Les Lions de la Teranga ont pris seuls, lundi, à l'issue de la première journée, les commandes du groupe D du championnat d'Afrique des nations, en soumettant avec opportunisme le Rwanda 2-0, alors que les Angolais et les Tunisiens se neutralisaient (1-1), dans un match plus que nul. Coaching gagnant pour Joseph Koto. Donné pour favori, contre de prétendus modestes Rwandais, lundi à Port Soudan, pour sa première sortie dans le groupe de D du CHAN, le Sénégal a bégayé son football, mais a gagné. En faisant entrer Kassé et Diop, l'entraîneur sénégalais a vu juste. Ses deux jokers de luxe ont justifié leur choix et ont infligé une leçon de réalisme sidérant aux Rwandais, qui, malgré de multiples incursions dans la défense sénégalaise, n'ont jamais trouvé la faille. Alors qu'on s'acheminait vers un résultat nul, Kassé, d'un contrôle difficile enchaîné d'un extérieur du gauche, bat le portier rwandais, Ndoli. Les Amavoubi n'auront pas le temps de réaliser ce qui les arrive, que les Lions leur assènent le coup de grâce. Sur un coup franc placé à l'entrée de la surface rwandaise, Diop (91e) déclenche une frappe terrible. Légèrement déviée, la balle finie dans les buts de Ndoli. Sans être étincelants, les Sénégalais ont dompté une sympathique équipe rwandaise dont l'attaquant Tuyisengue peut nourrir bien de regrets d'avoir bouffé la feuille du match à la 82e minute de jeu. Groupe D: les Lions de la Teranga au forceps Les Lions du Sénégal culminent ainsi seuls en tête du groupe D de la 2e édition du championnat d'Afrique des nations (CHAN) de football au Soudan. Le Sénégal a dominé, hier en toute fin de partie, le Rwanda (2-0) lors du premier match de la journée à Port Soudan. Une belle victoire acquise grâce à deux réalisations de Moustapha Kassé (89e) et Mohamed Niang Diop (92e). Deux buts assassins quand on sait que les Amavubi ont contrôlé la rencontre de bout en bout. Mais ni le capitaine Haruna Nitonzima ni Peter Kagabo (66e), encore moins Jacques Tuyisenge (82e) ne tromperont la vigilance du gardien des Lions Khadim Ndiaye. Avec cette belle entame, les Lions distancent au classement, de deux points, l'Angola et la Tunisie qui se sont neutralisés (1-1) au terme d'une rencontre terne. Le jeudi 10 février, les Gaiendé doivent confirmer contre les Amavubi dans l'enceinte de Port Soudan. Poule C : les Eléphants planent, les Aigles décrochent... La Côte d'Ivoire a signé sa première victoire au CHAN, en venant à bout d'une excellente équipe du Mali. Parfois la routine est source de motivation. Ce refrain était celui du sélectionneur des Eléphants Locaux, Kouadio Georges avant son arrivée à Khartoum pour disputer le CHAN 2011. Les joueurs ivoiriens se sont sublimés face aux Maliens qui étaient pourtant en jambe grâce aux 11 matches de championnat disputés avant de venir à Khartoum. Certes, les Eléphants ont souffert pour empocher les trois points de la rencontre, mais il faut souligner que Yeboah Daniel, Goua Marc, Akichi Ogou et autres joueurs locaux ivoiriens ont fait preuve de solidarité et de maîtrise du cuir pour triompher des Aigles portés vers l'offensive. Le seul but de la partie a été inscrit par Koné Zoumana, un joueur qui vient de l'AS Denguélé d'Odienné dont le club n'avait pas repris les entraînements. «Je félicite mes joueurs. Ils ont fait preuve de combativité et de bravoure. Certains n'avaient pas repris les entraînements dans leurs clubs mais ils ont appliqué les consignes. On vient de signer notre première victoire au CHAN et on est obligé de continuer sur cette voie», a confié Kouadio Georges. Mais ce que ne dit pas le sélectionneur ivoirien, c'est qu'il a échangé individuellement avec ses joueurs. Même quand il ne prend pas le petit déjeuner et le déjeuner, il est près de ses joueurs pour leur rappeler leur devoir. « Je veux des buts, c'est vrai vous mangez bien mais moi je tiens à mes victoires. N'oubliez pas ça », ne manque-t-il pas de rappeler au groupe pour mettre fin aux causeries. Depuis leur arrivée à Khartoum, la délégation ivoirienne affiche une mine sereine. Les joueurs sont relaxes et restent concentrés. « Nous devons rectifier cette fois-ci », clament des joueurs qui n'étaient pourtant pas de l'expédition de 2009. « Tout va bien entre nous, nous échangeons dans la convivialité et nous sommes confiants pour le premier match », mentionne Bakayoko Adama, l'attaquant des Eléphants. Le jour du match, c'est le dimanche 6 février, la sérénité était de mise sur le visage des joueurs et du staff technique. Au stade du club Al Merrikh, situé au quartier Omdurmam de la capitale Khartoum, les Eléphants prennent le contrôle du match au coup d'envoi de l'arbitre Eddy Maillet des Seychelles. Sous l'impulsion d'un Goua Marc illuminé, la sélection ivoirienne va appuyer sur l'accélérateur en première période pour assurer l'essentiel. A la 23e minute de jeu, Koné Zoumana, parachève un beau mouvement collectif orchestré par Kouamé Désiré Magloire avec une touche spéciale de Goua Marc, auteur de la passe décisive suite à un centre chirurgical. Koné Zoumana, libre de tout marquage dans la surface de réparation, trompe de la tête le portier malien Keita Adama. Les Eléphants regagnent les vestiaires avec l'avantage au score 1-0. A la reprise, ce sont les Maliens qui prennent le contrôle du cuir sans toutefois inquiéter véritablement le portier des Eléphants. «Les joueurs ont manqué d'expérience face au piège ivoirien. C'est un groupe jeune et nous allons travailler pour la suite de la compétition», a reconnu le coach des Aigles, Amadou Diallo. Diminués physiquement, les joueurs ivoiriens sur conseils du staff technique ont laissé le jeu aux Maliens. «Les Ivoiriens ont su jouer le coup en attaquant haut les Maliens. Ce qui fait qu'en situation offensive, les attaquants maliens sont loin du portier ivoirien et accumulent la fatigue», a analysé un journaliste français. Outre cet état de fait, les joueurs ivoiriens ont opté pour le jeu des passes pour mieux conserver le cuir et perdre le temps à l'adversaire porté vers le but. Les Maliens sont sauvés pas la barre transversale suite à un missile signé Mangoua Kessé. «Pour le moment, c'est le meilleur match du tournoi», affirme Gérard Dreyfus. Les pachydermes ont fait l'essentiel face aux Maliens et ils devront poursuivre sur cette lancée.