«La Steg agonise dans ces moments de grande crise et est en train de s'enliser de plus en plus dans la faillite du fait qu'elle doit s'endetter encore plus pour payer ses dettes antérieures», déclare le secrétaire général adjoint de la fédération générale de l'électricité et du gaz. Les cadres et agents de la Steg ont organisé hier un rassemblement de protestation devant le siège principal de leur direction à Tunis pour protester contre la dégradation de la situation de leur établissement en raison notamment des dettes et demander le départ de leur PDG. Le secrétaire général de la fédération générale de l'électricité et du gaz, Abdelkader Jelassi, a évoqué devant plusieurs centaines de cadres et agents (environ 400 personnes) la situation chaotique dans laquelle s'est enlisée cette boîte et a appelé à défendre par tous les moyens ce précieux acquis public. «La Steg n'est pas à vendre», ont scandé pour leur part les manifestants. Dans une déclaration à La Presse sur le lieu du rassemblement, le secrétaire général adjoint de la fédération générale de l'électricité et du gaz, Slim Bouzidi, a évoqué les points soulevés lors du dernier congrès de la fédération tenu le 5 janvier 2018, dont le refus de prolonger le mandat de l'actuel PDG. La situation financière de la Steg est très critique et passe par un moment difficile. Le déficit s'élèverait à 2MDT pour de multiples raisons dont notamment la non-application des accords parmi lesquels on retrouve le recouvrement des dettes auprès des entreprises publiques, selon Slim Bouzidi. Dans ce contexte, notre interlocuteur a expliqué que la Steg ne peut en un aucun cas priver les hôpitaux de l'électricité et mettre la vie des gens en danger. Il en est de même pour les ministères régaliens comme le ministère de l'Intérieur. La non-mise en application de cet accord a considérablement impacté la trésorerie de la Steg. Il y a urgence Selon des informations rapportées par la TAP basées sur un P.-V. de la réunion du conseil d'administration de la Steg tenue le 18 janvier 2019, «la détérioration de la situation financière de cette société est en grande partie due à la non-application de la décision de couvrir le déficit de son résultat net, ce qui a généré un déficit cumulé de 1 937 millions de dinars (MD). Cette situation s'est aggravée par la crise de liquidité, notamment en devises, ainsi que l'érosion des réserves de change». La TAP ajoute que «la situation financière de la Steg nécessite la prise de mesures rapides, pour éviter le risque d'une cessation de paiement et les conséquences négatives que cela pourrait avoir sur la société». D'après Slim Bouzidi, la Steg agonise dans ces moments de grande crise et qu'elle est en train de s'enliser de plus en plus du fait qu'elle doit s'endetter encore plus pour payer ses dettes antérieures. A défaut de solutions urgentes, le déficit de la société atteindra les quatre millions de dinars à la fin de l'année en cours, souligne-t-il. En conclusion, il a confirmé que ce rassemblement vise à soutenir et protéger cette entreprise publique qui emploie plus de 12 000 agents et cadres et qui est au service des Tunisiens. Une réunion de la commission administrative de la fédération générale de l'électricité et du gaz relevant de l'Ugtt se tiendra la semaine prochaine pour revenir sur ces doléances et examiner les mesures appropriées. A signaler que les dettes de la Steg auprès de sa clientèle à la fin du mois de novembre 2018 se sont élevées à 1.461 MDT, dont 700 MDT auprès de l'Etat, les sociétés et les établissements publics.