Que se passe-t-il donc ? Ce à quoi nous assistons ces derniers jours semble dépasser tout entendement. Procès intentés par les uns, déclarations enflammées répétées par les autres… Affligeant spectacle de leaders autoproclamés de l'audiovisuel s'étripant au nom d'une révolution qu'un minimum de pudeur aurait interdit d'en proférer le simple concept. Intrigue par-ci, manipulation par-là, lutte de clans et alliances contre nature… Drôle de temps, drôles de mœurs. Une véritable foire d'empoigne règne. Difficile de distinguer la victime du bourreau ! Mais si ce tintamarre assourdissant s'est généralisé, certains magiciens de la confusion et du mimétisme occupent comme toujours le devant de la scène (voir les dernières livraisons de journaux, y compris celles de La Presse). Et si, d'autre part, les réclamations des jeunes quoique apparemment sont excessives, elles sont irréfutablement légitimes. Partant, les prises de positions de certaines figures ô combien cajolées et privilégiées par l'ancien régime ne manquent pas d'audace et d'effronterie. A tous ces virtuoses de la volte-face, on ne peut que sourire à leur incantation. Oui, la gabegie, le favoritisme, les passe-droits et le clientélisme ont toujours régné. Oui, la médiocrité a caractérisé le secteur, cinéma et télévision confondus. Oui, mais à qui la faute, et tout ça à qui a-t-il profité ? Il suffit tout bonnement de consulter la liste des bénéficiaires. Si cela ne résout pas entièrement le problème, il permettra, à coup sûr, de clarifier le débat et par conséquent le déplacer sur d'autres terrains. Ceux de la compétence, de la transparence et de l'égalité des chances. Fol espoir ? Peut-être, si l'on croit les bruits qui courent sur des scenarii relatifs à la révolution et à feu Bouazizi ! Les caméléons sont en lice et les paris bientôt ouverts.