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Faire face aux résistances à la transition
Tendance
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 05 - 2011

Des propos fracassants et inopportuns d'un ex-ministre qui ont été à l'origine de la recrudescence des agitations sociales, des journalistes agressés dans l'exercice de leurs fonctions et pourchassés sur les lieux de leur travail, pratiques censées être enterrées à jamais avec l'ancien régime et qui ont laissé plus d'un en émoi malgré les excuses du ministère concerné et la position gouvernementale, une certaine lenteur dans le traitement des questions à l'origine de la révolution, une recrudescence de la langue de bois, une prédominance politique au détriment des questions économiques… Toutes ces manifestations et bien d'autres ne font en fait qu'altérer la confiance, facteur pourtant essentiel pour repartir du bon pied et s'atteler à la restauration du système économique national.
D'emblée une question s'impose‑: à qui profite cette instabilité sociale des derniers jours? La réponse est on ne peut plus évidente‑: à personne! Pas même à ceux qui semblent tout faire pour que le pays revienne à la case départ et que cet épisode de la révolution providentielle du 14 janvier 2011 soit rayé d'un trait.
Une révolution qui a pourtant suscité l'admiration de par le monde et qui a gravé dans les mémoires des images fortes tant elle incarne des idéaux scandés à cor et à cri par ceux qui sont épris de liberté, d'équité et de justice.
Certes, ce succès fracassant de venir à bout, en quelques jours et avec des moyens pacifiques, d'un régime totalitaire des plus tenaces ne plaît pas à tous et il faudra beaucoup de travail, d'abnégation et de détermination pour vaincre définitivement les résistances et les réticences à cette métamorphose salutaire.
Tout un chacun devrait plutôt laisser de côté, dans l'immédiat, son intérêt individuel et essayer de se remettre en question et de s'investir dans son travail afin de contribuer au train de réformes et asseoir les nouvelles bases de salut pour la Tunisie nouvelle.
Le rétablissement de la situation passe assurément par la consolidation de la confiance entre gouvernants et gouvernés et, sur ce plan-là, le gouvernement provisoire III a encore du travail à faire pour renforcer son effort communicationnel, accélérer la mise en application des mesures économico-sociales urgentes décidées (notamment au niveau régional) et enfin activer la résolution des problèmes en suspens (rapatriement des fonds détournés à l'étranger, restauration de droits spoliés de nombre de citoyens victimes des travers des proches et du clan du président déchu, accélération des procédures judicaires à l'encontre de tous ceux qui ont agi contre les intérêts de ce peuple et de ce pays).
Il s'agit de faire basculer les indécis et gagner l'adhésion de la majorité silencieuse pour venir en appui des réformes et principes véhiculés par la révolution populaire. Car il ne faut pas oublier que ce sont ceux qui ont intérêt à ce que les choses changent qui peuvent influencer et mettre en confiance les plus réticents.
Mais quelle que soit l'évolution de la situation, les faits ou les révélations, un effort de discernement, de perspicacité et de bon sens est somme toute exigé de la part de tout un chacun pour ne pas faire le jeu du courant de résistance à cette métamorphose porteuse.
Inutile de rappeler à ce propos que les infrastructures et les entreprises économiques appartiennent à toute la communauté et qu'il s'agit de préserver jalousement contre tous les éventuels prédateurs.
Certes, l'apprentissage de la démocratie n'est point aisé surtout lorsqu'on a été habitué, durant plus d'un demi-siècle, à la censure, à la pensée unique et à la répression.
L'entreprise économique, un bien collectif
Mais cette instabilité n'arrange guère les choses et commence à menacer sérieusement le fondement même de notre système économique. Il s'agit donc de parer au plus vite aux relents de rechute qui pourraient remettre en cause ce moment historique que vit notre pays et que beaucoup de pays nous envient et auquel le monde entier éprouve un «profond respect», de l'aveu même du président de la Banque mondiale durant sa récente visite en Tunisie.
En effet, cet environnement politico-social fragile, pour ne pas dire instable, donc difficilement prévisible, constitue certes une entrave certaine au développement de l'activité économique, mais les entreprises sont tenues de s'adapter à cet aléa traduisant cette situation difficile mais transitoire, et ce, pour éviter tout simplement leur faillite, ce qui n'est dans l'intérêt de personne.
Délaissant toute attitude d'attentisme ou de frilosité, les entreprises économiques se doivent donc d'intégrer et gérer sans délai les risques actuels et à venir, surtout que le gouvernement provisoire III a démontré toute sa détermination, en volant au secours des firmes à travers tout un flot de mesures incitatrices visant la préservation de la vitalité et de la pérennité du tissu entrepreneurial.
Acteur central de l'architecture économique en termes de création de richesses et d'emplois, l'entreprise se doit donc de tirer profit de ce soutien des pouvoirs publics tunisiens pour passer outre ce brouillage de l'environnement ambiant en s'impliquant davantage pour se mettre en pôle position afin d'exploiter le moment venu le prometteur potentiel des opportunités offertes par le paysage post-révolution.
Car qu'on le veuille ou non, l'entreprise économique reste au cœur de cette mutation politico-sociale en gestation. Et prendre des risques, c'est dans l'essence même du métier de tout manager; d'ailleurs, la vie de tous les jours est pleine de risques : crise financière et économique mondiale, catastrophes naturelles, accidents routiers, banditisme, etc. La prise de risque est inhérente à l'action et pour gagner, il faut risquer de perdre, c'est la règle du jeu. Ne dit-on pas que la chance sourit aux audacieux?
Il s'agit donc de chercher, coûte que coûte, à dépasser l'incapacité à décrypter les évolutions et à mettre en place une stratégie réductrice de risques.
Un plan de continuité de l'activité
Aussi, les firmes, notamment celles qui ont été touchées de plein fouet par les effets collatéraux des derniers évènements sociaux, sont-elles tenues de mettre en pratique un plan dit de continuité de l'activité.
Il s'agit en fait d'un train de mesures qui vise à assurer «selon divers scénarios de crise — y compris face à des chocs extrêmes — le maintien notamment de manière temporaire, d'après un mode minimum, des prestations de services essentielles de l'entreprise puis la reprise planifiée des activités».
Ce plan s'érige donc en tant que stratégie formalisée de réaction à un sinistre pour essayer de contrer ses impacts négatifs sur l'activité de l'entreprise.
Pour limiter l'exposition de l'entreprise aux risques de catastrophes majeures, ce plan d'action prévoit donc l'institution d'outils de gestion de crise ainsi que toute une organisation de pilotage adaptée à la circonstance. Cela passe par la fixation des objectifs (et esquisse des dates de reprise des métiers), l'identification des moyens, la réalisation des tests et enfin le management de ce plan de continuité de l'activité.
En valorisant l'entreprise économique, un tel plan de continuité de l'activité paraît essentiel pour garantir une certaine cohérence dans la maîtrise des risques auxquels l'entreprise est exposée, notamment dans le cas d'un choc majeur, consolidant ainsi le capital-confiance dans l'entité productive.
Ainsi faisant, l'entreprise économique jouera le rôle de locomotive grâce aux effets d'entraînement véhiculés qui cimenteront la formation du nouveau projet de société.
Le retour d'une confiance en soi sans laquelle la transition démocratique demeure un exercice périlleux est également incontournable pour faire face aux enjeux d'envergure de l'étape actuelle et à venir et redorer une image revalorisée par la révolution du 14 janvier 2011.
La poursuite, contre vents et marées, de l'activité économique et des flux d'exportation montre que la Tunisie a encore des atouts à faire valoir et qu'il s'agit de fructifier davantage.
Il est permis d'espérer, en tout état de cause, que la Tunisie saura, comme cela s'est vu dans le passé, se reprendre rapidement face au risque d'instabilité. Ce qui passe assurément par des Tunisiens s'imprégnant enfin du patriotisme économique et social et de l'esprit d'adhésion nécessaires à même de réussir cette œuvre historique qu'est la transition démocratique et économique.


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