Certes, les manipulations mafieuses, via des montages juridiques plus ou moins évidents par l'entremise d'experts en la matière, ont entraîné une appropriation sauvage des leviers importants de l'économie et le dérèglement des rouages dans différents secteurs. Mais le décret-loi du 14 mars 2011 portant confiscation des avoirs et biens meubles et immobiliers, ainsi que tous les droits acquis après le 7 novembre 1987 de 114 personnes et couvrant plus de 200 entreprises, dont plusieurs sont pourtant en phase d'investissement et d'expansion, suffit-il à protéger le capital humain dans ces entreprises? Le transfert des biens confisqués ne se fera qu'après rapport définitif de la Commission de confiscation qui sera présenté dans 6 mois. Si plusieurs entreprises se portent bien et ont eu accès à des crédits et des facilités de caisse très importants, preuve de leur solvabilité, d'autres sont en difficulté et sont surtout menacées par la grande frilosité des banques qui ferment les vannes. Face à cette situation délicate, ces entreprises suffoquent et n'arrivent pas à honorer leurs engagements à l'égard de leurs fournisseurs locaux ou étrangers. Conséquence immédiate : production au ralenti, sinon à l'arrêt et menace réelle sur les ressources humaines des entreprises concernées qui emploient environ 15.000 personnes. Actuellement, on constate une démotivation des dirigeants et des cadres et par voie de conséquence des "fuites" de plusieurs compétences. C'est tout l'enjeu de ce dossier énorme, mais il faut avouer que le temps presse et que ces entreprises pataugent davantage dans des difficultés considérables. Raison pour laquelle il faudrait faire vite, tout en réussissant un challenge central: la mise en valeur des compétences qui n'ont pas "la chance" de monnayer leur talent car d'autres moins compétents mais suffisamment pistonnés ont pris les places. La réussite de la transition avec des ressources humaines véritablement à leur place équivaut à la survie des sources de revenus de plusieurs employés et cadres.