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Le plus dur reste à faire
Chronique du temps qui passe: Après l'annonce des résultats des élections en Irak
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 03 - 2010


Quelques mois avant les élections du 7 mars dernier en Irak, la «commission justice et intégrité», présidée par Ahmed Chalabi, avait défrayé la chronique en distribuant des certificats d'intégrité et en décidant qui a le droit d'être candidat et qui doit se faire oublier. Bien qu'elle fût présidée par le moins intègre des Irakiens (Chalabi était un agent des Américains qui ont découvert, des années plus tard, qu'il travaillait pour les Iraniens), la commission avait imposé ses vues en biffant des listes les noms de centaines de candidats, sunnites et chiites laïques pro-Allawi pour la plupart. Plus encore, à la veille des élections, la dite commission a refusé la candidature de nombre de remplaçants avec l'évidente détermination d'œuvrer jusqu'à la dernière minute à amoindrir les chances de la coalition «Irakia», présidée par Iyad Allawi. La manœuvre n'a pas abouti aux résultats escomptés, et la coalition «Irakia» a créé la surprise en se trouvant en tête avec seulement deux sièges d'avance certes, mais en tête tout de même. Ayant échoué à la marginaliser, les ennemis de la coalition «Irakia» ont maintenant recours à d'autres manœuvres pour barrer la route du pouvoir à Iyad Allawi. Toute une littérature est diffusée sur internet montrant le rival de Nouri Al-Maliki comme étant «un instrument de la CIA», «un sympathisant de Saddam», «un traître chiite allié aux sunnites». Ses détracteurs sont allés jusqu'à mettre en avant la nationalité libanaise de sa mère et de se demander si ce «handicap» ne disqualifie pas Allawi de briguer le poste de Premier ministre… Au vu des résultats des grandes formations ayant participé au scrutin (91 sièges pour la liste d'Allawi, 89 sièges pour celle de Maliki, 70 sièges pour le bloc chiite dominé par le parti de Moqtada Sadr et 43 sièges pour les partis kurdes), le moins qu'on puisse dire est que les élections du 7 mars n'ont rien résolu, bien au contraire. Tout est resté en suspens, de qui va gouverner l'Irak à l'incertitude qui pèse sur le départ des troupes de combat américaines, prévu pour fin août, en passant par les dangers multiformes qui guettent toujours l'Irak, où une flambée de violence à grande échelle reste toujours possible, les choses semblent nettement plus compliquées après qu'avant les élections. Ces résultats montrent le morcellement politique et ethnique et le peu de cohésion qui caractérisent la société irakienne. Celle-ci demeure, 7 ans après l'effondrement du régime de Saddam Hussein, difficilement gouvernable. A cette difficulté, s'ajoute le peu de maturité politique de beaucoup de politiciens irakiens, peu rompus à la démocratie dans la mesure où celle-ci ne semble acceptable pour eux que s'ils gagnent les élections. Le cas de l'actuel Premier ministre, qui continuera à expédier les affaires courantes jusqu'à la formation du prochain gouvernement, est tragi-comique. Au début du dépouillement, sa liste était en tête et il ne se privait pas de s'en prendre avec virulence à ses adversaires qui osaient parler de fraude. Et quand il devenait évident que la liste de son rival Iyad Allawi était en tête, il devenait furieux, criait à la fraude, rejetait les résultats que «le peuple irakien n'attendait pas» et demandait un recomptage manuel des voix, en dépit des assurances de la Commission électorale indépendante et des observateurs de l'ONU que le scrutin était transparent et les résultats crédibles. Le haut représentant de l'ONU en Irak, Ed Melkert, est allé jusqu'à dire que «les résultats des 50.000 bureaux de vote ont été contrôlés au moins huit fois». Rien n'y fait, Maliki rejette les résultats et rappelle d'un ton menaçant à tous ses adversaires qu'il est «le commandant en chef des forces armées irakiennes»… Le cas des Kurdes est plus curieux encore. Ils ne contestent pas les résultats au Kurdistan irakien puisque tous les candidats et tous les électeurs sont kurdes, mais ils contestent les résultats de la ville de Kirkuk où ils ont eu la mauvaise surprise de voir la liste d'Iyad Allawi partager avec eux les 14 sièges réservés à la province que se disputent Kurdes, Arabes et Turkmènes. Mais Maliki et les Kurdes ne sont pas les seuls en Irak à souffrir de ce déficit de maturité politique qui les empêche de comprendre que tout participant à des élections contrôlées par des observateurs indépendants peut gagner, mais il peut aussi perdre, et que le gagnant d'aujourd'hui peut être le perdant de demain et vice versa. Le problème avec les politiciens irakiens est qu'ils en sont encore à considérer la démocratie comme une carte de menu de restaurant où ils choisissent ce qu'ils veulent, et que si aucun plat n'est à leur goût, ils jettent la carte et quittent les lieux. Dans le cas de l'Irak, cette contestation des résultats est très grave, car elle peut mettre à nouveau le feu aux poudres dans un pays qui, au plus fort de la violence, voyait en moyenne 3000 de ses citoyens mourir chaque mois. Cette perspective est d'autant plus inquiétante que les Irakiens se rappellent, sans doute avec effroi, que les violences démoniaques qui avaient déchiré le pays en 2006 et 2007 avaient éclaté juste après les élections de 2005, boycottées à l'époque par les provinces sunnites. Les élections du 7 mars dernier n'ont été boycottées par aucune composante de la société irakienne. Mieux encore, les Irakiens, en se rendant courageusement aux urnes malgré les menaces d'Al Qaida, ont voté aussi contre cette organisation terroriste et contre la «culture» de la violence nihiliste qu'elle tente de perpétuer dans leur pays. Les politiciens irakiens ne peuvent ignorer ce double vote de leurs concitoyens consistant à la fois à choisir un représentant et à rejeter la violence. Si, pendant les tractations post-électorales des prochaines semaines, Allawi, Maliki, Sadr, Bazani, Talabani et leurs collaborateurs vont s'accrocher bec et ongles à leurs intérêts personnels ou ethniques et ignorer ceux de l'Irak en tant qu'entité nationale multiconfessionnelle, ils trahiront leur pays et les électeurs qui ont pris des risques pour leur vie le jour du scrutin. Et si par malheur ils en viennent aux mains, ils rendront le meilleur des services aux terroristes d'Al Qaïda.

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