s'écoulent à trois dinars. Quelques-uns en vendent à deux dinars six cents mais la qualité est nettement inférieure. Les artichauts se vendent de deux à trois dinars selon la qualité. D'ailleurs, nous voyons mal comment on ose présenter dans certains médias des prix qui ne se trouvent nulle part. Ces étiquettes sont évidemment posées le temps de filmer en grande surface ou à l'extérieur dans les marchés. Les poivrons sont à quatre dinars. Les tomates dépassent de nouveau les deux dinars. Le prix des pommes de terre a été fixé à un dinar trois cents millimes. Qu'est-ce qui se passe ? A-t-on demandé à un de ces vendeurs à la sauvette : « Tout le monde a eu des augmentations de salaires ! » répond-il, narquois. Dimanche, c'est la valse des prix car les commerçants savent que les salariés font leur marché hebdomadaire. Ils y vont de bon cœur en l'absence de contrôle. Voilà comment on fixe les prix. Ceux donnés à titre de simples exemples dénotent en fin de compte que c'est la loi de la jungle. Ceux qui tiennent à nous faire croire que les coûts et les valeurs fixés sont « étudiés », font-il leurs achats dans ces mêmes lieux? Le désordre Quant à l'ordre et à la discipline, il ne faudrait pas en parler. Les propriétaires des véhicules stationnent tel que bon leur semble. En troisième, en quatrième position, surtout du côté de la place qui donne sur l'avenue Mustapha Hjaiej. Le désordre est indescriptible également du côté de la plaque tournante qu'est le Marché municipal. Et, encore une fois, c'est l'absence de contrôle qui est génératrice de ces dépassements insupportables qui donnent à cette région du Grand-Tunis, un aspect peu reluisant. De toutes les façons, ces visites de contrôle que l'on mène de temps à autre sont nettement insuffisantes. Il faudrait installer un bureau de contrôle et faire en sorte que dimanche figure dans les jours de la semaine, tout en imposant l'étiquetage et les marges légales prévues par la loi en vigueur. Mais là, c'est tout un autre problème car le calcul des marges s'effectue actuellement en toute impunité à partir du prix d'achat auprès du grossiste ou du revendeur en demi-gros de la même manière ! Ne parlons pas des produits (biscuits, jus, fromages, conserves, etc.) qu'exposent des magasins « huppés » qui viennent d'un peu partout dans le monde. Est-ce de l'importation (on est supposé agir pour la restreindre) ou c'est le marché parallèle qui sévit en plein jour ?