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Quand les jeunes entrent en politique
Commentaires de La Presse
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 02 - 2011

Le succès populaire relatif du mouvement de contestation mené, hier, par les jeunes Tunisiens confirme une nouvelle fois l'irruption de cette catégorie de citoyens sur la scène politique nationale.
Ces jeunes-citoyens, qui s'informent frénétiquement sur la chose publique et sont déterminés à assumer, à l'avenir, leurs responsabilités dans le contrôle et la surveillance des politiques en général et des dirigeants en particulier, ont eu un rôle décisif lors du processus révolutionnaire qui a fini par libérer le pays.
C'est en effet par leur refus unanime du régime totalitaire de Ben Ali et de la mainmise de sa famille sur l'économie nationale qu'ils ont chassé le despote.
Cependant, le mot d'ordre «dégage !», qui était le slogan idoine pour abattre l'ancien régime, n'est pas et ne doit pas être le seul recours de la jeunesse révolutionnaire. La démocratie, qui s'est désormais imposée en Tunisie, donne au peuple des opportunités d'expression multiples, qui vont du questionnement à la dénonciation. Avant l'expulsion, il y a l'avertissement oral et le carton jaune. De sorte que le fameux «dégage !» que l'on sort à la première déception est parfois excessif et injustifié.
La grande victoire de la Révolution tunisienne a été le fait qu'elle se soit déroulée pacifiquement et sans soubassement idéologique. Il est aujourd'hui vital de veiller à en bannir la violence et l'extrémisme, qui représentent les marques du pourrissement de tout mouvement révolutionnaire.
Certes, la révolution doit être protégée et promue. Elle a fortement besoin que les jeunes maintiennent la pression sur les politiques, pour que les objectifs grandioses que le peuple tunisien s'est fixé soient effectivement concrétisés, et au plus tôt. Mais il est maintenant essentiel que la jeunesse se forme et s'informe. Sur l'histoire des révolutions, sur les Constitutions, sur le syndicalisme et le mouvement revendicatif de par le monde…
Au terme de 23 ans de dictature noire, seul un grand «dégage !» pouvait résoudre le problème. Mais il est urgent et fondamental que notre énergie soit désormais constructive. Qu'elle agisse à raffermir le processus de changement démocratique en le comprenant et en le critiquant de l'intérieur, en s'efforçant à en corriger les travers et les hésitations.
La révolution a ouvert la voie à la libre expression. Le Tunisien peut, depuis le 14 janvier, faire entendre sa voix, manifester, s'organiser en association, en syndicat ou en parti politique, faire appel à des sit-in via Facebook, distribuer des tracts, écrire des articles dans les journaux, passer à la télé… Mais il est important de faire bon usage de toutes ces expressions démocratiques. D'abord en y recourant avec parcimonie, car les excès dévalorisent l'impact psychologique de la contestation. Ensuite, au niveau des mots d'ordre et revendications.
Lorsque les jeunes d'il y a vingt ou trente ans manifestaient, sous Bourguiba comme sous Ben Ali, ils avaient besoin de tout leur courage, car ils s'exposaient sur le plan sécuritaire et pouvaient écoper de deux ou trois ans de prison ferme. Leur «manif» était une véritable bravoure mais leurs revendications étaient modérées. Aujourd'hui, sortir dans la rue ne représente plus aucun risque, de sorte qu'on peut le faire quand on veut. Cela donne le loisir de programmer son action, de se fixer des étapes, de mettre en place un crescendo, de prendre le temps de voir venir. De sorte que vouloir d'emblée le maximum ne se justifie nullement. Surtout lorsque ce maximum est une négation.
La bonne politique, c'est celle qui attire l'attention, avertit, propose des alternatives…puis menace de faire «dégager». Et non celle qui défait tout ce qui se met en place.
Vouloir renverser le gouvernement, mettre en cause la légitimité du président intérimaire, exiger une Assemblée constituante tout de suite sont des revendications hâtives et très risquées. Pour ne pas dire suicidaires.
Par quel gouvernement va-t-on remplacer celui-ci‑? Qui va nommer un tel gouvernement‑? Quelle sera son assise populaire‑? Si le président, excédé, démissionne, qui va diriger l'Etat‑? Et de toute façon sur quelle base va-t-on élire l'Assemblée constituante‑: Code électoral, mode de scrutin, système électoral‑? Sans compter que si l'on suspend la Constitution actuelle, comme le revendiquent les jeunes, le pays sera sans loi fondamentale, sans références, tout le temps que durera l'élaboration de la nouvelle Constitution. Un pays sans gouvernement et sans gouvernail.
Et puis, ce régime parlementaire que l'on revendique sans vouloir comprendre que tous les régimes républicains sont parlementaires et que ceux que les juristes classent comme «présidentiels» et «parlementaires», avec une infinité de nuances et de variantes, ne correspondent pas à ce que l'on croit comprendre.
Il est aujourd'hui impératif de donner au débat démocratique toutes ses chances. Et non pas à la rue. Les manifestations ne se conçoivent que comme des actions démonstratives appuyant les programmes et revendications.
Le cadre de la Commission de la réforme politique et de la transition démocratique s'offre, dans son nouvel organigramme, comme un réceptacle approprié pour un large débat auquel prendraient part toutes les composantes politiques et civiles du pays. Autant ceux qui prétendent s'ériger en conseil de protection de la révolution que les autres. Car aucune exclusive n'est tolérable lorsqu'il s'agit de bâtir la Tunisie démocratique dont nous rêvons tous.
M. Iyadh Ben Achour l'a si bien dit, mercredi dernier, nous sommes d'accord sur les objectifs, «traçons, tous ensemble, une feuille de route consensuelle».
M.J.


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