Les jeunes sont incontestablement les personnes les mieux placées pour rationaliser la conduite sur les routes. C'est que les jeunes, (parfois victimes d'accidents) se distinguant par leur vitalité et sont donc enclins à rouler à une grande vitesse, attirent plutôt l'attention quand ils adoptent un comportement sage sur les routes. La 3e édition du Forum national des jeunes conducteurs, organisé par l'Association tunisienne de la prévention routière (Atpr) et l'Institut des chefs d'entreprise, a permis de fournir quelques idées sur le comportement des jeunes sur les routes. Selon Hajer Barouni, coordinatrice générale du Forum, "les accidents de la route coûtent la vie des jeunes. En effet, deux jeunes décèdent chaque jour suite à un accident de la route". D'où le choix de l'Atpr d'impliquer les jeunes dans les universités et les établissements de formation dans la sensibilisation. Ils ont été appelés à formuler des idées pour mieux organiser la circulation sur les routes. "Depuis son lancement en 2008, le Forum des jeunes conducteurs a organisé plusieurs manifestations pour que la sensibilisation soit faite par et pour les jeunes" Eviter d'accepter les idées reçues M. Afif Frigui, président de l'Atpr, a rappelé que "l'association collabore avec les universités dans le cadre des clubs de jeunes conducteurs pour mieux sensibiliser. Mais toutes les composantes de la société, comme la famille, les parents, les enseignants, doivent participer à cet effort. Le droit à la vie est l'objectif principal des différentes actions qui peuvent être menées par différentes associations". L'Atpr, pour sa part, collabore avec plusieurs ministères, comme ceux de l'Intérieur et du Développement local, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l'Education… Grâce à la campagne "Vacances en sécurité", il a été possible de réduire les accidents et le taux peut être amélioré à l'avenir. Cela prouve au moins que la sensibilisation donne des fruits. Dans ce sens, M. Mohamed Ben Abdallah, secrétaire général-adjoint du RCD chargé des organisations et des associations, a notamment mis en exergue les slogans affichés par l'Atpr et qui prônent essentiellement l'engagement et l'adhésion. L'Atpr a profité de cette occasion pour signer des conventions de partenariat avec l'Institut supérieur des sciences humaines, l'Institut supérieur de l'informatique et du multimédia à Sfax et l'Institut supérieur des arts et métiers à Sfax. L'association souhaite conclure des conventions avec d'autres établissements universitaires pour renforcer la sensibilisation dans le cadre des clubs des jeunes conducteurs. Cependant, il faut éviter d'accepter les idées reçus et "les théories naïves" au sujet de la conduite erronée des jeunes sur les routes. Comme l'a si bien expliqué M. Abdelwaheb Mahjoub, professeur à l'Institut supérieur des études humaines, des études sur le comportement des jeunes sur les routes ont été élaborées. Il s'est avéré que plusieurs jeunes conduisent avec plus de modération que les personnes plus âgées. Orienté vers le bon sens En plus, les jeunes n'ont pas, dans leur majorité, assez d'argent pour s'offrir une voiture. S'il est vrai que certains jeunes font de l'excès de vitesse, il n'en demeure pas moins vrai que ces derniers sont victimes des accidents de la route catastrophiques. Les jeunes accompagnateurs du conducteur sont, eux aussi, touchés par ces accidents. L'énergie des jeunes doit être orientée vers le bon sens productif et non pas vers l'excès de vitesse et les autres comportements à risque. Chiffres à l'appui, M. Salah Ben Belgacem, de l'Observatoire national de la circulation, a fait un exposé sur l'état des lieux relatif à l'implication des jeunes dans les accidents. Il a précisé que plusieurs pays souffrent de ce phénomène et certains ont trouvé des solutions pour le contrecarrer. D'après l'Organisation mondiale de la santé, les accidents de la route représentent la deuxième cause de décès après les maladies. En Tunisie, le parc automobile augmente annuellement d'environ 5%. L'excès de vitesse est le premier responsable des accidents menant au décès et/ou à l'handicap. En traversant la rue ou la route, le piéton peut être aussi victime d'un accident. M. Mondher Ben M'barek, chef de service au centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous a parlé de "la gravité des accidents et de ses conséquences sur la santé". Il a souligné l'importance de l'accès rapide des secours à la victime pour tenter de lui sauver la vie. Chaque minute compte dans cette opération. La colonne vertébrale est souvent touchée suite à un accident, mais le bassin ainsi que les membres inférieurs sont parfois concernés. Le scanner est souvent utilisé pour diagnostiquer les dégâts corporels. Le cadre médical ne peut pas, dans certains cas, sauver la personne victime d'un accident, malgré les soins et les traitements prodigués, d'autant plus qu'un accident peut même toucher le système vasculaire. C'est ce que l'on appelle "une évolution défavorable". Un traumatisme complexe peut survenir suite un accident.