Un plan national pour l'amélioration de la desserte en eau potable axé sur trois principales actions La stratégie nouvellement élaborée par le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche permet une meilleure desserte en eau potable et d'irrigation, notamment durant les années de sécheresse. L'irrégularité pluviométrique couplée à l'asymétrie du climat entre les régions a engendré de sérieux problèmes dont les répercussions sur les systèmes de distribution de l'eau deviennent de plus en plus palpables. Un phénomène qui s'accentue d'une année à l'autre, suscitant le ressentiment des citoyens, notamment durant la période estivale. De ce fait, une gestion plus efficace et efficiente des ressources hydriques s'impose. C'est dans ce contexte que le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche s'est penché, durant les deux dernières années, sur l'élaboration d'une nouvelle stratégie visant à optimiser la gestion de l'eau. Les préparatifs de la saison estivale de l'année en cours À cet effet,le ministre de tutelle, M. Samir Taïeb, avait exposé les principaux éléments de la nouvelle stratégie et présenté le plan national d'amélioration de la desserte en eau potable pour l'été 2019. En collaboration avec la direction générale du génie rural, de l'exploitation des eaux et la Sonede, le ministère est parvenu à établir un plan national qui vise à améliorer la performance de la desserte en eau potable, et ce, en guise de préparation à la saison estivale 2019. Axé sur trois principales actions, à savoir la réalisation de 66 forages d'eau profonds, l'extension des réseaux de distribution d'eau dans les zones rurales et la poursuite de projets suspendus par les protestataires — dont le nombre s'élève à 52 —, le coût du plan national pour l'été 2019 s'élève à 103 millions de dinars, soutient-on. Comment stocker l'eau afin de s'en servir en temps de sécheresse Pour la nouvelle stratégie, M. Taïeb a affirmé qu'elle consiste en une gestion dynamique de l'eau des barrages. L'objectif étant d'assurer un continuel transfert des eaux de l'extrême nord du pays et les répartir sur toutes les régions selon le besoin, durant toute l'année.Le cœur battant de ces mouvements de transfert quotidien à raison de 780 milles m3 par jour est, en effet, l'axe reliant les deux barrages Sidi Barak et Sejnane. La nouvelle stratégie décidée, désormais, suite à la réalisation d'une étude sur la variabilité pluviométrique durant les trente-cinq dernières années, repose sur la périodicité du cycle pluviométrique en Tunisie. S'étalant sur sept ans, ce dernier est réparti comme suit : trois ans de sécheresse, deux ans de pluviométrie normale et deux années pluvieuses. Partant, les eaux de barrages sont gérées selon les besoins en eau potable, mais également en eau d'irrigation par région. Ainsi, durant les années pluvieuses la desserte en eaux d'irrigation doit être rationalisée afin de stocker le surplus qui comblera les déficits durant les années de sécheresse. Il est à noter qu'une première expérience a été déjà réalisée au niveau du système Sidi Salem. Elle devra être généralisée mais d'une manière personnalisée pour inclure tous les systèmes à travers le pays. Par ailleurs, le ministére s'attelle, actuellement, à l'élaboration de la stratégie du secteur de l'eau à l'horizon 2050. Son principal objectif : réussir la transition hydrique d'une gestion de l'offre vers la gestion de la demande en eau.