Au fil des ans, la biennale de Tunis qu'organise Ecume — Association d'échanges culturels en Méditerranée — a décliné les thèmes proposés à la réflexion et à la création des artistes. Les premières sessions ont joué sur les éléments, et l'on a proposé tour à tour «L'eau qui coule», «Le feu sacré», «La terre» et «D'air et de vent». Au cours d'une réunion de réflexion sur le thème de la prochaine session, un jeune photographe s'est posé et a posé la question‑: «Comment transmettre notre image?» Le thème était trouvé, et lancé‑: «Image et mirage» au singulier ou au pluriel, comme on voudra. C'est donc autour de ce thème que des artistes venus des pourtours de la Méditerranée — mais aussi, et souvent on accepte l'exception, de certaines villes amies‑— viendront exposer leurs travaux au Palais Kheireddine du 8 avril au 8 mai prochain. Ecume, cette association pour laquelle cette biennale est un moment fort — mais qui est également très active dans les domaines de la musique, du théâtre, des échanges universitaires et littéraires‑— a drainé large cette année, et a reçu de nombreuses réponses. On sait qu'une vingtaine de villes ont répondu, et que chacune déléguera deux artistes selon l'usage‑: l'un confirmé, l'autre encore peu connu, l'un parrainant l'autre, et le guidant dans son parcours. Ils viendront de Tétouan, de Damas, d'Amman, d'Alger, d'Alexandrie, de Gênes de Séville, d'Athènes, d'Istanbul, de La Valette, de Beyrouth. Mais aussi de Lisbonne, de Cologne, villes amies ou villes jumelles. Car cette Méditerranée artistique que l'on se propose de réunir à chaque biennale est davantage une Méditerranée du cœur que de géographie. Et puis, bien sûr, il y aura des artistes de Djerba, de Sousse, de Sfax, de Tunis, de Bizerte… Cette édition sera féconde. On nous annonce de très grands artistes grecs et maltais. Elle sera très moderne également car on y prévoit des installations, des vidéos, et de nombreux photographes. Elle sera, comme toujours, conviviale et fédératrice, les artistes étant conviés à vivre ensemble durant quelque temps, à se découvrir les uns les autres, et à découvrir la Tunisie. Ainsi se créent, au fil des sessions, des réseaux artistiques qui émaillent les rives de la Méditerranée.