La conversion des institutions et des établissements relevant jadis de l'influence de la famille Ben Ali en des institutions étatiques s'impose en urgence. Si les sociétés et entreprises à caractère économique sont vite rattachées à l'Etat, celles à caractère social sont considérées comme n'étant pas une urgence immédiate. C'est le cas du centre d'intégration des handicapés, relevant de l'association «Basma». Ouvert le 21 octobre 2010, ce centre a permis à bon nombre de personnes porteuses de handicap de retrouver le sourire. Il ne s'agit point d'user de la langue de bois mais de rapporter une réalité. Parmi les bénéficiaires des prestations qu'offrait ce centre, figure Nour Balti, une enfant âgée de 6 ans et demi. Nour est autiste. Evidemment, elle ne peut nous éclairer sur les prestations dont elle disposait au sein du centre. C'est sa mère, Samia Hachani, fonctionnaire au ministère de l'Intérieur qui expose le problème; un problème qui ne concerne pas uniquement sa fille mais qui se répercute sur le traitement et sur l'état psychologique des bénéficiaires. «Avant l'ouverture du centre, je mettais mensuellement le paquet pour assurer les besoins de ma fille. Autiste, elle nécessite un traitement spécialisé, basé entre autres sur la rééducation fonctionnelle, l'orthophonie, l'ergothérapie et la psychologie. Pour ce, je recevais des paramédicaux à domicile. Cette thérapie me coûtait au total 300D par mois, ce qui est énorme pour une fonctionnaire comme moi», indique la maman. Rattacher l'établissement à l'Etat Depuis l'ouverture du centre «Basma», Nour bénéficie de toutes les thérapies dont elle a besoin. Elle jouissait, en plus, du plaisir de sortir de son environnement restreint pour se rendre au centre et rencontrer d'autres enfants. « D'autant que tout était pris en charge par la CNAM. En effet, le médecin recommandait le traitement. Sa lettre est, par la suite, certifiée par la CNAM », explique Mme Hachani. L'Association «Basma» pour l'insertion professionnelle des handicapés ; le centre d'intégration des handicapés ; l'Association « Saïda» pour la lutte contre le cancer; l'Institut Ezahraoui pour la lutte contre le cancer; l'Association «Salama» d'aide aux enfants hospitalisés; autant de structures mis en place par les membres de la famille Ben Ali, qu'il importe désormais de rattacher à l'Etat et de réactiver pour le bien de tous et de chacun.