Finale: à nous l'Angola Dieu ce que nous sommes gâtés en ce moment ! Aux joies de la révolution vient s'ajouter celle d'un exploit sportif. Et ce n'est pas fini. Le football est le domaine de l'opinion par excellence. Des opinions chacun en a une, parfois même plusieurs qui se transforment souvent en thèses défendues avec acharnement. Peu importent les connaissances et les arguments pourvu qu'on ait la foi et la conviction. Et même quand la connaissance est là, ce ne sont pas les différences qui manquent. C'est qu'un match de football, ça se gagne ou ça se perd de plusieurs manières. Pourquoi ce long préambule ? Tout simplement parce que la Tunisie de Sami Trabelsi et de la CHAN est revenue à de bonnes vieilles habitudes qui lui ont du reste réussi comme en 2004 à l'occasion de la CAN remportée sur nos terres. De bonnes vieilles habitudes qui prônent les contres. Avec toutefois une différence de taille propre à l'ex-capitaine courage de notre onze national. Richesses Une différence qui se situe dans l'attitude et la philosophie de jeu de l'équipe et qui fait que cette équipe ne nous déplaît pas et qu'elle réussit même à nous séduire par son intelligence et son réalisme. Contres oui, mais pas de «défensivisme exacerbé», pas de renoncements, pas de calculs qui font qu'un match et qu'une équipe vous ennuient. Cela concerne la totalité du parcours de cette équipe lors de cette CHAN même si le raisonnement n'est pas totalement valable pour le match d'hier où les nôtres ont fait appel à leurs tripes et à la magie d'une jeune révolution. Bien sûr, nous aurions peut-être aimé un zeste de jeu offensif de plus, peut-être la rentrée de Akaïchi, de Ben Yahia ou de Chadi Hammami (quel joli banc !) mais nous nous sommes parfaitement accommodés de Korbi, de Chedly (qui a un peu craqué physiquement sur la fin), de Chehoudi qui a été remplacé… Peut-être un peu moins de Darragi et Msakni hors du coup mais qu'on disait amoindris par de petits bobos. Ne boudons tout de même pas notre plaisir : la victoire et la finale sont là et, pour avoir écrit ce papier au 4e étage de l'immeuble de La Presse en pleine avenue, on peut vous dire que cet exploit a drôlement fait plaisir à la jeune Tunisie révolutionnaire. Et, pour la première fois depuis l'inoubliable 14 janvier, le peuple a rechanté les airs de nos stades avec tout de même un gros clin d'œil méprisant à ceux qui, pour une fois, ne récupéreront pas la joie de la rue dans l'enfer de leur exil. Bravo les gars. Quelle émotion ! Elle vient s'ajouter à d'autres. Décidément, nous sommes bien gâtés en ce début d'année 2011. Et nous en redemandons. Rendez-vous après-demain vendredi pour la finale.