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Hausse de l'abandon scolaire
kairouan
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 02 - 2019

Pour lutter contre ce fléau, des mesures ont été prises pour réintégrer les élèves décrocheurs.
Malgré la gratuité de l'enseignement public et la loi obligeant les parents à scolariser leurs enfants jusqu'à l'âge de 16 ans; malgré les nombreux programmes d'alphabétisation, d'éducation non formelle et d'enseignement pour adultes, le fléau de l'abandon scolaire précoce s'amplifie d'année en année dans le gouvernorat de Kairouan qui détient le taux le plus élevé à l'échelle nationale, à savoir 35%. Et les délégations les plus touchées sont Bouhajla (46,3%) et El Ala (43,3%) où la catégorie d'âge des moins de 15 ans ayant quitté les bancs de l'école ne cesse d'augmenter, et ce, malgré les efforts entrepris pour atténuer le taux des illettrés qui peinent à faire face aux difficultés de la vie.
Ainsi, on a recense 161.343 analphabètes dont 104.960 femmes et 56.476 hommes. D'ailleurs, le taux de décrochage scolaire s'élève à 17% dans les écoles, 16% dans les collèges et 12% dans les lycées. Tout cela explique le mauvais classement du gouvernorat de Kairouan lors des examens et des concours à l'échelle nationale.
Ainsi, l'état des lieux de la situation prévalant dans le secteur de l'éducation est inquiétant à bien des égards, partant des multiples manquements constatés, soit au niveau de l'infrastrure de base, soit au niveau de l'encadrement éducatif. En effet, il suffit de se rendre dans les établissements éducatifs, surtout en milieu rural, pour se rendre compte de l'état de délabrement de beaucoup d'écoles où il n'y a ni eau potable, ni blocs sanitaires, ni clôture, ni cantine.
En outre, l'absence de moyens de transport dans les zones montagneuses avec des dangers tout au long des trajets à pied (avec la présence de délinquants et d'animaux sauvages), les troubles comportementaux, l'échec scolaire, l'inconscience des parents qui préfèrent le travail agricole aux dépens des études, ainsi que la fermeture des écoles en pleine année scolaire à cause de leur vétusté n'encouragent pas les jeunes écoliers, surtout les filles, à aller à l'école par crainte pour leur intégrité physique. Ainsi, ils viennent chaque année gonfler les rangs de l'ignorance, de la marginalisation et de l'exploitation. Ensuite, ils tombent dans la délinquance, dans le banditisme et parfois dans l'extrémisme et le fanatisme religieux.
Cela sans oublier le fait que l'année scolaire est souvent perturbée par des grèves et des tergiversations causées par les conflits entre les syndicats et le ministère. En outre, la pédagogie est elle aussi en déroute, car beaucoup de mutations d'enseignants ont lieu en milieu d'année scolaire, ce qui entraîne un désordre stressant pour l'apprenant qui se trouve sans enseignant pendant plusieurs semaines. Et puis, comme beaucoup d'instituteurs sont originaires de villes lointaines (Bizerte, Médenine, Jendouba, Tozeur, etc.) et sont obligés de passer leurs nuits dans des salles de classe froides et humides, faute de logements à proximité des écoles en milieu rural, ce qui se répercute sur leur état moral et physique, et les oblige à partir sans jamais revenir.
D'où l'importance de nommer dans les zones montagneuses ou reculées des instituteurs originaires de ces villages ou habitant pas très loin de ces écoles enclavées.
Cela permettra un meilleur encadrement des élèves et une plus grande assiduité.
A l'école de Bir Chourafa (imadat Chraïtya, de la délégation de Bouhajla) où il y a 7 salles de classe, dont 4 sont vétustes, il n'y a ni bloc sanitaire ni clôture, d'où le désarroi des 350 élèves, dont la vie est menacée quotidiennement par les vipères, les chiens et les sangliers, et cela devant les salles de classe. C'est pourquoi beaucoup d'écoliers ont abandonné leurs études comme nous l'explique Emna Mannani, 17 ans, et qui nous parle de son amertume de n'avoir pas pu continuer ses études: «Comme nous habitons à 5 kilomètres de cette école et que nous ne disposons pas de moyens de transport, j'ai connu avec mes voisines beaucoup de mésaventures lors des trajets à pied. J'ai même un jour été attaquée par un chien enragé, ce qui a nécessité mon hospitalisation.
C'est pourquoi mes parents m'ont obligé à quitter cette école à l'âge de 10 ans. Et depuis, c'est la galère, tantôt je m'occupe du troupeau de moutons, tantôt je prépare la tabouna, tantôt j'aide ma mère à laver le linge et à chercher l'eau d'un puits lointain. Et quand il m'arrive de rencontrer des jeunes filles de mon âge qui ont eu la chance de poursuivre leurs études secondaires, je me sens mutilée et amoindrie. A l'âge de 17 ans, je paraissais en avoir 30!».
A l'école Brahmia (délégation d'El Alaa, qui compte 90 élèves, il n'y a ni blocs sanitaires, ni clôture, ni eau potable. Cela outre l'absence répétée des enseignants. Toute cette situation pousse chaque année beaucoup de jeunes écoliers à quitter l'école.
D'importantes mesures prises par l'Etat
D'après les témoignages recueillis auprès de représentants de la société civile et d'instituteurs, la réintégration des moins de 16 ans est possible. Mais pour les décrocheurs âgés de plus de 16 ans, il faudrait penser à leur intégration dans un processus d'enseignement adéquat ou d'apprentissage. En outre, il faudrait mobiliser tous les acteurs et tous les secteurs autour du fléau de l'abandon scolaire afin de mener des actions concrètes et coordonnées de prévention contre l'échec scolaire et de réaliser des stratégies adaptées visant la réduction et la prévention de ce fléau.
En fait, remédier aux raisons ayant poussé un élève à quitter l'école reste possible à travers la formation professionnelle pouvant assurer son avenir. Aussi, il faudrait que l'Etat élabore des stratégies spécifiques aux gouvernorats les plus touchés par l'abandon scolaire précoce, comme celui de Kairouan qui doit être prioritaire.
Notons dans ce contexte que lors d'une conférence nationale organisée au mois de janvier dernier, le directeur général de la promotion sociale annonce qu'un centre de compétences sera créé à Kairouan. En outre, des centres multidisciplinaires seront créés dans différentes zones municipales du gouvernorat de Kairouan dans le cadre d'un partenariat entre le ministère et les inscrits au programme national d'enseignement pour adultes à lancer des micro-projets.
Par ailleurs, le ministère de l'Education, avec l'appui de partenaires et de la société civile, a décidé, il y a quelques années, de ramener les élèves décrocheurs dans les établissements scolaires. Ainsi, ces derniers ont eu une seconde chance pour réintégrer les bancs de l'école ou pour accéder à la formation professionnelle. D'ailleurs, dans le gouvernorat de Kairouan, on a pu réintégrer 800 élèves (entre écoliers, collégiens et lycéens», auxquels une attention particulière est accordée au niveau de la gratuité des cours accélérés de rattrapage et de l'encadrement social. Par ces actions, on a pu leur éviter la marginalisation, le vide culturel et la détresse pouvant les conduire vers le fanatisme ou la drogue.
A part cela, les 58 centres d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes ont accueilli 700 apprenants âgés entre 15 et 60 ans qui ont fini par savoir lire, écrire et compter. En outre, des campagnes qui mettent en exergue l'importance du milieu scolaire comme un environnement protecteur de l'enfant contre toute forme d'exploitation sont menées, mais d'une manière plutôt timide. Il faudrait les promouvoir et les organiser fréquemment d'autant plus qu'elles s'adressent au grand public, aux médias, aux leaders d'opinion et aux décideurs politiques qui peuvent activer les lois limitant le fléau de l'abandon scolaire. Par ailleurs, il serait souhaitable d'informer les familles touchées par l'abandon scolaire des initiatives prises dans le cadre de la lutte contre l'échec scolaire.
Salem Mtiri, 22 ans, et Ali Haddaji, 29 ans, ne regrettent pas d'avoir interrompu leur scolarité, estimant que les études n'aboutissent à rien et que l'avenir se construit ailleurs que dans l'enceinte du collège ou du lycée. Ainsi, après avoir suivi une formation en pâtisserie, ils procédèrent à l'ouverture d'un atelier où ils embauchèrent 10 ouvrières, et comme leurs affaires marchent bien, ils comptent procéder à une extension de leur projet.


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