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Géorgie : Après l'erreur stratégique, la bourde médiatique
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 03 - 2010


Par Hmida Ben Romdhane Le 30 octobre 1938, le jeune Orson Welles était sur antenne à CBS-Radio et faisait consciencieusement son travail de correspondant de guerre. Il décrivait les ravages occasionnés par les Martiens qui, arrivés de leur lointaine planète quelques heures plus tôt, étaient en train de martyriser les pauvres habitants du minuscule Etat américain du New Jersey que ces extraterrestres barbares avaient décidé d'envahir. Sur les six millions d'Américains qui écoutaient Orson Welles, un million avaient cru à son canular. C'était l'une des paniques les plus mémorables que l'Amérique avait connue. Le 13 mars 2010, un présentateur de la chaîne de télévision géorgienne, Imedi, a réédité le canular d'Orson Welles, en remplaçant les Martiens par les Russes et le New Jersey par la Géorgie. Il décrivait, images à l'appui, comment les chars russes fonçaient sur Tbilissi, informait sur un ton grave ses compatriotes de «l'assassinat» du Président Michael Saakashvili et dénonçait «la trahison» de l'opposition géorgienne qui s'était «ralliée» à la Russie tout en appelant l'armée géorgienne à «se mutiner». Le bouche à oreille a vite fait de répandre l'«information» aux quatre coins du pays et la pagaille ne s'est pas fait attendre. Les services des urgences croulaient sous les appels de Géorgiens terrorisés, le réseau de téléphonie mobile s'est effondré sous la pression de millions d'appels simultanés, les habitants de la ville de Gori s'était rués sur les grandes surfaces pour faire leurs provisions en prévision du «siège» russe, sans compter les évanouissements et les incidents cardiaques rapportés par la presse internationale. Mais revenons un peu en arrière. En août 2008, le Président géorgien, Michael Saakashvili, avait pris le risque inouï de lancer ses troupes à l'assaut de Tskhinvali, la capitale de l'Ossétie du Sud. Ses mauvais calculs sur les forces de l'Otan qui ne manqueraient pas de soutenir les troupes géorgiennes et sur les forces russes qui abandonneraient à leur sort les Ossètes du Sud s'étaient révélés désastreux. Saakashvili avait eu l'exact contraire de ce qu'il espérait: l'Otan n'avait pas bougé le petit doigt, et les troupes russes avaient non seulement volé au secours des Ossètes, mais elles avaient poursuivi les agresseurs dans leur retraite jusqu'à la banlieue de Tbilissi. Et si Saakashvili est toujours au pouvoir, ce n'est pas grâce à la bravoure de ses troupes, qui avaient pris la poudre d'escampette dès l'apparition des premiers chars russes, ni à l'aide plutôt verbale de ses alliés de l'Otan, mais grâce à la retenue de Moscou qui avait eu la sagesse de ne pas pousser trop loin ses avantages sur le terrain pendant cet été caucasien particulièrement chaud. Un an et demi après, le Président géorgien, fortement affaibli sur le plan intérieur et extérieur par cette faute stratégique, ne semble pas s'être remis de sa mésaventure militaire. A-t-il alors voulu réparer quelques-uns des dégâts causés par son erreur de l'été 2008 et rassembler les Géorgiens autour de lui en recourant à une manipulation médiatique? Si tel est le cas, on pourra dire qu'il n'a fait qu'ajouter à l'erreur stratégique une bourde médiatique. En effet, la manipulation médiatique à laquelle ont recouru les responsables de la chaîne Imedi a eu un effet boomerang non seulement contre cette chaîne de télévision, mais contre le Président Saakashvili lui-même. Les Géorgiens n'ignorent pas que le propriétaire de la chaîne Imedi est un proche du Président géorgien et que, par conséquent, le canular n'aurait certainement pas été programmé sans une étroite concertation avec les services de la présidence. Un autre indice donne plus de crédibilité à la thèse de la concertation entre la chaîne et la présidence: la manière dont a été traitée l'opposition dans ce faux reportage. En l'accusant de «trahison», d'«alliance» avec les Russes et d'appel à «la mutinerie» au sein de l'armée géorgienne, le canular vise à donner le coup de grâce à l'opposition géorgienne. Mais il semble que le principal objectif de ce canular est de maintenir vivantes la peur des Géorgiens, leur sensation qu'ils sont en danger permanent et leur appréhension que leur voisin russe peut les envahir à tout moment. En présentant des images de guerre d'août 2008 comme étant celles de mars 2010, les concepteurs du canular ont atteint leur but immédiat qui consiste à terroriser les Géorgiens, mais ont raté leur objectif ultime, celui de détruire l'opposition et de rassembler le peuple autour du Saakashvili. Car, à voir les réactions indignées des Géorgiens, c'est la réputation du gouvernement qui a souffert plutôt que celle de l'opposition, et ce sont ces manipulations douteuses qui étaient prises à partie plutôt que «les visées del'ennemirusse». La fureur des Géorgiens est d'autant plus légitime que la mauvaise foi de la chaîne Imedi est évidente: elle a inscrit brièvement le mot «simulation» sur l'écran avant de l'enlever et de diffuser son canular sans la moindre précaution, sans le moindre avertissement et sans le moindre égard pour les personnes fragiles, sensibles ou cardiaques. Après l'erreur stratégique d'août 2008 et la bourde médiatique de mars 2010, il est peut-être temps pour le Président Saakashvili de s'entourer de conseillers compétents qui lui feraient comprendre que l'aventurisme militaire vis-à-vis des voisins et la manipulation du peuple par des canulars douteux ne mènent nulle part sinon à l'accumulation des échecs.

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