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Facebook ma république, Twitter ma ligue arabe !
Il était une fois deux révolutions
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 02 - 2011

Avec plus de 2.153.380 de facebookeurs en Tunisie et 5.199.780 en Egypte (selon les statistiques collectées le 12/02/2011 du site checkfacebook.com), le réseau social de Mark Zuckerberg, grâce à ses murs virtuels, a offert à la jeunesse des deux pays et surtout du côté des louveteaux tunisiens, l'opportunité de s'inventer un espace de liberté virtuelle et un canal d'expression pour les âmes opprimées. Quant à Twitter, l'eldorado des microblogueurs, il a permis à des jeunes comme Slim Amamou (@slim404) et Wael Ghonim (@Ghonim) d'être les cyberhéros de deux révolutions qui ne ressemblent à aucune autre. Retour sur un printemps arabe teinté en mode 2.0.
Ça y est, c'est fait ! 30 ans de moubarakisme ont pris fin un certain 11 février 2011. Une date qui restera à jamais gravée dans l'histoire et surtout dans l'esprit des descendants de Saâd Zaghloul. Entre le palais de Carthage et celui d'Al Orouba (sis à Masr El Gedida), le monde arabe a vécu dans un laps de moins d'un mois au rythme d'une jeunesse révoltée et galvanisée par un idéalisme, qui aspire à vivre dignement.
Certes, tout a débuté le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid où Mohamed Bouazizi, le jeune vendeur de légumes qui s'est immolé, amorçant involontairement un mouvement d'ampleur historique, mais tous les analystes restent unanimes sur le fait que les réseaux sociaux, à l'instar de Twitter et surtout Facebook, ont permis à une génération de s'inventer un espace de liberté virtuelle qu'elle n'a eu de cesse de vouloir faire passer dans le monde réel.
Le «Dégage» tunisien fait des émules
Mais voilà, grâce à ces «Social Networks», des slogans comme «Ben Ali, dégage», «RCD, dégage» ou «Le peuple veut la chute du gouvernement» ont été vite repris par nos frères égyptiens pour devenir «Moubarak dégage» ou «Le peuple veut la chute du régime». Même notre «Himat El Hima» est devenu, du côté de Place Tahrir, le «El pueblo unido jamás será vencido» («Le peuple uni ne sera jamais vaincu») des Egyptiens. Avec son refrain, «Idha-ch-cha'bu yawman 'arâd al-hayâ. Falâ budda 'an yastajîb al-qadar» (Lorsqu'un jour, le peuple aspire à vivre, le destin se doit de répondre !), notre hymne national a envahi les cœurs des Egyptiens et s'est joint avec «Biladi Biladi, Anti Hobbi wa Fouadi» (Mon pays, mon pays, tu es mon amour et mon âme) pour se transformer en un symbole d'unité et de solidarité populaire pour les citoyens des deux pays, luttant pour la liberté et l'égalité tout en dépassant son rapport direct avec notre douce Tunisie.
Mais, si dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, devant les caméras du monde entier, de jeunes Allemands de l'Est et de l'Ouest ont brisé le Mur de la honte qui divisait Berlin depuis le 13 août 1961, prenant de court les dirigeants des deux bords, grâce à Facebook et son mur virtuel, la jeunesse tunisienne et les exclus du système ont pu exprimer leur désarroi et contrer une presse muselée et bâillonnée par un certain Abdelwahab Abdallah, le Joseph Goebbels de Zaba.
Les murs de la dignité
Toujours grâce à Facebook, les jeunots tunisiens ont pu organiser leurs rangs, avertir la population contre les dangers qui les guettent et surtout mettre à nu la barbarie ainsi que les crimes perpétrés par les sbires de Ben Ali et les snipers de Seriati. Des centaines de vidéos et de commentaires ont foisonné et continuent de pulluler sur les murs virtuels de Facebook… les murs de la dignité.
Parallèlement, du côté de l'Egypte, au moment où Moubarak et sa bande de ripoux exerçaient de la censure sur Internet, des jeunes Egyptiens prenaient contact par téléphone avec leurs homologues tunisiens afin que ces derniers puissent révéler sur les murs de Facebook l'atrocité des crimes commis sur le sol des Pharaons. Samar, une jeune Tunisienne âgée de 29 ans et une addicte de Facebook, nous a raconté : «J'ai beaucoup d'amis égyptiens sur Facebook. Et depuis le déclenchement de la révolution en Egypte et surtout durant les jours où il y a eu la coupure d'internet chez eux. Quotidiennement, plusieurs de mes amis égyptiens me passaient des coups de fil à partir de taxiphones et me demandaient de relater sur mon mur l'enfer qu'ils avaient vécu place Tahrir : actes de vandalismes et crimes commis par les «Baltaguia» (les milices et les mercenaires du régime de Moubarak).
«Je twitte donc, j'existe !»
Mais qui dit Facebook dit aussi Twitter, et tout le monde se souviendra des messages de l'informaticien Wael Ghonim, devenu un cybermilitant et icône du soulèvement en Egypte. Ce dernier a fait basculer la situation suite à son intervention télévisée après sa libération. Ses messages sur son compte Twitter comme : "Félicitations à l'Egypte, le criminel a quitté le palais" ou «Les vrais héros sont les jeunes Egyptiens de la place Tahrir et du reste de l'Egypte» il témoignent du rôle des réseaux sociaux dans la révolution égyptienne. Mais bien avant lui, notre Slim Amamou alias «@Slim404» sur twitter, a écrit aussi des messages cultes à l'image de : "Je suis libre" après avoir été arrêté par la police de Zinochet. Et lundi 17 janvier, il annonça: "Je suis secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports :)". Et continue jusqu'à nos jours de twitter même en pleine réunion du gouvernement Ghannouchi. Selon «@Slim404», Internet a été déterminant dans cette révolte et dans la rapidité des évènements en déclarant : "La plus grande masse des Tunisiens sont sur Facebook. Ils ont permis de lancer des appels à manifester, à protester (...) Sans le Net, les gens ne se seraient pas informés, ne se seraient pas mobilisés, et n'auraient pas fait tomber ce gouvernement". Un jeune Tunisien devant l'ambassade d'Egypte criait tout en brandissant entre ses mains son PC portable : «On est libre ! Le monde arabe est enfin uni ! Avec nos lap-tops on a chassé les dictateurs. Tant que je twitte, j'existe !». Une autre manifestante hurlait : «L'Egypte est le moteur d'une voiture nommée le monde arabe et la Tunisie son démarreur !... Vive la liberté ! Et Hasta la Revolución! Siempre! Notre combat continuera sur Facebook et sur Twitter jusqu'à la chute de tous les tyrans du monde arabe». Assurément, devant un tel constat, exit les frontières entre les pays arabes et bye-bye l'immobilisme de l'union arabe. Désormais, les jeunes Tunisiens et leurs frères d'armes égyptiens s'identifient de plus en plus dans ce nouveau slogan : Facebook ma république, Twitter ma ligue arabe.
Et pour ne pas conclure, nul ne peut désormais remettre en cause l'importance réelle des réseaux sociaux et d'Internet dans les deux révolutions (tunisienne et égyptienne). Même les politiques et les acteurs gouvernementaux ont compris l'apport de ces nouvelles plateformes et tribunes comme l'atteste l'initiative du ministère de l'Intérieur en Tunisie à travers la création d'une page Facebook (à plus de 61.518 fans, selon les statistiques du 12/02/2011) et disponible sur l'adresse URL suivante : facebook.com/ministere.interieur.tunisie). Décidément, tout passe par les réseaux sociaux, même la sécurité nationale : voilà une autre révolution. Pourvu que ça dure !


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