Pensant sa longue et riche histoire, ce pays, la Tunisie, a traversé d'innombrables épreuves si difficiles, si rudes. Telles que les sanglants événements de Bizerte, avec leur lot d'innocentes victimes tombées sous les balles des paras français. Les inondations des années soixante, détruisant plus de la moitié de la récolte céréalière. Le système des coopératives imposé par Ben Salah incitant les gens à la révolte et à l'anarchie par simple vengeance. Le jeudi noir du 26 janvier 1978 et la révolte du pain qui furent à la fois meurtriers et répressifs. Le long et épuisant règne de Bourguiba que Mohamed Essayah glorifiait à chaque occasion priva le pays de toutes ses libertés publiques et individuelles. Mais qu'un couple ordinaire puisse prendre en otage la destinée de tout un peuple, cela dépasse la raison. Le joyeux «ripou» aux cheveux éternellement noirs associé à la joyeuse «Trabelsia» se sont efforcés de mettre au point une organisation mafieuse issue du terreau familial. «Le voyou-président» n'avait de souci quotidien que de remplir ses coffres de milliards, pendant que «la Trabelsia» dilapidait en toute quiétude les deniers de l'Etat, tout en se faisant applaudir à l'Assemblée nationale. L'inculte et vulgaire Belhassen, non content de «vider» les banques au «vu» et au «su» de tout le monde, s'est permis de greffer sa propre compagnie aérienne «Karthago» sur celle de «Tunisair». Ce qui lui a permis d'amasser d'énormes capitaux, entraînant dans son sillage la destruction des fondements mêmes de la compagnie, devenue inopérante pour des années durant. Quant à l'autre Trabelsi, Imed de son nom, il utilisait l'avion présidentiel de son «illustre» parent pour régner en maître absolu sur le marché parallèle de «Boumendil» et «Moncef Bey». Ce ne serait pas convenable d'oublier nos deux fameux compères : Sakher El Matri et Slim Chiboub. Le premier, sans engager le moindre centime, se sert copieusement auprès des banques dans l'impunité la plus totale. Du jour au lendemain, il se voit propulser à la tête d'un empire financier : concession de voitures, presse à la fois écrite et audiovisuelle, création de sa propre banque avec les fonds de l'Etat, connue sous le nom de Zitouna. Notre deuxième compère Slim Chiboub, non satisfait d'être actionnaire à «Boeing», «Carrefour», ex-patron d'équipe de football, trouva le moyen de s'associer à la «Trabelsia» pour s'approprier, à coups de milliards, des terrains appartenant à des tiers. Toujours assoiffé de gain, il obligeait un banquier de la place à lui avancer des fonds pour acheter des chevaux de courses, qu'il faisait courir à Paris et à Rome. Alors que faut-il penser de tout cela ? Le peuple tunisien vient de vivre un sinistre cauchemar, entraînant une tristesse accablante. Il ne sera plus jamais dupe de sitôt. Si cette lettre est prise en considération, ce peuple valeureux s'adresse solennellement au Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi, en ces termes : – Il est de toute première instance d'instaurer la sécurité dans le pays, il y va de la survie même de l'Etat tunisien – Au nom de l'amour de la patrie, s'interdire de parler du RCD ni de ceux qui l'ont administré – Enfin, il doit user de tout son poids comme diplomate auprès de ses amis, afin de rapatrier par voie légale tous ceux qui ont violé l'intégrité de ce pays.