Il est malheureux de constater que sur cette terre bénie qui a connu une révolution providentielle, il persiste des personnes, reliquats du régime corrompu, qui refusent cet état de fait et œuvrent avec acharnement à détruire tout ce qui pourrait faire accéder ce pays à l'excellence, à la dignité et au respect des nations. C'est à ce titre qu'en réponse à l'article paru dans le journal La Presse du 28/4/2011 et intitulé «A propos de la mise au point du Dr Younsi», écrit par le docteur Mohamed Nejib Ammar et renfermant des propos calomnieux, je tiens à souligner que toute cette agression verbale et ces insultes à l'égard notamment de feu le Pr Hassouna Ben Ayed, figure emblématique et incontournable de la médecine tunisienne, père fondateur de la néphrologie tunisienne, qui a donné à cette spécialité un essor fulgurant et un rayonnement national et international en un temps record, témoignent d'une attitude pour le moins incompréhensible. J'invite à ce propos le comité d'éthique, le conseil national de l'Ordre des médecins, le ministère de la Santé publique, le Syndicat national des médecins hospitalo-universitaires et l'ensemble de la communauté médicale à condamner de tels propos diffamatoires et à prendre les dispositions nécessaires pour mettre fin à de tels agissements humiliants pour la profession, anti-déontologiques et de nature à compromettre la noblesse de notre mission. Monsieur le Dr Ammar, le Dr Fathi El Younsi est effectivement un professeur hospitalo-universitaire largement reconnu par ses pairs — enseignant à la faculté de Médecine de Tunis, issu de cette illustrissime école de médecine interne et de néphrologie de l'hôpital Charles-Nicolle — qui a formé l'immense majorité des personnalités médicales actuelles du pays, qui a consacré toute sa vie (et qui continue à le faire) à la santé de ses patients et à leur bien-être, ne ménageant ni sa santé, ni son temps pour leur apporter tous les soins et le soutien dont ils ont besoin ! C'est lui que les médecins hémodialyseurs, respectueux et respectables — dont il a veillé personnellement et pour la majorité d'entre eux à leur formation adéquate —, consultent régulièrement pour des conseils, des avis médicaux, des conduites thérapeutiques à tenir, des abords vasculaires difficiles, des poses de cathéters centraux tunnelisés ou autres… «Maître Ammar» et tant d'autres oublient que tous les patients dont ils assurent la surveillance durant les séances d'hémodialyse, arrivés au stade terminal de l'insuffisance rénale chronique souvent dans un état critique, ont été initialement pris en charge par ces néphrologues dont il dit tant de mal et méprise. Ils ont, par leur compétence et leur savoir-faire, entouré le patient de toute l'attention nécessaire pour lui permettre de recouvrer son autonomie et de poursuivre en toute quiétude son traitement dans les centres d'hémodialyse privés avant de le revoir régulièrement en consultation. Quant au «gâteau», dont vous et vos compères gardent encore les traces sur une bouche mal essuyée, il a été bel et bien distribué aux complices du régime dictatorial qui a pillé le pays durant 23 ans, achetant leur soutien indéfectible pour disséminer davantage de corruption et de mainmise sur les biens sacrés du peuple tunisien à travers des gains exubérants, gains se chiffrant annuellement en centaines de milliers de dinars, rapportés par des centres d'hémodialyse privés qui leur ont été injustement attribués. La distribution anarchique de ces centres, qui n'obéit à aucun critère objectif (9 centres dans un périmètre de 3 km, 1 seul centre dans toute une ville…) et la répartition inéquitable des malades entre les différents centres (de 29 à 99 malades), en sont les principales illustrations. Comme cela ne suffisait pas à leur appétit financier gargantuesque et sans limites, ces mêmes compères continuent à harceler les autorités du gouvernement provisoire pour davantage de gains, prétextant une faillite imminente du secteur , et ce, malgré la conjoncture extrêmement difficile que traverse actuellement le pays; quelle ignominie! Quelles sont les personnes qui sont en train de se sucrer «sur le dos du secteur»? Où se trouvent la malhonnêteté et le profit à outrance dans lesquels le pays a été plongé des années durant? Je laisse le soin aux lecteurs avertis de répondre à ces questions. A cet égard, je sollicite les autorités compétentes et la commission nationale d'investigation sur la corruption et les malversations à se pencher sur le dossier fiscal de chacun d'entre eux, peut-être découvrira-t-on des surprises de taille! Voilà effectivement des «comptes à éventuellement auditer» et non pas ceux qui depuis des années sont sous la tutelle des autorités gouvernementales. Enfin, le «trio» qui vous semble si méprisable est constitué de trois de vos maîtres et dont la réputation, la compétence, l'abnégation et l'honnêteté ne sont plus à démontrer. Ce sont effectivement des experts en la matière qui ont été désignés par le ministère de la Santé publique pour donner leur avis technique et aider les autorités locales à retenir les offres en accessoires d'hémodialyse conformes aux normes requises, sans intervenir en aucune façon dans la décision définitive. La révolution historique qu'a connue notre pays, qui a bouleversé le monde entier et qui figure désormais parmi les acquis qui font la fierté du peuple tunisien, ne semble pas avoir eu lieu dans certains esprits qui restent sous l'emprise néfaste de l'ancien régime et réfractaires à toute évolution positive. Je terminerai mon écrit par la célébrissime phrase de Rabelais «Science sans conscience n'est que ruine de l'âme». A bon entendeur, salut !