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Tunisie : richesses, ressources et bien-être
Tribune
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 02 - 2011

Les richesses matérielles et immatérielles suffisent-elles à assurer le bien-être? Y a-t-il un quatrième élément qui interviendrait dans l'équilibre de cette équation?
Parler de bien-être en ces temps de grisaille économique peut paraître mal approprié, pourtant Alain Reymond nous rappelle que justement la ville a été instituée comme lieu de «la République» pour reprendre les termes de Platon. Car un pays vaut par sa liberté, mais aussi par sa diversité, sa complémentarité, son passé et son histoire.
L'idée de Le Corbusier n'était-elle pas de créer un véritable espace harmonique où on retrouve une union raisonnable entre l'homme et la nature.
Prétentieux celui qui affirmerait détenir la vérité, car celle-ci est multiple, modulable et diverse. Dès lors, je pense intéressant et utile de développer quelque peu cette réflexion.
Personnellement, familier et amoureux de la Tunisie dans toute sa magnificence, la réponse coule de source ; ou devrais-je dire: coule de cœur! Car quand on aime... Et pourtant suffit-il de proclamer que le pays est beau, que je le chéris et que, par déduction, j'apprécie ses richesses, sa qualité de vie et son bien-être? Résumer la réponse sous cette forme serait trop facile.
La qualité de vie se base avant tout sur des critères sociologiques, résultant d'une alchimie entre divers éléments : environnemental, économique, matériel, démographique, culturel. Leur harmonisation est le corollaire nécessaire à l'assise d'une progression sociale souhaitable. Le bien-être relève davantage du psychologique. C'est un état d'esprit et une disposition du cœur.
Il dépend avant tout du ressenti en soi, de l'intime conviction de l'instant, des choses, des gens et du décor.
La qualité de vie "à la tunisienne" ne peut donc dépendre du seul critère économique, son bien-être s'en ressentirait. Le monde évolue à des vitesses, certes diverses, mais très rapidement. Ses mutations transforment les archaïsmes d'hier en vérités discutables d'aujourd'hui, dont bon nombre, à n'en pas douter, n'auront aucun lendemain. Nous sommes ainsi confrontés à une constante relecture de nos origines. Quels moyens nous permettent d'échapper à cette dérive vers l'inconnu ? Avant tout, je pense qu'il faut essayer de se protéger de trop de modernisme et autres envahissements technologiques extravagants. Pourtant, et bien que les extrêmes ne cohabitent pas volontiers, certains d'entre eux peuvent cependant être compatibles. Si le conformisme ringard, pernicieux et retardataire, empêche l'accès au développement et à l'évolution, les excès et autres nouveautés tous azimuts engendrent trop souvent des absurdités, en contribuant aux déséquilibres et à la confusion. A contrario, on doit bien reconnaître que l'enfant malade, l'homme accidenté ou la femme qui accouche difficilement devront peut-être leur vie au portable qui a alerté le médecin, à la voiture qui les a transportés à l'hôpital bien plus rapidement et efficacement que l'âne ou l'hypothétique dromadaire, en voie de complète disparition. En Tunisie, comme partout ailleurs, la qualité de vie est sensiblement différente selon le lieu de résidence, notamment entre la ville et la campagne, sur le littoral ou à l'intérieur des terres. Rompre ainsi la solitude de tous ceux qui sont restés à l'écart des progrès et des nouvelles technologies en leur permettant d'accéder à ces moyens, c'est transformer et améliorer leurs existences, en les associant au progrès social. Les excès du modernisme dans l'agglomération tunisoise ont amputé de sa substance humaine la qualité de vie, ce qui la prive de l'essentiel. Le bien-être que l'on devrait ressentir dans la métropole se dissout en vie factice. Le quantitatif a ainsi supplanté le qualitatif.
Un pays vaut par sa diversité, sa complémentarité, son passé et son histoire, c'est-à-dire par cette synthèse magique de sa culture. Celui-ci n'est rien sans ses racines, il devient un bateau sans gouvernail. On pourrait, de même, vanter une certaine qualité de vie à Brasilia, mais prétendre à un bien-être en y habitant relève de l'utopie. L'idée de Le Corbusier était de créer, en le générant, un véritable espace harmonique, mais l'Homme n'a pas suivi, car il a besoin de créativité et d'espaces chaotiques. Le béton et la ferraille ne font pas bon ménage avec les racines de la terre si on oublie d'en respecter leur osmose.
Faudrait-il alors imaginer de mettre les villes à la campagne ou inversement? Une telle option en ce début du XXIe siècle, bien que véhiculée par quelques esprits opportunistes, n'apporterait aucune solution. Rappelons-nous que la ville a été instituée comme lieu de "la République", selon Platon, c'est-à-dire réunissant, en un même lieu, l'administration, le commerce, le marché et enfin le culte.
L'union raisonnable de l'homme et de la nature m'apparaît comme la seule alternative d'équilibre souhaitable. L'eau, la terre, l'air, et ce soleil de Tunisie sont les nourritures de nos corps et de nos esprits. Continuons de les respecter dans l'harmonie de leur environnement naturel, en faisant preuve de bon entendement, dans le cadre d'une gestion raisonnable et réfléchie de ses valeurs.
Nous y trouverons santé et raison d'exister en tant qu'éléments définissant notre qualité de vie. L'essentiel réside dans le fait de se sentir bien où l'on est, simplement, naturellement, en réapprenant à écouter la nature, les mélodies de l'eau et du vent.
Suis-je vraiment impartial ? Je viens de relire cet article et cette interrogation me taraude l'esprit. Mais pas le cœur! Est-ce là le signe? Peut-être... enfin, je crois. La raison pure, froide me dicte pourtant un petit bémol à mon appréciation. Finalement, je crains d'avoir oublié un peu l'humain au profit de la magie du pays. Rien n'est acquis, rien n'est définitif. La plus belle théorie reste théorique. Le danger que je peux craindre n'est-il pas de mollir, de refuser de lutter, de croire qu'il n'y a aucune raison de se battre? Que ce soit ici ou ailleurs, en Tunisie ou en Suisse, il faut être conscient, vigilant, en alerte. Le bien-être et la qualité de vie se méritent. Et finalement, en sortira vainqueur celui qui aura pu s'appuyer sur de vraies valeurs morales et spirituelles, indépendantes du pays, et de tout le reste.
En définitive, ce sont ses propres valeurs qui détermineront le vrai bien-être et la seule vraie qualité de vie. Avec un petit avantage pour vous, Tunisiens, car votre longue histoire, votre culture, votre foi sont des atouts incontournables qui vous permettront de vous forger votre propre qualité de vie et votre bien-être et non les subir.
Bénie soit la Tunisie, qui a su préserver tant de richesses et peut ainsi nous offrir ce cadeau divin, sans calcul et sans partage, en parfaite harmonie : l'homme et la terre intimement liés, redevables l'un envers l'autre d'un bien-être recherché, car non donné à tout le monde, et assurés d'une rare qualité de vie!


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