Les Marsois développent un bon fond de jeu, maîtrisent parfois les débats mais n'ont gagné qu'à deux reprises. C'est qu'ils piétinent dans les derniers mètres Deux victoires seulement en treize journées. Le bilan marsois est maigre, très maigre même. Et ce n'est pas les trois points empochés samedi au détriment d'El Gawafel à l'occasion de la 13e journée qui changeront la donne. Il est vrai que les banlieusards n'ont pas goûté à la victoire depuis la quatrième journée contre la JSK. C'est dire que celle de samedi est venue à point nommé, car Gérard Buscher en avait besoin pour avoir une assise morale, mentale et psychologique, afin d'attaquer le grand chantier. L'équipe a déjà souffert de l'instabilité au niveau du staff technique. Pourtant, à l'inter-saison, rien ne présageait à une telle situation. Assurant l'accession, Kamel Chebli était prédestiné à poursuivre sa mission jusqu'à la fin de la saison. Mais celui qu'on a porté sur le bout des bras l'année dernière, lorsque l'équipe battait tous les adversaires qu'elle croisait sur son chemin, n'était plus le bienvenu, car il n'arrivait plus à convaincre. C'est que l'équipe accumulait les mauvais résultats, bien qu'elle développe un bon fond de jeu. Sous la houlette de Chebli, le bilan offensif était catastrophique : deux buts seulement en huit rencontres. Le successeur de Chebli n'était pas plus chanceux. En effet, Habib Mejri n'est finalement resté que trois journées. Ne faisant pas l'unanimité, Mejri n'a pas supporté l'acharnement du public contre sa personne durant la rencontre contre l'ESHS, comptant pour la 11e journée et a préféré rendre le tablier. Buscher, l'homme du maintien La mission attribuée au technicien français est d'assurer le maintien. Sa première sortie face au leader a été malheureuse, puisqu'il a concédé la défaite. Mais n'a-t-il pas pris ses fonctions trois jours avant le match ? Trop peu pour aspirer à ce que le choc psychologique opère. De plus, le rapport de force a logiquement basculé du côté de l'EST. En engageant Buscher, les responsables marsois croisent les doigts pour que le technicien français réédite ce qu'il a fait avec le CSHL, la saison dernière, en assurant le maintien. Le nouvel entraîneur est connu pour ses compétences à donner un cachet de jeu. C'est aussi un gagneur. Une qualité qu'il a réussi à transmettre à ses nouveaux protégés contre El Gawafel. Au coup de sifflet final, une triple satisfaction : deux jolis buts, une revanche sur l'adversaire qui a éliminé l'équipe aux huitièmes de finale de la Coupe de Tunisie et trois points capitaux qui ont permis à l'ASM de quitter la dernière place du classement. Les attaquants, aux abonnés absents ! Le handicap majeur des banlieusards est qu'ils ne mettent pas la balle dans les filets, ou presque. En treize matches, neuf buts ont été marqués, dont deux sont l'œuvre de joueurs à vocation offensive : Tombadou, un pivot et Papa Kouamé, un défenseur. Pourtant, l'équipe dispose de six avants : Letifi, Moussa, Jedaïed, Didier, Gharbi et Baker. A l'exception de Jedaïed, auteur de deux buts, Letifi, Didier et Gharbi, n'ont trouvé le chemin des filets qu'une seule fois. On attend toujours de voir Moussa mettre la balle dans les filets. Quant à Didier, il remplit sa tâche de relayeur. Conclusion des comptes : les attaquants marsois sont aux abonnés absents, particulièrement le Togolais Baker, très loin de son niveau habituel. Défense fragile En football, pour gagner un match, l'équation est simple : marquer des buts et en encaisser le moins possible. La goal différence des banlieusards est négatif (-5). C'est-à-dire qu'une simple opération de soustraction nous révèle que les "Vert et Jaune" ont encaissé 14 buts. La fragilité défensive est due à l'irrégularité de Bacha et Souii que nous avons vu peu sur les terrains, ce qui a amené à des changements constants dans l'axe et sur les flancs. Le milieu défensif Mohamed Touati s'est également éloigné pendant une longue période des terrains, pour cause de blessure. Renforts obligatoires L'Avenir a démontré contre El Gawafel qu'elle est capable de rebondir. Mais il n'est pas exclu de voir l'équipe replonger dans le doute comme ce fut le cas après la victoire remportée au détriment de la JSK lors de la quatrième journée. C'est que l'effectif actuel a montré ses limites. Par ailleurs, le groupe marsois est trop modeste qualitativement et quantitativement. D'ailleurs si les "Vert et Jaune" ont cravaché dur durant la phase aller, c'est qu'ils ont été affectés par les blessures et les suspensions, ce qui a constitué souvent un casse-tête quant au onze de départ à aligner. Les responsables marsois doivent mettre le paquet pour sauver leur saison. Recruter un bon entraîneur ne suffit pas. Puiser dans les catégories jeunes ne donnera ses fruits qu'à moyen, voire à long terme. Autant profiter du mercato hivernal avec des recrutements ciblés, en faisant venir des joueurs qui donneront réellement le plus escompté.