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Les médias ouvrent le bal
11e édition de «Cinéma de la paix?»
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 03 - 2011

Les médias tunisiens ont encore du chemin à faire pour rétablir un rapport de confiance avec le public. C'est une réalité qui s'impose et se confirme chaque fois que la question est remise sur le tapis. Elle vient de l'être lors de la première journée de «Cinéma de la paix?», un cycle qui s'étend du 28 mars au 3 avril.
Cette manifestation organisée par le Ciné-club de Tunis de la Fédération tunisienne des ciné-clubs (Ftcc) en est à sa 11e édition. Elle gagne en assurance et prend les allures d'un petit festival, surtout cette année, où une exposition photo sur la «Révolution tunisienne» et des ateliers animés par la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs viennent s'ajouter aux projections de films à thème.
Le thème inaugural a donc été «Les médias», pour lequel la projection du film Mad city (1997) de Costa Gavras a été suivie d'un débat en compagnie de Néji Bghouri, président du Syndicat national des journalistes de Tunisie. Félicitons tout d'abord la Ftcc pour le choix du film qui, bien des années après, reste d'actualité et dresse un tableau aussi contrasté que complet du rôle des médias, plus précisément de la télévision, dans la société.
«Un employé licencié devient par désespoir preneur d'otages. Un journaliste ambitieux se précipite sur ce scoop... Mais la pression devient trop forte et la situation dérape». Ces quelques mots du synopsis, qui pourraient former la trame d'un film hollywoodien de série B, sont pourtant ceux d'un chef d'œuvre livré par Costa Garvas. Ce n'est pas par hasard que ce Franco-grec a choisi les Etats-Unis pour y situer son histoire. Une grande liberté est accordée aux médias, d'une part. Elle leur est confisquée au nom de l'impitoyable guerre de l'audimat, de l'autre. Ces deux revers de la médaille constituent le fil conducteur de Mad city, dans lequel les victimes sont autant les journalistes que l'opinion publique. Ils sont piégés, instrumentalisés par un système tellement tentaculaire qu'il serait irréaliste ou suicidaire de vouloir y échapper. En même temps, personne n'est tout à fait innocent, même les victimes du système. La situation est une responsabilité partagée... Un film très riche, visuellement et scénaristiquement. Costa Gavras maîtrise l'art de détourner les codes du genre commercial en faveur d'un cinéma militant, même si les têtes d'affiche sont des stars hollywoodiennes, John Travolta et Dustin Hoffman.
Mad city (cité en folie), pourrait très bien être le nom d'un film sur la Tunisie d'après le 14 janvier. Mais quel rôle pour les médias dans cette Tunisie-là ? Telle une bombe à fragmentation, la question ne cesse d'être posée, et ce ne sont pas les formulations qui manquent. Un public de qualité a participé au débat qui a pris le film de Costa Gavras comme base. Reproches et interrogations ont dominé leurs interventions. Parfois aussi des analyses, comme celle de cette jeune fille qui a mis en avant l'idée de conditionnement du spectateur, de la programmation de sa réaction par les médias. Elle a dans ce sens fait référence à un film plus récent, Inception (2010), de Christopher Nolan qui montre, dit-elle, «comment on vous met une idée dans l'esprit en vous faisant croire que c'est la vôtre». Elle a également évoqué le rapport entre le contenu du message et sa forme, en soulignant qu'une information présentée d'une manière professionnelle, sur le plan de la diction et jusque dans la façon de se tenir du présentateur, avec en renfort la qualité de l'image, remporte plus facilement l'adhésion du spectateur, même si elle est manipulée et dirigée.
Elle n'était pas la seule à mettre un trait sous le professionnalisme. D'autres l'ont fait, mais plutôt pour rappeler son rôle de garant d'un média pris au sérieux, aux côtés, cela va de soi, de la transparence dans la transmission de l'information. Une intervenante a même affirmé que «les médias doivent être les yeux du citoyen, le servir et parler en son nom».
Mais par quels moyens des mots comme professionnalisme et transparence se traduisent-ils dans la pratique ? Certains pensent que les journalistes doivent se contenter de relayer l'information, sans commentaire ni prise de position. Un avis que ne partage pas le président du Syndicat national des journalistes tunisiens, tout simplement parce que des genres journalistiques existent, et qu'on ne présente pas de la même manière une information dans un journal télévisé et dans un débat. Selon lui, le journaliste est un leader d'opinion et pas seulement un « postier » de l'information. Dans ce sens, un intervenant a souhaité voir réapparaître des articles rédigés par des chroniqueurs au style bien personnel, comme on en voit ailleurs, un profil que le docteur Habib Jenhani a appelé, dans un précédent débat, celui du journaliste-écrivain.
En ce qui concerne la législation, le cas des Etats-Unis par exemple est très loin du nôtre. Il n' y a pas de code pour le journalisme, et la liberté de la presse est stipulée dans la Constitution. En même temps, le résultat est parfois peu brillant, à cause notamment d'enjeux politiques et économiques. En Tunisie, qui se trouve dans une période transitoire, l'Instance nationale de réforme de l'information et de la communication, dont Néji Bghouri est d'ailleurs membre, se penche sur un projet de loi susceptible de garantir la liberté de la presse. Au final, tout le monde est d'accord sur le fait que les médias ne sont qu'un maillon de la chaîne et que leur situation relève de la responsabilité de tous, Etat et société civile, et il ne faut pas oublier que le spectateur se doit d'être un consommateur averti. Ce qui est sûr, c'est que les médias auront tout le temps d'être à l'épreuve les prochains mois, avec les élections qui se préparent.
Rappelons que «Cinéma de la paix ?» se poursuit. L'exposition photo sur la «Révolution tunisienne» se tient à la maison de la de la culture maghrébine Ibn-Khaldoun. Au même endroit, se tient aujourd'hui, à 15h00, la projection du film Le sel de la mer de Anne-Marie Jassir, sur le thème «Palestine» avec, comme invitée, Dr Amel Jaïdi, professeur de civilisation anglophone à la faculté des Lettres de La Manouba. À 10h00, se tient un atelier intitulé «Cinéma, Métaphore et Guerre», animé par M. Marouane Meddeb.


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