On a tué la poule aux œufs d'or. Dimanche-Sport, Belmakchouf et Ness Nessma étaient censés apporter animation et originalité dans le paysage audiovisuel (PAF) sportif. Or, c'est l'effet contraire qui se produit avec un déficit énorme de professionnalisme et de… séduction Cela donne une impression de déjà vu et de gestion routinière. Le paysage audiovisuel (PAF) est resté pratiquement figé dans le volet sportif qu'il propose. Comme si de rien n'était, le train-train quotidien reste de rigueur et les téléspectateurs ne voient rien venir de nouveau, d'original et de séduisant. L'émission-culte de la chaîne nationale Dimanche Sport traîne, tel un boulet, ses approximations, ses lourdeurs et ses discours, au final peu instructif. Le passage de témoin entre un Razi usé jusqu'à la corde au bout de plus de dix ans de monopole, et un Rabii. Bhouri qui a encore tant à apprendre, ne se passe pas naturellement sans anichroches. Il faut pourtant retenir à la décharge du nouveau présentateur un profil moins intéressant des experts, les fameux consultants souvent appelés à enrichir le débat, à susciter la réflexion et à pousser l'analyse jusqu'aux confins de l'inédit et de l'original. Ahmed Mghirbi et Ridha Akacha, certes complémentaires, n'en cassaient pas pour autant la baraque. Il n'est jamais évident de traiter le haut du panier, c'est-à-dire l'actualité du football, tout en suscitant l'intérêt du téléspectateur. Depuis belle lurette, l'émission ne prétend plus être pluridisciplinaire, et c'est pourquoi la matière footballistique requiert un soin particulier et un traitement qui sort des sentiers perdus. Chute libre Pourtant, «D.S.» n'est pas le seul à continuer de débiter la même approche de l'actualité. La première chaîne nationale n'est pas non plus l'unique à faire preuve d'un déficit d'originalité, faisant au bout du compte du neuf avec du vieux. On sait que le talk-show «Belmakchouf» sert en quelque sorte de cheval de bataille à la chaîne privée Hannibal TV. Une sorte de locomotive pour tout ce qui touche au sport. Cette émission très suivie paraît avoir perdu son rythme de croisière, tardant à trouver un nouveau filon pour rebondir. D'ailleurs, la chute paraît être lourde et douloureuse. Un peu partout, cela ressemble à un robinet d'eau tiède. A défaut de profondeur d'analyse et de réelle originalité, le téléspectateur se retrouve gavé d'informations qui, on en convient, restent au cœur d'une émission qui se respecte. Mais la frustration l'emporte au niveau de l'analyse et des angles pouvant aider le public à saisir les enjeux et la portée de tel événement. Le sport sur le petit écran n'est pas sorti de l'auberge quand bien même Nessma TV a fait une entrée remarquable dans l'acquisition des droits TV du foot national. La forme a peut-être changé, mais la substance est malheureusement restée la même. Une petite révolution s'impose à ce niveau. D'autant que la dernière chaîne à avoir vu le jour use de clinquant à défaut de véritable qualité éditoriale. Nessma, la chaîne du Grand Maghreb, focalise sur l'acquisition des droits de certains grands événements les matches africains du Club Africain, l'Open de tennis de Tunis, les championnats d'Afrique de handball. Tout récemment, elle vient même de signer un contrat sur quatre ans pour l'exclusivité de toutes les compétitions organisées par la Cahb (Confédération africaine de handball). Malheureusement, la dernière supercoupe d'Afrique ESS-Zamalek a été un véritable flop aussi bien au niveau de l'image retransmise à partir de Yaoundé, au Cameroun que du commentaire assuré à partir des studios. Ailleurs, deux personnages aussi loquaces et peut-être envahissants que Mghirbi et Samir Sellimi ramènent le talk-show à un simple show de pédantisme et de stérilité à défaut de contenu. Car trop souvent la montagne accouche d'une souris, la clientèle devant rester sur sa faim. La multiplication des émissions consacrées au sport n'est pas pour ainsi dire une garantie de qualité et d'enrichissement pour le téléspectateur. Les carences et la vécuité du discours démagogique servi ramènent généralement ces émissions à de lourds horaires de diffusion à meubler à tout prix. Un peu l'impression dégagée par les studios d'analyse d'après-match où l'on entend la chose et son contraire, non pas dans un échange contradictoire constructif, et à ce titre efficace, mais plutôt dans un interminable chapelet de platitudes et d'évidences qui n'appartent aucune réelle valeur ajoutée.