La Journée nationale de solidarité, célébrée le 8 décembre de chaque année, est pour les Tunisiens, l'occasion idoine pour témoigner leur générosité en faveur de leurs concitoyens en situation précaire, à travers le Fonds de solidarité nationale ou Fonds 26-26. Créé le 8 décembre 1992, sur initiative du Chef de l'Etat, le FSN a constitué la première pierre de l'édifice de solidarité qui s'est consolidé par la Banque tunisienne de solidarité (BTS), le Fonds national de l'emploi (21-21) et le système de microcrédits par le canal des associations de développement créées à cet effet. L'expérience tunisienne du FSN a, du reste, intéressé plusieurs pays. Ainsi la coopération entre la Tunisie, le Luxembourg et le Mali a permis d'instaurer le Fonds de solidarité nationale malien. D'autres modèles ont été mis en place au Sénégal, au Burkina Faso et à Djibouti. L'apothéose de la démarche tunisienne a eu lieu le 7 septembre 2000, jour où l'Assemblée générale des Nations unies adopta la création d'un Fonds mondial de solidarité, géré par le Programme des Nations unies pour le développement. Les aides de ce fonds sont accordées sous forme de crédits globaux au profit des services chargés de la réalisation des interventions retenues. Zones frontalières et périphéries L'idée de créer le Fonds de solidarité nationale s'est fondée sur les principes de solidarité et d'entraide entre l'ensemble des Tunisiens, de telle sorte que les contributions des particuliers complètent les efforts de la collectivité, sachant que ces contributions sont volontaires et se présentent sous forme de dons versés dans le compte postal 26-26, durant toute l'année. Le financement du Fonds provient des versements des citoyens, des institutions publiques et privées, des contributions de pays amis, ainsi que des subventions de l'Etat. Par souci de garantir la transparence des dépenses et des interventions du Fonds, la gestion de son budget obéit aux règles de la comptabilité publique et au contrôle de la gestion des recettes publiques. Le FSN s'est adapté à l'évolution des préoccupations et des priorités des populations qui appellent des solutions. Ainsi, après avoir focalisé dans un premier temps sur l'amélioration des commodités de base, y compris l'habitat, le Fonds a concentré ses interventions, au cours de la période 2000-2004, sur l'éradication de l'habitat rudimentaire. Des dons en nette progression De 2005 à 2009, ses interventions ont porté, notamment, sur les zones prioritaires et les localités frontalières. A partir de l'année 2007, les actions du Fonds ont couvert les quartiers populaires situés en périphérie des grandes villes. Durant la période comprise entre 1994 et 2000, et outre son rôle consistant à doter ces zones des commodités et des équipements collectifs indispensables, le FSN s'est employé à mobiliser les moyens financiers permettant de renforcer les sources de revenus de leurs habitants. Depuis 2000, le FSN est investi d'une nouvelle tâche qui consiste à octroyer des prêts et consolider l'emploi, parallèlement à la Banque tunisienne de solidarité, aux associations de microcrédits et au Fonds national de l'emploi 21-21. Les zones d'intervention du Fonds sont, généralement, des localités et des groupements ruraux isolés, dépourvus de commodités essentielles de la vie et d'équipements collectifs et dont les habitants sont démunis et disposent de sources de revenus limitées générées par des activités agricoles aléatoires et rendement médiocre. Les dons en nette progression ont permis des interventions de plus en plus importantes dans plusieurs axes. L'année dernière, le montant des dons était de 40,794 MD pour un nombre total de donateurs de 5.866.408. En 1994, première année de cotisation, les 182.072 donateurs ont offert une somme totale de 5,112 MD, selon les chiffres du FSN. Les interventions du FSN Entre 1993 et 2010, le FSN a investi un total de 997,737 MD en matière d 'habitat, de pistes, d'électrification, d'adduction d'eau, de services de santé, de scolarisation, de sources de revenus. Le FSN a permis de désenclaver plus de 297.000 familles. Il a investi 997 MD dont 93,345 MD pour des microprojets, 231, 228MD pour la construction de 40.426 maisons, la restauration de 29.444 autres, et de 2008 à octobre dernier, le financement des habitations de type Foprolos 1 pour 1.066 bénéficiaires, d'un montant de 3 MD : - Aménagement de 4.602 km de routes et de pistes dont 3.717 bitumées, d'un montant de 234,785MD - Adduction d'eau en faveur de 86.600 familles : 116,6MD - Branchement au réseau électrique pour 73.579 familles : 149,295MD - Financement de 63.587 sources de revenus : 93,345MD (dont 3,856 MD en faveur de 1.250 victimes des inondations en 2009) - Construction et aménagement de 136 écoles : 4,412MD - Réalisation et aménagement de 141 dispensaires de santé de base : 6,394MD - Réalisation et aménagement de 100 bibliothèques, 250 unités informatiques, 84 terrains de sport et 306 espaces de loisirs - Réhabilitation de 26 quartiers populaires dans la périphérie de Tunis et des grandes villes pour un montant de 114, 525 MD. Cette intervention sera prolongée jusqu'à 2012 avec un investissement estimé à 111 MD. - Mise à niveau de centres de handicapés et construction de 5 centres pour enfants sourds (Source : FSN)