Des conventions signées avec des partenaires africains pour dynamiser les échanges et les exportations. Le projet de loi de l'adhésion de la Tunisie au marché commun du Comesa, adopté récemment par l'ARP, va dynamiser davantage les exportations des opérateurs économiques en vue de rétablir l'équilibre de la balance budgétaire et commerciale du pays. La Chambre de commerce et d'industrie du Centre (Ccic) a entrepris récemment des démarches, des initiatives et a signé des conventions de partenariat avec ses homologues relevant de quelques pays africains, et ce, en vue de dynamiser les exportations dans les divers secteurs de l'industrie et du commerce. Parmi les activités entreprises par la Ccic, l'on cite notamment l'organisation récemment de missions d'affaires en Afrique, de séminaires sur la vulgarisation de plusieurs démarches d'export dont le programme Easy-export. Nous avons rencontré récemment M. Néjib Mellouli, président de la Ccic, afin de nous éclairer davantage sur les moyens requis pour dynamiser les exportations et impulser un souffle nouveau au niveau des échanges économiques avec nos voisins africains pour rétablir l'équilibre de la balance commerciale, relancer l'économie et assurer la stabilité de la balance budgétaire et commerciale du pays. Interview. Pouvez- vous nous donner un aperçu sur les conventions et les accords établis récemment entre la Ccic et ses homologues en Afrique? La Ccic a participé en octobre 2018 au forum économique tuniso-ethiopien où elle a signé un accord de coopération avec son homologue d'Adis Abeba en présence d'hommes d'affaires tunisiens et éthiopiens qui ont eu l'occasion d'organiser des rencontres B2B. Les domaines de coopération concernent les secteurs de l'agroalimentaire, du bâtiment, des travaux publics, des produits pharmaceutiques et du textile. Le 5 novembre 2018, la Ccic a effectué une mission d'affaires en Mauritanie lors du forum économique tuniso-mauritanien qui s'est déroulé en présence du chef du gouvernement, Youssef Chahed. A cette occasion, la Ccic a signé un accord de coopération avec son homologue mauritanienne à l'échelle nationale, et ce, en vue d'impulser les relations de coopération et d'échanges économiques entre les deux pays dans les domaines de l'industrie et du commerce. Par ailleurs, du 19 au 25 mars dernier, la Ccic a organisé à Nairobi (Kenya) une mission d'affaires en collaboration avec le Cepex et l'Utica à l'occasion du forum économique tuniso-kényan. La délégation tunisienne, composée de 40 hommes d'affaires, a été conduite par le ministre du Commerce Omar El Béhi. Un accord de coopération a été signé le 21 mars entre la Ccic et la Chambre de commerce et d'industrie kényane. Cet accord stipule la dynamisation des exportations tunisiennes dans les domaines de l'agroalimentaire (huile d'olive, dattes, concentrés de tomates et d'harissa, pâtes), produits sanitaires, produits chimiques et pharmaceutiques et textile. A noter que 100 hommes d'affaires kényans ont participé à ce forum. Le Kenya est ouvert aux échanges commerciaux qui représentent environ 40% du PIB de ce pays et il importe beaucoup de produits manufacturés et exporte vers la Tunisie et les pays africains, entre autres, du thé, du café et des fruits divers. Quelles sont les démarches et les initiatives entreprises par la Ccic dans le cadre du projet de loi relatif à l'adhésion de la Tunisie au marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa) ? Ce projet de loi vient d'être adopté par l'ARP lors de la séance plénière du 27 mars 2019. Le marché commun Comesa qui regroupe 21 pays africains va faciliter les échanges commerciaux entre la Tunisie et les pays qui ont adhéré à ce marché dont l'Ouganda, la Somalie, le Rwanda, la RD Congo, le Djibouti, l'Ethiopie, le Kenya, l'Egypte, la Libye, le Burundi et Madagascar. Les opérateurs économiques de ces pays vont pouvoir, grâce au Comesa, accéder plus facilement aux marchés des pays appartenant à cet espace africain dans les secteurs de l'industrie et du commerce comme l'agroalimentaire, la mécanique, l'électronique, la nanotechnologie et le textile. Pouvez-vous nous exposer le nouveau programme Easy-Export qui va appuyer les exportations des PME pour s'ouvrir à l'international? La Ccic vient d'organiser un séminaire sur le programme Easy-Export afin de sensibiliser les exportateurs pour bénéficier de ce programme permettant aux PME de s'ouvrir à l'international. En effet, ce programme est un projet pilote de l'Union postale universelle qui vise la facilitation des procédures d'exportation des PME et des micro-entreprises, depuis le dépôt de leurs expéditions au niveau du guichet unique Easy-Export jusqu'à leur embarquement définitif à l'étranger, et ce, à travers le réseau postal, tout en bénéficiant des opportunités offertes à travers les solutions logistiques et numériques. Les secteurs d'activité ciblés concernent l'artisanat, l'agriculture, l'agroalimentaire, le textile, l'habillement et le cuir, les Ntic, l'industrie mécatronique (électronique, mécanique et informatique) et la nanotechnologie. Ce programme accorde 5 avantages, à savoir un guichet unique regroupant les diverses structures intervenantes pour accomplir les procédures d'exportation, un portail web contenant les informations nécessaires pour guider l'utilisateur à remplir le formulaire d'affiliation et à trouver des informations pour réaliser ses exportations à coût réduit, un service de transit et de dédouanement des marchandises au guichet unique et enfin des formalités relatives aux opérations d'exportation s'accomplissant dans des délais courts. Easy-Export dispose actuellement de deux guichets uniques, l'un se trouvant à la capitale de Tunis et l'autre au centre postal dit Okba à Kairouan.