En réponse à l'article paru dans le journal La Presse du 19/03/2011 et intitulé «Le Dr B.D. dénonce les abus», permettez-moi d'apporter les réflexions suivantes : A l'heure où le devoir de citoyenneté appelle toutes les personnes bien intentionnées à reconstruire le pays pour y faire régner la justice, la paix, la dignité et la prospérité, à l'abri de toute forme de spéculation et de corruption, d'autres se plaisent encore à baigner dans la médiocrité et à porter atteinte à cette historique révolution porteuse d'optimisme, de libération et de bien-être tant mérité par le peuple tunisien. A cet effet, je tiens à rappeler que l'hémodialyse est une méthode de traitement qui figure, au même titre que tant d'autres, parmi les prérogatives d'une spécialité inviolable qu'on appelle la néphrologie et pour laquelle plusieurs médecins sont formés de façon optimale durant quatre années pour devenir des néphrologues et non des résidents néphrologues comme certains le prétendent , au prix d'efforts considérables déployés régulièrement tant pendant les gardes que lors de leur activité quotidienne. Il va sans dire que de ce fait, un minimum de respect s'impose à leur égard. D'un autre côté, le médecin hémodialyseur est une entité professionnelle qui a été créée par le néphrologue lui- même qui, par son honnêteté, son souci constant de veiller au bien-être des patients et devant l'exigence de la situation des années 1990 qui a vu l'émergence explosive et anarchique des centres d'hémodialyse qui étaient distribués tel un gâteau servi aux proches du pouvoir, a pris sur lui la responsabilité de former durant un an un médecin généraliste dans le but de surveiller et d'intervenir rapidement et efficacement en cas de complications pouvant survenir au cours d'une séance d'hémodialyse. Enfin, je tiens à informer le médecin hémodialyseur qui paraît si expérimenté en dialyse, que porter la durée de la séance d'hémodialyse à 4h30' voire à 5 heures, souvent malgré la réticence des malades, constitue chez certains patients une excellente initiative dans le but d'améliorer la qualité de l'épuration et de préserver la santé des malades ; les néphrologues des pays occidentaux, comme la France, qui prescrivent à leurs patients des séances d'hémodialyse quotidiennes ou des séances longues de 8 heures seraient-ils fous ou malintentionnés ? Ces équipes ont obtenu, par cette façon de faire, le taux de morbi-mortalité en hémodialyse, notamment cardiovasculaire, le plus faible. Par les efforts conjugués des néphrologues hospitalo-universitaires et du ministère de la Santé publique, un grand nombre de spécialistes en néphrologie ont pu être formés ces dernières années dans le but d'impulser une certaine autonomie aux unités publiques d'hémodialyse qui fonctionneront dorénavant, bien qu'à une échelle plus réduite, comme un centre hospitalier ; le médecin spécialiste aura l'entière responsabilité (dans le cadre d'une prise en charge intégrale des patients) des consultations, des hospitalisations éventuelles, des indications thérapeutiques et du centre d'hémodialyse qui lui est rattaché ; l'apport précieux du médecin hémodialyseur durant les séances d'hémodialyse reste un maillon essentiel de cette chaîne et le garant de sa réussite. Pensez-vous qu'une campagne de dénigrement aussi basse, faisant appel à des allégations mensongères et de nature à porter atteinte à la réputation et à la dignité de la personne en question soit une façon élégante et raisonnable de s'exprimer ? Est-il concevable qu'une brillante spécialiste venue faire rayonner la néphrologie dans la région de La Manouba et faire de l'unité publique d'hémodialyse une véritable fierté et un fleuron souvent cité comme exemple, soit la cible d'un acharnement collectif auquel même la personne hissée au rang de directeur du groupement participe activement et sans scrupules ? Ce sont là les caractéristiques d'un temps révolu dont la Tunisie libérée s'est définitivement débarrassée. Travaillons sans relâche, servons fidèlement notre patrie avant de nous servir, construisons notre pays avec toute l'énergie dont nous disposons, tels sont les principes fondamentaux auxquels tout citoyen tunisien, qui respecte la mémoire de ces martyrs tombés pour une Tunisie meilleure, doit impérativement obéir.