• Deux morts et 17 blessés lors des émeutes sanglantes de samedi après-midi Encore une fois, une gifle a provoqué un carnage au Kef, lors des manifestations spontanées organisées samedi après-midi par des dizaines de jeunes venus réclamer le départ du commissaire de police, auteur de cet acte incorrect. Samedi, au moins deux personnes sont tombées victimes des tirs nourris des forces de l'ordre qui tentaient de disperser des citoyens en colère… Selon des témoignages concordants, la première victime a été abattue par le chef du district, Khaled Ghazouani, qui a fait usage de son pistolet pour descendre le jeune Ahmed, ravi à la fleur de l'âge et que tous ses camarades qualifient de prodige et d'exemplaire. Samedi, des dizaines de jeunes en colère se sont rassemblés au centre-ville et ont défilé à travers toutes les artères en direction du poste de police pour réclamer des sanctions contre le commissaire en question pour violence physique à l'encontre d'une dame venue demander une aide du gouvernorat. Ils venaient exiger que justice soit faite. Arrivés devant le poste de police, ils ont été surpris par l'agressivité des forces de l'ordre qui n'ont pas hésité à faire usage de leurs armes pour se défendre contre les assaillants. Des témoins auraient constaté comment le premier responsable de la sécurité a fait brutalement usage de son arme, tuant sur le coup le jeune Ahmed, alors que la seconde victime, un ancien coiffeur souffrant de troubles mentaux, est tombée un peu plus loin au moment où il traversait la route. N'eût été l'intervention rapide de l'armée, le scénario aurait sans doute été plus catastrophique. D'ailleurs, des tirs nourris ont longtemps retenti, provoquant la terreur chez la population, au demeurant, habituée au calme et à la tranquillité. La ville a vécu une nuit cauchemardesque, surtout que les nouvelles n'étaient guère rassurantes et les rumeurs sur le nombre de victimes faisaient état de nombreux tués et de dizaines de blessés. Hier matin, à l'hôpital régional, des membres de la famille du jeune Ahmed pleuraient leur disparu. L'émotion était grande, l'un de ses frères était dans le coma, victime d'un accident de la route, selon ses proches. Ils en appelaient aux autorités pour que l'auteur du crime soit traduit en justice. Il est à rappeler que le commissaire en question, Khaled Ghazouani, a été arrêté samedi et mis à la disposition de la justice. La ville était hier entièrement sous le choc tellement le chaos et la violence se sont emparés de l'ancienne Sicca Veneria. Les victimes ont été inhumées dans la plus grande émotion, mais les Keffois ne pourront jamais oublier qu'elles étaient tombées par la faute d'un policier aux nerfs fragiles. Puisse Dieu le Tout-Puissant leur accorder le pardon et les accueillir dans Son éternel Paradis.