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De Zetkin à Haddad et Amin
La Journée internationale de la femme a cent ans
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 03 - 2010


Toutes les femmes du monde, tremplins vers le fabuleux, féministes pratiquantes ou pas, sont concernées par le 8mars, journée de manifestation annuelle créée en 1910 lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, afin de militer pour le droit de vote, l'égalité entre les sexes, et le socialisme. Ce n'est qu'à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg, que la tradition du 8 mars se met définitivement en place. Le 8 mars 1921, Lénine décrète le 8 mars journée des femmes. En 1924, la journée est célébrée en Chine et en 1946 dans les républiques populaires d'Europe de l'Est. Le 8 mars 1977, les Nations unies officialisent la Journée internationale des Femmes. C'est la journaliste allemande Clara Zetkin (1857-1933) qui a lancé l'idée d'une journée internationale des femmes. Directrice de la revue Die Gleichheit (l'égalité), qu'elle a fondée en 1890, Clara Zetkin s'inscrit dans une perspective révolutionnaire. C'est elle qui convoqua les conférences internationales des femmes socialistes de Stuttgart (1907) et de Copenhague (1910) où elle imposa son point de vue. On l'élut secrétaire, faisant de son journal Die Gleichheit leur organe officiel. A Copenhague, en 1910, lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes, Zetkin propose, pour la première fois, d'organiser une «journée internationale des femmes» en vue de servir à la propagande pour le vote des femmes. La conférence réunit une centaine de femmes venues de 17 pays, et adopte aussitôt cette proposition, inspirée des manifestations ouvrières qui se sont déroulées aux ةtats-Unis en 1908 et en 1909. Le 8 mars 1914, les femmes réclament le droit de vote en Allemagne, elles l'obtiennent le 12 novembre 1918. Clara Zetkin est emprisonnée en 1915 en raison de ses convictions pacifistes. En 1961, elle joue avec Rosa Luxemburg un rôle essentiel dans la création du parti communiste allemand. En 1920, élue au Reichstag, la militante assiste à la montée du nazisme en Allemagne. Le 30 août 1932, à 75 ans, elle est chargée, en sa qualité de doyenne du Reichstag, de prononcer le discours d'inauguration du parlement où dominent les chemises noires. Elle lance un vibrant appel à lutter contre le nazisme. Ce sera sa dernière manifestation publique. En exil à Moscou, elle meurt le 20 juin 1933 dans des conditions qui n'ont jamais été élucidées. La tombe de Clara se trouve le long du mur du Kremlin, sur la place Rouge. Ses convictions lui ont survécu. Elle a défendu une conception du couple au sein duquel les partenaires devaient être égaux en droits. Elle est favorable au divorce par consentement mutuel et pense que les garçons comme les filles doivent prendre part aux soins du ménage. Mère de deux garçons, elle a vécu elle-même une union libre, et s'est toujours montrée une ardente partisane du travail des femmes, seul moyen pour elles d'accéder à l'autonomie. Clara et Lénine C'est en 1907 que la militante allemande rencontra Lénine pour la première fois, au Congrès de Stuttgart, et elle y était plus connue que lui. L'autorité de Clara Zetkin dans le mouvement ouvrier international était telle qu'à l'automne 1920, Lénine lui demande d'aider à la création d'un puissant mouvement féminin international. Il a avec elle, dans son bureau du Kremlin, plusieurs conversations sur la question féminine qu'elle rapporte dans ses Notes sur son carnet. Si elle est pleine d'admiration pour Lénine, elle n'hésite pas à le contredire pour défendre son propre point de vue. Ainsi, lorsque le leader russe lui reproche la trop grande attention accordée, selon lui, aux problèmes du sexe et aux théories de Freud, «J'objectai, raconte-t-elle, que la question sexuelle et celle du mariage sous la domination de la propriété et de l'ordre bourgeois engendraient toutes sortes de problèmes, de conflits et de souffrances pour toutes les femmes de toutes classes et couches sociales. La guerre et ses conséquences, disais-je, avaient, s'agissant justement des rapports sexuels, extraordinairement aggravé les conflits existants et les souffrances des femmes, les avaient rendus perceptibles des problèmes qui, jusqu'ici, leur étaient restés cachés.» Kacem Amin De l'autre côté du monde, et plus précisément en Orient, la mentalité musulmane et arabe a été secouée par les idées progressistes et en faveur des femmes de Kacem Amin. Son père, descendant d'une famille noble, a occupé des postes importants au sein du gouvernement de l'empire ottoman dans des régions de l'Irak, dans la ville d'Esslimania. Il a par la suite émigré vers l'ةgypte, à l'époque, sous le règne d'El Khédioui Ismail. Kacem Amin naît en 1863 d'une mère égyptienne. Il obtient une licence en sciences juridiques et administration, s'engage en tant qu'avocat et part en France perfectionner ses études à l'Université de Montpellier. Fasciné par la liberté politique dont profitent les enfants de la Révolution française, et étant partisan des idées réformistes de l'imam Abdou, il a commencé à exprimer ses points de vue, remettant en question certaines traditions socialement limitantes, et qui ne sont pas forcément liés à la religion et à la charia. Après avoir écrit un premier livre intitulé Il Masrioun ( les Egyptiens) il a exprimé ses idées révolutionnaires d'une manière qui n'a pas manqué de choquer les dirigeants de l'époque dans un autre livre La libération de la femme. ةdité en 1899 avec le soutien du leader politique Saâd Zaghloul, traduit en anglais et distribué aux Indes et dans certaines colonisations islamiques, ce livre explique que le voile de la femme n'est pas dicté par l'Islam, remet en question la séparation entre l'homme et la femme, le divorce, la polygamie et prône la nécessité de libérer la femme et de lui accorder son droit à la participation dans la vie publique. Ce livre a provoqué une tempête de critiques et d'objections accusant Amin entre autres de vouloir faire plaisir aux Anglais et d'adopter leur mentalité de colons. Pas le moins touché par ces réactions, il répond en écrivant en 1901 un autre livre portant le titre de La nouvelle femme. Le contenu de ce dernier appelle à la législation de lois protégeant la femme et lui permettant d'avoir enfin ses droits politiques et sociaux. Tahar Haddad Les idées et propositions de Tahar Haddad (1899-1935), penseur, syndicaliste et homme politique tunisien, en faveur de la condition féminine et de la réforme sociale en Tunisie, se démarquent de la simple manière de reproduire le modèle européen et puisent dans ce qui s'accorde avec la charia. Dans son ouvrage majeur Imra'atuna fi ach-chariâ wal-mujtamaâ, Haddad prend position contre les préjudices liés au statut des femmes, qui, selon lui, sont injustement attribués à l'Islam, et appelle à un retour à l'ijtihad. Il est convaincu que la religion islamique peut s'adapter en tout lieu et en tout temps. C'est pourquoi, selon lui, une réforme sociale radicale s'impose. Ses idées convergent avec celles du penseur égyptien Kacem Amin. En matière de droits civils, Haddad montre qu'à l'origine, l'Islam considérait la femme comme l'égale de l'homme en termes de droits et de devoirs; il est ainsi dans le domaine de la propriété privée. Toutefois, la plupart des femmes confiaient leurs biens à leurs maris ou à leurs pères. Le penseur rejette cette tradition et appelle les femmes à revendiquer leurs droits et à un contrôle complet sur leurs biens. Dans le domaine judiciaire, elles n'avaient pas non plus le droit d'occuper des postes au sein du système ou d'être témoins. Haddad explique pour sa part que l'Islam n'exclut pas les femmes de leurs droits. Dans le domaine de l'éducation, il indique qu'il est totalement absurde de les exclure et qu'elles devraient avoir le droit de terminer leurs études et de participer à la vie publique. Il s'attarde ensuite sur l'institution du mariage: il appelle d'abord à libérer la femme de la tradition du mariage arrangé et forcé. Il condamne également le système de punition connu sous le nom de Dar Joued, institution éducative de type carcéral où les femmes jugées récalcitrantes pouvaient y être envoyées par leur tuteur (père, frère, mari...)jusqu'à ce qu'elles se repentissent et soient prêtes à se soumettre aux conditions posées par ledit tuteur. En matière de divorce, Haddad dénonce les abus commis contre les femmes au nom de l'Islam, car un mari pouvait congédier son épouse sans motifs ni explications, quittant souvent celle-ci et ses enfants pour une autre. Il suggère donc que les désaccords soient portés devant une cour de justice habilitée à dissoudre le lien matrimonial. Il explique aussi la référence coranique tolérant la polygamie tout en appelant à son abolition, en la considérant comme une pratique pré-islamique. Enfin, il critique le système inégalitaire de l'héritage qu'il juge discriminatoire, une femme n'héritant que la moitié de la part héritée par l'homme... ————— Sources: Encyclopédie Universalis, Wikipedia

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