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Chronique du temps qui passe
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 03 - 2010


Par Hmida BEN ROMDHANE D'après le «sondage annuel» effectué par Gallup aux Etats-Unis pour mesurer le degré de soutien dont bénéficie Israël auprès de l'opinion publique américaine, 63% des Américains adoptent le point de vue israélien contre 15% celui des Palestiniens, 22% étant indifférents ou n'ont aucune opinion sur le conflit israélo-arabe. Le bureau de Netanyahu a aussitôt exprimé sa «satisfaction» pour ce résultat inespéré, d'autant que les Israéliens n'ont pas connu de résultats aussi élevés depuis 1991… Le gouvernement israélien que dirige Benyamin Netanyahu a toutes les raisons d'être satisfait en effet. Comment ne le serait-il pas quand, en dépit de toutes les atrocités découlant de la politique israélienne, de son refus de faire la moindre concession demandée par la superpuissance qui le finance et l'arme et de son désintérêt pour tout ce qui touche de près ou de loin à la paix, plus de six sur dix Américains le soutiennent ? Déjà quand beaucoup moins d'Américains soutenaient Israël, les dirigeants de ce pays faisaient très peu de cas des demandes de concessions symboliques, genre un arrêt temporaire de la colonisation, que leur faisaient timidement les responsables américains. Il est vrai que, sondage ou pas, soutien large ou limité de la part de l'opinion occidentale, les dirigeants israéliens ont toujours fait ce qu'ils veulent. Le problème avec de tels sondages n'est pas qu'Israël va se déchaîner davantage, il l'a toujours été sans que personne n'ose le retenir, mais que les responsables américains vont être plus inhibés et plus timides encore dans le traitement du dossier moyen-oriental. Surtout que tous les deux ans, il y a des élections aux Etats-Unis avec des campagnes hypermédiatisées où les candidats se livrent à des spectacles sidérants autour du thème «Moi j'aime Israël plus que vous ne l'aimez». Comment se fait-il qu'après de nombreuses guerres d'agression contre les Palestiniens et les Libanais, après des décennies d'occupation et de répression, il y a encore plus de six Américains sur dix pour soutenir un pays dont la politique repose essentiellement sur l'injustice et le mépris du droit international, c'est-à-dire sur des «valeurs» aux antipodes de celles inscrites dans la Constitution américaine ? On évoque souvent l'ignorance des Américains de tout ce qui se passe en dehors de leurs frontières, leur éloignement géographique du Moyen-Orient, l'alignement systématique des Main Stream Media aux Etats-Unis sur la position israélienne, l'activisme débordant des lobbies pro-israéliens à Washington, la réputation des Arabes et des musulmans aux Etats-Unis fortement ternie après les attentats du 11 septembre 2001, etc. Mais tout cela ne justifie en aucun cas le fait qu'une proportion si importante de la population américaine se place du côté de l'injustice et se montre d'une insensibilité étonnante vis-à-vis du calvaire quotidien vécu depuis des décennies par les Palestiniens. De toutes les explications qu'on vient d'évoquer, l'ignorance des Américains de la réalité moyen-orientale est sans doute celle qui nous éclaire le plus si l'on peut dire sur le fait que plus de six sur dix d'entre eux adoptent le point de vue israélien. S'ils étaient conscients des graves conséquences pour leur pays de la politique israélienne, s'ils savaient que l'engluement de leur armée dans les sables mouvants de la Mésopotamie s'expliquait entre autres par le désir de Washington de soulager Israël d'un «ennemi dangereux», s'ils avaient une idée des sommes faramineuses déboursées annuellement par le contribuable américain non seulement pour financer et armer Israël, mais aussi pour le «protéger des dangers qui l'entourent» en déclenchant ou en menaçant de déclencher des guerres ruineuses dans la région, il y aurait sans aucun doute beaucoup moins d'Américains qui se rangeraient derrière Israël. Dans leur ferveur de soutenir Israël sans chercher à comprendre, les Américains ne se rendent même pas compte de l'ingratitude des dirigeants israéliens vis-à-vis de leur pays. La semaine dernière, le ministre israélien de la défense, Ehud Barak, était à Washington pour parler devant le Washington Institute for Near East Policy (Winep), un think tank créé et financé par l'Aipac (American Israeli Public Affairs Committee). Il a commencé son discours par une remarque d'une arrogance et d'un ingratitude à peine croyable : «Nous en Israël, nous nous sentons très fiers parce que nous n'avons jamais demandé aux Américains de venir se battre pour nous.» Il est clair pour tout le monde que toutes les guerres dévastatrices menées par Israël contre des populations désarmées et des infrastructures civiles, l'ont été par des avions, des missiles et de l'argent cent pour cent israéliens. Mais le plus grave est ce qu'a dit Barak sur l'Iran : «Il y a bien sûr une différence de perspective, une différence de jugement, une différence de timing et une différence de capacités et, à cet égard, nous n'avons pas besoin de coordination (avec les Etats-Unis). Nous devons échanger nos points de vue, mais il n'est pas nécessaire de tout coordonner.» Après avoir pressé depuis 2006 au moins les Etats-Unis de faire la guerre pour eux contre l'Iran, les Israéliens semblent perdre espoir d'attirer l'armée américaine vers une troisième guerre dans la région, d'où la mauvaise humeur d'Ehud Barak qui ne veut plus coordonner avec la puissance sans le soutien de laquelle lui et son armée ne pèseront pas très lourd dans le rapport de forces de la région Golfe-Moyen-Orient. Est-ce là un signe qu'Israël est déterminé à faire cavalier seul en attaquant l'Iran et àmettre les Etats-Unis devant le fait accompli face à un nouvel incendie régional ? En tout cas, si Netanyahu et Barak sont déterminés à commettre une telle folie, ce ne sont pas les résultats du dernier sondage Gallup qui va les décourager.

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