Les joueurs du milieu ont donné à cette équipe de Tunisie le poids et la percussion qui lui manquaient. Une équipe, une âme Même si le contexte politique tunisien est à la révolution et qu'on peut de ce fait avoir la tête et l'esprit consacrés au football, la consécration des Tunisiens hier à Khartoum est franchement exaltante. Un titre bon à prendre malgré la valeur moyenne des sélections africaines et une certaine « nonchalance » inexpliquée et inexplicable. Une chose est sûre: la prestation des nôtres hier face à l'Angola a été la meilleure sur le tournoi . Il faut dire qu'ils ont bien retenu la leçon du nul initial face à ce même adversaire. Pas de distraction en défense, un bloc-équipe consistant et surtout un jeu rapide et une technique individuelle exprimée par Dhaouadi et Msakni qui nous valent un titre amplement mérité. Deux points essentiels à retenir de la manière de jouer des équipiers de Abdennour ( quelle solidité en défense !). D'abord cette option pour le 4-3-2-1, avec un trio récupérateur pour bloquer les milieux Angolais. Korbi, Chedly (une seconde jeunesse ) et Traoui, qui ont été au four et au moulin, qui ont permuté et qui ont fini par faire le surnombre, essentiellement devant. Une option payante, surtout en seconde mi-temps quand les Angolais ont fléchi. Deuxième remarque, ni Chehoudi, ni Darragi n'ont débuté le match, pour permettre à Msakni une plus grande liberté de manœuvre. Ce joueur de technique a disputé un grand match et surtout réussi à former un duo redoutable avec Dhaouadi en seconde mi-temps. Leur technique, leur bonne lecture du jeu et leur rapidité ont déboussolé la défense angolaise. Les deux jouent bien au ballon, ont une très bonne lecture du jeu qui a déboussolé la défense angolaise. Preuve que même quand on joue avec un seul attaquant, on peut être dangereux sur les accélérations et sur les actions à deux passes. Autre preuve, les buts tunisiens ont été le fruit d'un slalom, d'un service en profondeur ou d'une action rapide. Mais il faut avouer que c'est également l'équilibre défense-attaque, et une bonne dose de confiance et de courage qui ont fait la différence. Bref, une équipe née, avec une âme, une vraie. C'est ce qui nous fait plaisir, en plus des solutions qu'on a pu relever sur le banc . Le CHAN a brisé le mythe de la toute puissance de nos pros à l'étranger. Défense Match parfait des Tunisiens qui n'ont pas trouvé de peine à contrer Nari et plus tard Zicalanga. Bien placé, le quatuor défensif a bien fonctionné, aidé par une très bonne couverture. Souissi, encore mal à l'aise dans le rôle de latéral et Gharbi ont le mérite de réussir leur boulot défensif. C'est là l'essentiel. Malgré quelques frayeurs, Mathlouthi a tenu bon, même si le meilleur est à notre avis Abdennour. Il s'agit là de la grande révélation du CHAN: cran, efficacité, marquage puissance athlétique. Sur le plan défensif, le meilleur match de l'équipe de Tunisie. Milieu Au cœur de la tactique tunisienne. Un milieu à tempérament défensif, pour faire le porteur d'eau, mais très mobile avec des appels de balle partout et beaucoup d'espaces créés pour Dhaouadi et Msakni. Le milieu tunisien n'a pas hésité à se porter en attaque avec les meilleures occasions pour ces éléments. Un entrejeu compact qui posera bien des problèmes pour les prochains adversaires de notre sélection. Attaque Kasdaoui a beau courir des kilomètres, il n'a pas été menaçant à l'exception d'une action en seconde mi-temps. Mais il a bien pesé sur la défense adverse et a parfaitement relayé Dhaouadi et Msakni. C'est d'ailleurs ce qu'on lui a demandé de faire. Toujours est-il que sans attaquants de métier, les milieux ont résolu le problème. Rafik El Herguem