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Tisser un pont de dialogue et d'échange
Tunis, capitale euro-méditerranéenne de la culture
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 11 - 2010

• Un salon littéraire «orientalisme-occidentalisme» a été une occasion de se pencher sur cet objectif
Du 25 novembre au 5 décembre, Hammamet accueille les activités de «Tunis, capitale euro-méditerranéenne de la culture», une grande manifestation où se rencontrent les débats littéraires et les sessions scientifiques, marquée, de surcroît, par la participation d'un grand nombre de pointures du domaine culturel venant d'Europe et du monde arabe. Ils sont les invités du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et de l'unité de gestion par objectifs de la Cité de la Culture.
«Tunis, capitale euro-méditerranéenne de la culture» se compose de deux volets : le forum du Réseau EuroMedInCulture, du 25 au 29 novembre, et les XXes Journées scientifiques de musicothérapie, en même temps 1ères Journées méditerranéennes de musicothérapie, du 1er au 5 décembre.
Pour mettre les invités dans le bain du forum du Réseau EuroMedInCulture, ces derniers ont été conviés dans la soirée du 25 novembre à un salon littéraire sur «orientalisme/occidentalisme», lequel a précédé l'ouverture officielle qui s'est tenue le lendemain. Lors de ce salon modéré par M. Mansour Mhenni, le débat a été ouvert à la suite de l'intervention de M. Ahmed Khaled, homme de lettres et ancien ministre de la Culture. Il s'est focalisé sur l'expédition, au Xe siècle, d'Ibn Fadlân, jurisconsulte-diplomate sous le règne du calife abbasside Al-Muqtadir qui l'a chargé d'une ambassade auprès d'Almıs, le roi des Bulgares de la Volga. L'exemple d'Ibn Fadlân est, pour Ahmed Khaled, un exemple lumineux d'ouverture et de dialogue entre l'Orient et l'Occident qui, de plus, est venu pendant la période prospère et glorieuse de la culture arabe et islamique. Sa capitale Bagdad jouissait à l'étranger d'une image rayonnante, comme l'est Ibn Fadlân qui est, jusqu'à aujourd'hui, très renommé en Occident pour le riche document qu'il a écrit pendant son expédition. Ce personnage historique a, d'ailleurs, inspiré l'écrivain américain Michael Crichton pour son roman «Le Royaume de Rothgar», sur lequel est basée l'histoire du film américain Le 13e guerrier (1999). Comme nous le confirme M. Ahmed Khaled, c'est grâce à ses grandes qualités humaines qu'Ibn Fadlân a produit son important ouvrage «Voyage chez les Bulgares de la Volga». Ne faisait jamais de tapage moralisateur, il était curieux, ouvert d'esprit, tolérant et respectueux envers les autres, et non réfractaire au dialogue. Chose qui lui a permis de scruter les cultes, us et coutumes des peuples qu'il a rencontrés durant son voyage avec une précision et un judicieux sens de l'observation tels qu'il y a de quoi le considérer comme l'un des précurseurs de l'anthropologie religieuse, ce qui n'est malheureusement pas le cas.
Entre compréhension et incompréhension
M. Ahmed Khaled a fini son intervention en établissant le lien avec notre époque et par le constat amer d'un monde qu'il a qualifié d'inquiet et à la recherche de son identité. Un monde où l'hostilité est érigée en système et dirigée contre l'Islam, comme en témoignent, selon lui, de nombreux ouvrages tel «Le choc des civilisations» de l'Américain Samuel Huntington. Il a fini par rappeler que le passé nous sert pour éclairer l'avenir. Le deuxième intervenant du salon, M. Mounir Fendri, professeur universitaire germaniste, est parti de ses études sur la littérature allemande pour dire que l'orientalisme allemand est apparu, au moyen âge, comme expression de l'intérêt porté par les artistes au monde et à la culture orientaux et pas seulement pour servir d'argument pour la colonisation, comme l'avance le Palestinien Edouard Saïd dans son ouvrage L'Orientalisme, publié en 1978. De son côté, l'occidentalisme, dont Mounir Fendri est partisan, est accusé, à tort selon lui, de fausser l'Islam. Pour lui, le binôme Orient/Occident est loin d'être un binôme impossible et il faut se comprendre en tant qu'êtres humains. Seulement, le conflit entre Orient et Occident a provoqué une incompréhension et un nouvel état d'esprit qui se traduisent par l'émergence du racisme et de la négation de l'autre. Là, il rebondit sur l'exemple de Huntington et de son livre, mais en cite un autre qui est à son opposé. Il s'agit de l'écrivain allemand Goethe qui était un amoureux de la poésie orientale et persane, notamment celle du soufi Hafez Chirazi, au point de surnommer l'une de ses compagnes, Marianne von Willemer, Zuleika. Mais c'est par le mot d'Averroès que Mounir Fendri a conclu son intervention : «Quand vous avez le choix entre la foi et la raison, il faut choisir la raison».
D'autres réactions, comme celles de François de Bernard, président du Groupe d'études et de recherches sur les mondialisations à l'Université Paris 8, ont souligné que le contrepoint historique est nécessaire pour sortir du débat sur le choc des civilisations. Il faut, selon lui, commencer par définir plus précisément des termes comme dialogue, échange, diplomatie et civilisation qui sont, d'une époque à l'autre, perçus de différentes manières, parfois totalement opposées. Comme il faut définir les objectifs du dialogue en suivant un agenda pour pouvoir avancer. Un point de vue qui ne manque pas d'alimenter d'autres questions fondamentales sur le débat autour de l'Orientalisme/Occidentalisme. Des questions auxquelles essaiera de répondre, à sa manière, le forum du réseau EuroMedInCulture.


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