Le réalisateur italien Guido Chiesa donnera, début mars, le premier tour de manivelle du tournage de son nouveau film intitulé Let it be à Matmata. Selon des informations recueillies par l'agence TAP auprès du réalisateur, le tournage se déroulera en grande partie à Matmata. En collaboration avec la société de production tunisienne Cinétéléfilms, ce long métrage, dont le tournage durera de huit à neuf semaines, sera tourné en arabe avec des acteurs, essentiellement tunisiens. Le premier rôle féminin sera joué par une jeune amatrice de 14 ans, originaire de Matmata, Nadia Khelifi. Pour les acteurs professionnels, il y aura Ahmed Hafiane, Hédi Zoghlami, Latifa Gafsi, Issa Harrath, Khaled Kouka, Mohamed Grayaa et Rabab Sraïri. Le film raconte, précise-t-il, l'histoire de la sainte Marie mais d'une manière anthropologique. En se référant à ce personnage, "j'ai voulu évoquer les questions de la maternité et des rapports mère-fils à travers l'histoire d'une jeune fille vivant en Galilée (Al Jalil - NDLR) il y a 2000 ans" ajoute Guido Chiesa. C'est d'ailleurs pourquoi, le choix de la scénographie s'est porté essentiellement sur le village de Zraoua, dont le décor naturel est très proche de la terre de Palestine à cette époque-là. Grâce à ses paysages lunaires et à ses surprenantes habitations troglodytes et à ses paysages naturels de grand charme, le Sud de la Tunisie n'a cessé d'attirer des producteurs et des réalisateurs prestigieux qui ont repéré dans ces lieux, un plateau en plein air, idéal pour le tournage d'œuvres cinématographiques de tout genre: fiction, romance, légende, histoire... dont la plupart ont été classées des films à grand succès au box office mondial. Crevant le grand écran, les images du Sahara tunisien créèrent ainsi les meilleures scènes de grands chefs-d'œuvres cinématographiques. Offrant une "Une aire de famille", Matmata, Tataouine et Nefta ont fait débarquer à cette même époque (années 80) Roman Polanski avec son film Pirates. Un peu plus tard, dans les années 90, c'est au tour de Minghella qui a repéré, lui aussi, dans ce désert un excellent plateau en plein air pour son film drame-romance Le patient anglais, qui a raflé neuf oscars. Plus récemment encore, le réalisateur italien Roberto Benini revient dans les oasis de Gafsa, Tozeur et Nefta pour le tournage de son film Le tigre et la neige (2005), tandis que Jacques Malaterre y réalise son documentaire-fiction Le sacre de l'homme, tourné principalement avec des comédiens tunisiens, et ce, dans plusieurs villages, notamment Zraoua à Matmata. Filmer en Tunisie: atouts en matière de tourisme et d'emploi Ces sites forment, désormais, un itinéraire important dans les circuits touristiques tunisiens tel le parcours de "Ong el Jemel", dans la région de Tozeur, qui a connu des travaux d'aménagement en 2009 dans l'ambition de préserver les spécificités de ce site où est installé le décor de La guerre des étoiles. Outre l'impact médiatique de ces films sur la Tunisie en tant que destination touristique, chaque tournage est en soi une opportunité pour l'emploi local. En terme de statistiques, 450 autorisations de tournage ont été délivrées en 2009 dont 25 à des films étrangers, avec l'ambition d'accroître ce chiffre, surtout après la création du guichet unique chargé de simplifier les formalités nécessaires aux tournages de films. Située au cœur du désert tunisien, cette région est devenue, depuis la nuit des temps, l'élue des vétérans de l'image étrangers. A commencer par les Frères Lumière qui ont immortalisé dans leurs bobines les premiers clichés des vues multiples du pays. L'année 1919 marque l'amorce du cinéma avec le tournage en Tunisie du premier long métrage réalisé sur le continent africain Les cinq gentlemen Maudits de Luitz Morat. Cependant, ce lieu de séduction a attiré aussi des spécialistes du court métrage. Vers les années 60, fut tourné au Sud tunisien Zaa, le petit chameau blanc, un court métrage de Yannik Bellon, la fille de la célèbre photographe Denise Bellon, dont le fonds photographique compte environ 500, parmi plus de ses 22.000 clichés, qui ont été pris en Tunisie entre 1947 et 1960. Toutefois, le véritable coup de cœur pour le désert tunisien, a eu lieu à partir de la fin des années 70, à Tataouine, avec la célèbre saga-fiction La guerre des étoiles, de Georges Lucas. Plus qu'une source de fascination, le désert avec ses paysages lunaires, est devenu pour ce réalisateur, une source d'inspiration. C'est d'ailleurs à Chott Djérid qu'est né le personnage légendaire Et et a survolé la planète Tattoine en référence à Tataouine. Ce décor naturel devint, par la suite, l'un des plus appréciés par Franco Zeffirelli, qui débarque un an plus tard, pour le tournage de Jesus de Nazareth (1977). Le désert offre, dans les années 80, une occasion de rencontre et de collaboration entre un duo "hollywoodien" de choc qui a bouleversé le cinéma mondial en émerveillant petits et grands. C'est avec Les aventuriers de l'arche perdue, qu'est née la saga d'Indiana Jones. Un film qui réunit, pour la première fois, dans un tournage, Steven Spielberg, en tant que réalisateur et Georges Lucas en tant que producteur. TAP