Les mouvements de protestation revendiquant l'amélioration des conditions socioprofessionnelles se sont amplifiés dans le gouvernorat de Kairouan. Ainsi, la cité aghlabide a été le théâtre, durant la journée d'hier, baptisée «Jeudi de la colère», d'une grande manifestation ayant rassemblé des membres du comité régional de sauvegarde de la révolution, des syndicalistes et des représentants de l'Association régionale des sans-emploi. Les manifestants se sont d'abord rassemblés devant le siège de la commune pour protester contre la nomination au sein de la nouvelle équipe municipale de symboles corrompus de l'ancien régime. Ensuite, la foule s'est dirigée vers le siège du gouvernorat pour demander le départ du gouverneur qui n'a pas répondu favorablement à leurs doléances. Brandissant des banderoles, des tracts et des pancartes dans une marche pacifique, ils revendiquent l'amélioration de leurs conditions de vie, de leurs logements, des primes pour les personnes âgées et des microprojets pour la création de sources de revenus. Le gouverneur sur la sellette Plusieurs diplômés du supérieur sans emploi, dont Rahma Nassri et Ayoub Briki, ont revendiqué le droit au travail, appelant au renforcement des opportunités d'emploi en tenant compte, dans le recrutement, des années de chômage. Entonnant des chants patriotiques, les contestataires ont reproché au gouverneur son manque d'enthousiasme dans un gouvernorat comme celui de Kairouan qui continue de souffrir d'un taux élevé de chômage, du manque de projets de développement et de l'absence d'eau et d'électricité dans plusieurs agglomérations rurales. Notons que les unités de l'armée ont dû tirer en l'air pour disperser la foule qui voulait entrer de force dans le gouvernorat.