La scène s'est passée récemment au cours d'un match de handball, comptant pour la compétition sport et travail. On jouait les dernières minutes de la première mi-temps quand l'arbitre inflige une expulsion de deux minutes à l'encontre d'un joueur coupable d'un geste violent contre un adversaire sur la ligne des 7 mètres. Contestant la sanction, le joueur s'en prend à l'arbitre et lui lance le slogan désormais passe partout : «Dégage». L'arbitre reste impassible et répond au joueur contestataire que la faute est évidente et qu'il devrait respecter le règlement. Rien à faire! Cette fois, c'est son ami du bureau qui s'approche et lui fait comprendre qu'il doit quitter le terrain parce que c'est obligatoire et ensuite parce que les deux équipes veulent tout simplement poursuivre le match. Revenu sur le terrain après avoir purgé la sanction, le joueur en question commet une nouvelle faute qui lui vaut encore deux minutes. Cette fois, tous ses camarades sont en colère. Ils l'invitent à quitter illico presto le terrain. Les palabres traînent; les joueurs de l'équipe adverse s'impatientent et demandent à l'arbitre de faire exécuter la sanction. S'installe alors un dialogue de sourds pendant que l'arbitre prend son temps. Finalement, il décide de passer à l'action : «DEGAGEZ», lance-t-il aux deux équipes qui s'exécutent sans broncher et rejoignent les vestiaires, déçues de ne pas pouvoir terminer le match. Mais cette histoire n'a rien de méchant comparée à celle de ce patron italien d'une entreprise de textile installée au Cap Bon. Le 25 février, des ouvriers arrivent dans son bureau et lui demandent de dégager. Quitter son bureau et qui plus est sa propre usine, l'homme d'affaires est très choqué, mais garde tout de même son calme, comme notre arbitre de handball. Il répond aux ouvriers qu'il va «dégager». Le lendemain, les ouvriers sont devant l'usine, mais les portes restent fermées. Renseignement pris, le patron est rentré en Italie laissant les ouvriers sans salaire. Aux dernières nouvelles, il a annoncé son arrivée ces jours-ci. Les ouvriers auront sans doute compris que leur audace mal placée pouvait leur coûter leur travail.