• Les ministères de la Culture et du Tourisme apportent leur soutien Le festival de Cannes est beaucoup plus qu'une manifestation majeure du cinéma mondial, précédant de plusieurs têtes toutes les autres, quelle qu'en soit l'importance. Il est davantage qu'une destination privilégiée des top-stars de la planète, et des 800.000 visiteurs qu'il accueille chaque année, dont des personnalités de tout premier ordre, venant des cinq continents de la planète. En effet, ce festival figure parmi les trois événements les plus suivis du monde. Selon certaines statistiques, il se placerait entre les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football. C'est dire l'importance de son audience et — conséquence logique — des retombées promotionnelles et économiques qu'il engendre. Place de choix à la Tunisie Or, la Tunisie à la présence de laquelle les organisateurs ont tenu, occupera une place de choix, cette année. La révolution particulière, et même unique, que son peuple a menée, suscite curiosité et intérêt ici et là, notamment parmi les pays environnants. Le bureau du festival de Cannes n'a pas été en reste, puisqu'il a d'ores et déjà accordé des avantages et même des exceptions pour que le cinamé et les cinéastes tunisiens soient présents à la prochaine session qui démarrera dans un mois (11 mai). C'est ainsi qu'on a, par exemple, consenti à Néjib Ayed, le producteur de Mamlaket en'namel (le royaume des fourmis) de Chawki Majeri, trois semaines supplémentaires, après le délai, normalement définitif, pour déposer les copies de ce film qui a de fortes chances de figurer dans la compétition officielle, ou, du moins, dans la «Quinzaine des réalisateurs». Mais en tout état de cause, et quelle que soit la décision qu'on prendra d'ici le début de la semaine prochaine concernant ce long métrage qui provoquera sûrement des réticences, puisqu'il prend position pour la lutte palestinienne, les Tunisiens monteront les marches, présenteront 30 courts métrages dans le cadre des «Short films corner» et seront les vedettes d'une soirée-réception organisée à l'honneur de la Tunisie après la dictature de Ben Ali. Profitant de l'occasion qui se présente à eux, les bureaux exécutifs du syndicat des producteurs, et de l'Association des cinéastes tunisiens (ACT), nouvelle version ou «putschiste», qui refuse la mainmise de Ali Laâbidi sur l'association, projettent un grand programme au stand, réservé à moitié prix (encore un geste du festival), sur la Croisette et ailleurs. Aussi, prévoit-on, outre une grande réception offerte par la ministère du Tourisme et l'ONTT pour 700 invités de la manifestation, des projections de clips, de spots et de très courts métrages sur un écran géant (40 mètres x 15) installé sur la Croisette, ainsi que d'autres actions donnant une image de la Tunisie autre que celle d'il y a quelques mois encore et différente de celle vers laquelle des extrémistes veulent la pousser. Et c'est parce qu'il est conscient de l'enjeu et des possibles et réelles retombées économiques (notamment volet tourisme) de cette action, que le ministre de la Culture a reçu en milieu de semaine une délégation du Syndicat des producteurs et de l'ACT pour discuter de cet important rendez-vous, les assurant du soutien de son département, parce que convaincu de la nécessité d'exporter un message culturel de création, de modernité et d'ouverture. La même position a été auparavant exprimée du côté du ministère du Tourisme, où l'on est tout autant conscient de l'effet porteur de la présence de la Tunisie à Cannes.