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Où va -t-on ?
Endettement du secteur hôtelier
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 04 - 2011

Il devient de plus en plus évident qu'il est devenu bien plus difficile d'être hôtelier qu'il y a encore trois décennies. En effet, le retour sur investissement s'avère bien plus long que par le passé et la complexité du métier ne fait que s'accroître.
En effet, en moyenne, le parc d'établissements hôteliers augmente d'environ 3 % par an. En revanche, le taux d'occupation et la durée moyenne de séjours sont en nette régression. Bien que le secteur maintienne l'emploi direct moyen, il n'arrive plus à rentabiliser ses investissements puisque la recette par nuitée et d'occupation évolue plus lentement. L'entreprise hôtelière, qui n'est plus perçue au cours de ces dernières années comme une entité économique capable de créer des services, des emplois et des richesses, a vu des difficultés qui pèsent sur les frêles épaules des hôteliers. Déjà en 2003, la Banque mondiale signalait avec inquiétude que 17 % du financement bancaire est accaparé en Tunisie par des hôteliers insolvables.
En plus des aléas endémiques qu'ils subissent tels que les crises récurrentes (parité monétaire, guerres, épidémies, insécurité, fragilisation de l'économie, psychoses face aux risques d'attentats,…), les hôteliers sont confrontés à de fortes pressions qui ne font que s'accentuer d'année en année. Ralentissement du délai de retour sur investissement, frilosité des investisseurs et des banquiers à l'égard de l'hôtellerie, augmentation mécanique des charges d'exploitation sans contrepartie significative en termes de hausse des chiffres d'affaires.
Ils sont également à la recherche d'une clientèle qui ne prévoit plus ses voyages qu'à la dernière minute (crise des plannings), à des voyageurs qui en demandent de plus en plus en termes de prestations, habitués qu'ils sont à séjourner dans les hôtels et à voyager, à une restauration difficile à rentabiliser, à un personnel introuvable en quantité et en qualité, à une nécessité de développer des moyens commerciaux de plus en plus sophistiqués et coûteux.
Cependant, si le système bancaire souffre aujourd'hui de l'insolvabilité des hôteliers, c'est qu'il a été pratiquement le seul à financer le développement de l'infrastructure hôtelière dans le pays. Plus précisément, il s'agit de banques de développement en l'occurrence de la Banque nationale de développement touristique (Bndt), la Banque tuniso-koweïtienne de développement (Btkd) et la Banque de développement économique tunisien (Bdet), qui acceptaient de financer 85 à 90 % des projets. En effet, les possibilités de financement hors du système bancaire (Bourse des valeurs mobilières, assurance, etc.) sont quasiment nulles. En raison de sa faible rentabilité, le secteur, mal coté, ne trouve aucune possibilité de financement hors du système bancaire.
Ce constat peu reluisant s'explique aussi par le fait que le produit touristique tunisien est essentiellement un mono produit basé sur la mer, le sable et le soleil, les fameux 3 S. De ce fait, son exploitation n'est possible que pendant la belle saison. Cette forte saisonnalité est en elle-même un handicap pas toujours facile à surmonter. Il souffre aussi par une forte concurrence d'autres destinations méditerranéennes, l'absence d'une politique marketing efficace, l'insuffisance notoire du budget de promotion, une intégration insuffisante des diplômés dans le secteur touristique‑,particulièrement dans les unités d'hébergement, ou alors seulement pour la haute saison. «Des besoins seulement ponctuels qui occasionnent un fort turnover dans la majorité des établissements. Ces mêmes besoins sont aussi la conséquence de l'aspect saisonnier de notre activité».
D'où la difficulté pour les hôteliers de faire face au financement de leurs charges d'exploitation et leurs besoins en trésorerie immédiate. Ce qui explique par ailleurs la baisse des prix qui a entraîné une détérioration de la qualité du produit, qui a de nouveau entraîné une baisse des prix.
A cet effet, les recettes touristiques tunisiennes figurent parmi les chantiers prioritaires de la nouvelle stratégie touristique, pour tracer la voie à des solutions idoines à la question de l'endettement. Il s'agit de hisser cet indicateur économique au niveau des ambitions et des potentialités du secteur. C'est la quête d'un meilleur rendement du secteur en général et d'une rentabilité plus palpable à même d'assurer la viabilité et la prospérité des entreprises touristiques, qu'on cible en amont.
Ces objectifs micro-économiques, dont la réalisation nécessite l'adhésion de toutes les forces productives à une vision touristique axée sur le rendement et la rentabilité, commandent une meilleure appréhension des ratios économiques à développer et la mise en œuvre d'une stratégie de riposte à l'échelle micro-économique, à commencer par le délicat problème des recettes touristiques qui figure au premier plan de nos soucis.
En effet, loin de vouloir survoler d'un œil morne les contre-performances enregistrées dans ce volet, mais le tableau est peu reluisant. A titre de rappel, le revenu par chambre (Rev par), qui est de l'ordre de 49 euros/nuitée, est en deçà de la moyenne internationale et n'arrange pas les choses.
A cela s'ajoute la régression du taux d'occupation à 51,6 %, ainsi que la baisse des dépenses par touriste. Résultat des courses, sur le plan des arrivées, la Tunisie est classée à la 33e place et elle ne parvient pas à tirer son épingle du jeu sur le plan des recettes où elle occupe la 56e place. Toujours au plan des recettes, nos concurrents directs nous devancent sur ce chapitre où l'on trouve une destination comme la Turquie à la 9e place, l'Egypte au 27e rang et le Maroc à la 31e place.
Une question épineuse
Bien que la restructuration de la situation financière du tourisme tunisien figure également parmi les mesures à engager dans l'avenir, l'effort commercial demeure toujours du ressort des opérateurs et il incombe à chaque opérateur de mener la difficile et inextricable tâche d'identification des chemins de croissance dans lesquels il souhaite se lancer.
Mais d'abord, les efforts devront être concentrés sur une évaluation de la santé financière des établissements hôteliers et la réhabilitation des unités en difficulté. Pour certains analystes ce n'est pas l'endettement mais les créances accrochées qui posent problème. Et ils classent les hôteliers concernés en trois catégories :
-Des hôteliers qui ont des difficultés mais qui, grâce à un rééchelonnement, peuvent tirer leur épingle du jeu.
-On a aussi des hôtels qui nécessitent en plus du rééchelonnement une injection de fonds propres. Et il faut que ces hôteliers fassent cet effort.
-Enfin, quelques hôteliers, dont la situation financière s'est dégradée à un point tel que même avec un rééchelonnement et étant donné l'impossibilité d'injecter des fonds, sont dans l'impasse. 
Cependant, pour chacun, il y a des solutions, entre autres la reprise soit à travers une action judiciaire, soit par le biais de nouveaux acquéreurs. Mais, la difficulté première demeure de trouver des acquéreurs. Par contre, si ces hôtels pourraient changer de vocation (Appart-hôtel par exemple), ils pourraient peut-être tirer leur épingle du jeu .
Car, c'est justement dans ce genre d'hôtel en butte à des difficultés financières que la qualité de service se dégrade. La priorité est de sauver ces unités pour qu'elles puissent prendre un niveau exigé afin d'exploiter un hôtel et éliminer ces insuffisances, quitte à fermer définitivement ces unités. 
Où sont les enseignes ?
Sur un autre plan, bien que le pays attire de plus en plus de grands groupes hôteliers, leur présence sur notre sol demeure inconsistante. Vu sous cet angle, le secteur recèle encore de belles opportunités d'investissement puisqu'on évalue à moins de 15% le nombre de lits regroupés sous une bannière étrangère et géré par de grands groupes en Tunisie, contre 25% en Europe et 60 % aux Etats-Unis.
Certes, nous accusons un certain retard en termes d'attraction des grandes chaînes qui peuvent impacter positivement la destination  par leur présence. Car, les grands groupes et les grandes enseignes améliorent l'image de la destination, augmentent le degré de confiance des consommateurs, génèrent plus de crédibilité à la destination, favorisent le partage des expériences en termes de gestion, de qualité de service …
Ils viennent à point nommé étayer les efforts déployés par l'administration en matière d'amélioration de la qualité de l'offre touristique tunisienne et sa lisibilité, en fédérant l'ensemble des démarches qualité initiées par ses professionnels et en assurant une meilleure commercialisation de l'offre touristique par un meilleur positionnement et en améliorant la satisfaction de la clientèle.
Ce sont des cartes à abattre pour changer le paysage de l'offre hôtelière et monter ainsi de plusieurs crans en termes d'images. Car, de l'avis des experts, on ne pourra jamais pallier aux écarts flagrants de nos standards aux normes de la concurrence, sans une réelle présence de ces grands groupes. In fine, l'intérêt de disposer de prestations en conformité avec les standards internationaux déclenchera une nouvelle structuration du secteur du tourisme à travers la mobilisation de tous les acteurs (institutionnels et privés).


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