• Le carnaval d'«Aoussou», qui se tiendra le 12 ou le 13 août, aura un rayonnement particulier cette année. La délégation communale spéciale, formée de 24 membres indépendants et de représentants de divers partis politiques et de la société civile, a connu sa première conférence de presse au siège de la mairie de la ville de Sousse donnée par le président de ce conseil municipal intérimaire, M. Khaled Belhadj Ali. En prélude à cette réunion, M. Khaled Belhadj Ali, premier responsable de cette commission municipale a tenu à rendre un vibrant hommage à la mémoire des martyrs de la glorieuse révolution du 14 janvier : «Nous devons être à la hauteur des sacrifices consentis par des jeunes dévoués à la liberté, à la dignité et à la démocratie. Notre seul credo est de servir notre patrie. Le sens de la citoyenneté exige de nous intégrité et crédibilité», a-t-il martelé. Ensuite, il a tenu à remercier l'ensemble du personnel municipal pour le travail accompli en pleine période d'effervescence révolutionnaire. Les grandes lignes du programme Le grand volet a été le programme de travail de la nouvelle équipe communale. La première priorité évoquée a été la régularisation de la situation juridique et administrative du personnel ouvrier : «Une catégorie sociale défavorisée qui mérite toute l'attention et tout le soutien, d'autant qu'elle n'avait pas failli à sa mission malgré le contexte social délicat durant la période post-révolutionnaire. Nous avons pensé à leur créer une amicale qui aura pour tâche de sauvegarder leurs droits sociaux et matériels», a-t-il insisté. Puis, à propos du problème d'actualité, à savoir le commerce anarchique, une campagne de sensibilisation sera faite auprès de ces vendeurs afin qu'ils adhèrent à une structure économique légale au moyen d'une patente. A moyen terme, un projet est à l'étude. Il consiste à doter ces petits commerçants d'un espace analogue à celui de ‘'Moncef Bey'' afin qu'ils puissent «exercer leur commerce ambulant en toute légalité et en toute sérénité», a-t-il mentionné. Abordant les constructions anarchiques, le nouveau président de la délégation spéciale a été clair : « Contrairement à d'autres villes, cette anarchie n'a pas pris des proportions démesurées dans la commune de Sousse. Mais, dans tous les cas, la loi est au-dessus de tous. Nous devons veiller à la protection des biens publics et privés dans la stricte application de la légalité», a-t-il fermement indiqué. Réhabilitation de la culture De par son importance économique et historique et de sa vocation touristique, la ville de Sousse doit avoir son rayonnement culturel .Cet objectif sera ciblé, entre autres, par la nouvelle équipe communale récemment installée. «On ne peut pas parler de grande ville sans une culture valorisée. Le patrimoine architectural de la Médina doit bénéficier d'une meilleure attention.Notre ville possède une tradition carnavalesque et festive séculaire. Nous allons œuvrer pour que le carnaval d'«Aoussou» ait un rayonnement particulier cette année. En raison de l'importante échéance politique du 24 juillet, ce grand défilé aura lieu le 12 ou le 13 août prochain, qui coïncidera avec le mois saint de Ramadan. Les autres manifestations culturelles estivales, à l'instar du Festival international de Sousse, auront certainement une autre envergure», a-t-il précisé. Réconciliation avec l'univers communal Au-delà de ce programme, si ambitieux soit-il, la nouvelle conjoncture sociale et politique a pour premier objectif la rupture définitive avec les pratiques du régime déchu. «Toutes les composantes doivent désormais participer au travail communal. C'est la responsabilité de tout le monde. Mettons fin, une fois pour toutes, à l'exclusion et aux conspirations. Chaque décision doit être concertée. Il faut que le citoyen se réconcilie avec son univers communal. Cela requiert une haute prise de conscience. Il faut ancrer les habitudes démocratiques dans les esprits», a-t-il lâché. Des villes européennes proposent leur collaboration M.Khaled Belhadj Ali a exhorté les jeunes à adhérer au travail communal. «Cela ne sera possible que par la création de diverses associations civiles. Dans ce sens, plusieurs villes européennes, espagnoles et portugaises, en particulier, ont exprimé l'intention de venir collaborer avec nous en matière de vie associative. C'est par de pareilles institutions civiles que l'on fait l'initiation à la démocratie. C'est un projet relativement pionnier en Afrique (En Afrique du Sud, ils sont déjà passés par cette expérience) que nous comptons réaliser.C'est à travers des forums de discussion et d'échange d'idées que la citoyenneté peut s'épanouir et s'exprimer», a-t-il conclu.