La commission nationale de suivi de la situation à la frontière tuniso-libyenne s'est réunie, hier, à Tunis, sous la présidence du ministre des Affaires sociales, M. Mohamed Ennaceur et du président de la commission. La ministre de la Santé publique et des représentants de l'Organisation des Nations unies pour le développement (Pnud), de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) ainsi que de plusieurs organisations nationales, ont participé à cette rencontre. L'ordre du jour a porté sur l'évaluation des conditions sécuritaires, sanitaires et sociales des réfugiés dans les camps et le rythme de leur rapatriement. L'afflux des familles libyennes au poste frontalier de Dhehiba a également retenu l'attention des participants qui ont examiné la possibilité de renforcer la capacité d'accueil des camps et de fournir aux familles des conditions d'hébergement décentes. Depuis le déclenchement de la crise en Libye, 104.000 Libyens ont franchi la frontière tunisienne. 77.000 sont retournés chez eux, alors que le reste a choisi d'attendre encore en Tunisie. Le ministre des Affaires sociales a appelé à la création d'espaces d'éducation et de loisirs à l'intérieur des camps et à y renforcer les commodités de vie, tout en œuvrant à accélérer le rythme de rapatriement des réfugiés. Au cours de la dernière période, les opérations d'évacuation des déplacés ont sensiblement baissé. Mardi dernier, un seul vol a été organisé, contre 90 vols par jour, au début des évènements. Le ministre a, encore une fois, lancé un appel à la communauté internationale pour aider la Tunisie à faire face à cette situation «qui est passée d'une crise conjoncturelle et à une crise humanitaire». Il a recommandé de parfaire la coordination entre tous les intervenants et d'élaborer un plan d'action qui fixera les priorités. Le règlement de la situation à la frontière tuniso-libyenne nécessite une contribution financière plus importante de la part des pays frères et amis et des organisations internationales a souligné M. Ennaceur. Les représentants des organisations internationales ont de leur côté loué l'élan de solidarité dont ont fait preuve la société civile et les habitants envers les pensionnaires des différents camps et des déplacés accueillis chez des familles tunisiennes. Il convient de noter qu'un bureau du HCR sera ouvert mardi prochain à Sfax.