• Le prix des moutons dont le poids varie entre 40 et 50 kilos oscille entre 250DT et 360DT. A la veille de la célébration de l'Aïd Al Idha, les réactions des citoyens semblent converger, à l'unanimité, vers un étonnement et une consternation confirmée. «Les prix du mouton sont hors de portée», révèlent ceux qui comptent faire l'acquisition d'un mouton pour le plus grand plaisir des grands comme des petits. Les parties concernées, à savoir le ministère du Commerce et de l'Artisanat, l'Institut national de la consommation, l'Organisation de défense du consommateur, l'Observatoire national de distribution et la Société «Ellouhoum» ont tenu, hier, au siège de cette dernière une conférence de presse au cours de laquelle les points ont été mis sur les «i» à propos de tout ce qui relève de l'Aïd. Fathi Fadhli, directeur du contrôle de la qualité au ministère du Commerce et de l'Artisanat, a dressé l'état des lieux des dispositifs mis par les parties concernées afin d'assurer au consommateur un maximum de sécurité et de protéger ce dernier contre les diverses formes d'arnaques. En effet, et à l'occasion de l'Aïd, le ministère, en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a cerné quelque 838 mille têtes de mouton destinées à la vente, sans compter les 300.000 élevées auprès des familles vivant en milieu rural. Les prix ont été réglementés suivant une fourchette bien étudiée; soit 6dt200 le kilo pour les agneaux dont le poids est inférieur à 40 kilos; 5dt800 pour les moutons dont le poids varie entre 40 et 65 kilos et 5dt600 pour les moutons dont le poids excède les 65 kilos. Ces prix sont opérationnels dans les points de vente réglementés et suivis par les parties concernées précitées. «Au début de la période pré-Aïd, les prix étaient quelque peu salés, surtout dans le cadre des espaces de vente anarchiques. La réticence des consommateurs était telle que le taux de vente n'a pas dépassé la semaine dernière les 10%. Depuis samedi dernier, ce taux a connu une certaine évolution au niveau des ventes et une régression au niveau des prix estimée à environ – 30dt par tête de mouton», indique M. Fathi Fadhli. Cette évolution est due, entre autres, à l'approche du jour de l'Aïd mais aussi au comportement pour lequel a opté le consommateur et qui consiste en la vérification et la comparaison des prix disponibles. Mais la principale cause de cette évolution consiste en l'implantation croissante et la décentralisation des points de vente réglementés. « Quasiment tous les gouvernorats bénéficient de points de vente réglementés, excepté deux gouvernorats jugés non prioritaires, vu qu'ils sont des gouvernorats producteurs, à savoir Sidi Bouzid et Jendouba», indique M. Fadhli. Et d'ajouter que depuis l'ouverture au public du point de vente d'El Ouardia, situé au siège de la société «Ellouhoum», ainsi que des points de vente mis en place dans les supermarchés et les centres commerciaux, le prix du mouton a nettement chuté. Une offre allant crescendo Pour ce qui est de l'offre, Mme Lamia Abroug, directrice à l'Observatoire national de distribution, explique que la courbe s'avère croissante. « Nous avons enregistré le mois dernier entre 2.500 et 3.000 moutons sur le marché. La semaine dernière, ce nombre a atteint les 5.000. Et depuis quelques jours, les points de vente réglementés mettent à la disposition du consommateur quelque 9.000 têtes de mouton par jour», souligne la responsable. Il y a lieu de noter que le consommateur tunisien opte, surtout, pour les agneaux dont le poids varie entre 40 et 50 kilos. «70% des Tunisiens ont une préférence pour cette catégorie de moutons. Le prix de cette catégorie oscille entre 250dt et 360dt, ce qui est une fourchette raisonnable. Cela n'empêche qu'il y a des moutons dont le poids est inférieur à 40 kilos et dont le prix peut atteindre 180dt», ajoute-t-elle. Par ailleurs, il est important de préciser que les ventes sont effectuées par tête. Néanmoins, des balances sont disponibles afin que les consommateurs vérifient le poids de l'animal en question et fassent le rapport entre ce détail et celui des prix y afférents. « En optant pour les points de vente réglementés, le consommateur jouit de toutes les dispositions favorables à sa sécurité tant économique que sanitaire. En effet, toutes les parties concernées sont présentes sur les lieux pour fournir les informations nécessaires et orienter le le consommateur vers le bon choix», renchérit le directeur du contrôle de la qualité. Ce qui est certain, c'est qu'un bon nombre de consommateurs profiteront de la chute croissante des prix durant les deux derniers jours avant l'Aïd. Ils habitent, dans la majorité des cas, dans des appartements. Il devient donc plus pratique de faire l'acquisition de l'animal à la veille de cette fête sacrée. «Je pense qu'il vaut mieux ne pas acheter le mouton juste à la veille de l'Aïd et profiter des deux derniers jours pour établir les comparaisons nécessaires et être certain de la qualité du mouton », fait remarquer M. Lotfi Khaldi, représentant de l'ODC. Outre la vente des moutons, la société «Ellouhoum» a fait son approvisionnement de viandes de veau et de mouton à l'occasion, soit 40 tonnes de viandes rouges dont 20 tonnes ont été distribuées et 20 tonnes seront mises à la vente à la veille de l'Aïd. Pour ce qui est des arnaques et des pratiques auxquelles recourent les intermédiaires, la direction du contrôle de la qualité s'active pour faire face à ce phénomène. « Nous avons déjà réussi à écarter 33 intermédiaires. Mais la liste que nous avons décélée l'année précédente est plus longue puisqu'elle compte 96 intermédiaires. Nous lançons un appel aux consommateurs afin d'éviter de tomber dans les pièges des intermédiaires et de recourir plutôt aux points de vente réglementés », insiste M. Fadhli.