Clap de fin pour ce nouveau-né de la scène culturelle théâtrale. Le festival Ezzedine-Gannoun pour le théâtre s'apprête à devenir une référence. Le palmarès a été annoncé lors d'une cérémonie de clôture organisée au théâtre El Hamra. C'est en présence du ministère des Affaires culturelles, M. Mohamed Zine El Abidine, et d'un grand nombre d'artistes que s'est déroulée la cérémonie de clôture. Un jury, composé de Raouf Ben Amor, Marianne Catzaras, Carole Abboud, Walid Solimène et Etienne Minoungou, a pris soin de présider cette première édition. Le grand prix «Ezzedine Gannoun» a été raflé par Imed May pour sa création «Les sang visages» (Buffalo Art Production), et le 2e prix, qui a pour nom «le prix Mokhtar Hachicha», a été décerné à Essia Jaïbi pour son œuvre «Madame M» (Familia production). Le 3e prix, qui est le «Prix du jury», attribué par l'IFT (Institut Français de Tunisie), revient à «Faut pas payer» de Mohamed Ali Galai (Charq Production). Trois distinctions à la hauteur des attentes du public. L'heureux gagnant, détenteur du premier prix, se caractérise par son écriture innovatrice et sa mise en scène attractive. Il participera à deux festivals internationaux, au Burkina Faso et au Canada, en guise de prix. Le 2e gagnant a remporté une participation à un festival partenaire et Galai, gagnant du «prix du jury», bénéficiera d'une participation de 15 jours au festival d'Avignon, en France. Ce même jury a célébré le retour d'un théâtre tunisien contemporain. Un renouveau scénique et une richesse linguistique qui ne laissent pas de marbre. Il suggère également la création de nouveaux prix comme celui de meilleur acteur et actrice, de rencontres, panels et ateliers. Et propose par ailleurs de remédier à la qualité des sous-titres et de l'affichage. En parallèle au théâtre le Rio, «The last 15 seconds» de Majdi Boumatar, déjà présenté lors des dernières JTC 2018, a ravi un autre public de férus. Basée sur une histoire vraie, la pièce explore une thématique actuelle : celle du terrorisme. L'auteur de cette création s'est inspiré de la mort tragique d'un Syro-Américain : le cinéaste Mustapha Akkad et de sa fille Rima dans une série d'attaques terroristes coordonnées qui ont frappé trois hôtels situés à Amman en 2005. Le défunt était le réalisateur de deux films célèbres avec Anthony Quinn «Le message» (1976) et «le Lion du désert (1982)». Il voulait rapprocher les pays occidentaux et le monde islamique grâce à ses films. La pièce comporte un dialogue imaginaire entre Mustapha Akkad et Rawad Jassem Mohammad Abed, le kamikaze qui l'a tué. L'œuvre retrace également les vies imaginées et les souvenirs d'Akkad, de sa fille et du terrorisme peu avant l'explosion. Tragique à souhait, elle est parvenue à conquérir le public malgré son aspect classique. Cette première édition, en hommage à feu Ezzedine Gannoun, lance le coup d'envoi d'un festival qui risque fort de perdurer, créé par Cyrine Gannoun, sa fille. La 2e édition, selon elle, est prévue du 22 au 29 mars 2020.