Il y a de la qualité offensive en Ligue 1 qui n'est malheureusement pas souvent mise en relief Il faut reconnaître que l'explosion des jeunes attaquants se fait par à-coups et manque par conséquent de continuité. C'est le cas, par exemple, du tandem d'attaque d'El Gawafel de Gafsa Amir Omrani-Ayoub Kramti qui a donné le tournis, avant-hier, à la défense de Hammam-Sousse après s'être déjà illustré devant l'EST et le ST. Leur entente et leur complicité trouvent leur origine dans le fait qu'ils ont fait leur apprentissage ensemble depuis la catégorie cadets au sein d'El Gawafel. Là, ils font parler la foudre, au grand bonheur d'un club lancé en pleine course pour le maintien. Une fois, c'est Kramti qui sert Omrani, une autre c'est l'inverse, ce qui dénote des qualités de polyvalence réelles. Autre jeune talent qui peut aller très loin : Lassaâd Jaziri, auteur, mercredi, d'un but somptueux, tout en finesse, en intelligence et en spontanéité. La vélocité et la technique du bonhomme rappellent drôlement les ailiers d'antan, et c'est peut-être là où l'Etoilé peut percer. A condition de garder toujours les pieds sur terre. Dans le cas d'Ahmed Akaïchi, auteur, lui aussi, mercredi d'un but spectaculaire (parti du rond, il a effacé deux défenseurs avant de placer le cuir hors de portée du gardien clubiste) tout comme dans celui de Youssef Mskani, dont le doublé a mis à genoux l'arrière-garde de ses anciennes couleurs, le Stade Tunisien, on ne peut plus vraiment parler de découverte ou de révélation. L'attaquant étoilé en est déjà à une douzaine de buts cette saison, ce qui en fait le goleador incontestable de la Ligue 1 après avoir terminé la saison dernière dans les pas de l'inénarrable buteur nigérian Michael Eneramo. Le demi offensif «sang et or» s'était révélé très tôt, devenant un pion essentiel aussi bien en sélection olympique que parmi les Aigles de Carthage. Le retour de suspension de son alter ego Oussama Darragi l'a subitement libéré d'un poids dans la conduite de la manœuvre offensive. Pépites, talents en herbe ou confirmés, jeunes promesses… : on entend les superlatifs pleuvoir un peu dans notre propension naturelle à vouloir brûler les étapes et à encenser exagérément des joueurs qui ont encore tout à prouver. Huis clos, dites-vous? Le huis clos décrété depuis la 18e journée de Ligue 1 aurait-il été «allégé» sans que nous le sachions? Au stade olympique de Sousse, comme ailleurs, il y avait foule avant-hier. Le nombre des présents dépasse largement le quota consenti par les règlements pour ce genre de rencontres. Il y a en tout cas risque qu'en fermant les yeux sur ce genre de dépassement, les arbitres n'en arrivent un jour à devoir gérer des situations «impossibles». Parmi celles-ci, sans vouloir envisager le pire, cette assistance hors quota ou hors normes peut en effet générer le scénario burlesque d'un envahissement de terrain sous un régime de huis clos. Rétablir le droit en filtrant les portes du stade et en faisant strictement observer les conditions d'un huis clos ne serait pas un luxe en cette phase de la saison où la compétition avance dans un équilibre précaire.