• 24% jugent les débats politiques à la TV de qualité appréciable alors que 46% déclarent qu'ils ne répondent pas aux attentes du citoyen et 29% indiquent qu'ils ne sont d'aucun apport • Trois quarts des personnes interrogées se montrent favorables à un régime parlementaire • 23% jugent que le Tunisien souffre d'un manque de culture politique, 31% jugent qu'il a une culture politique moyenne et 36% une bonne culture • 54,1% affirment avoir entendu parler du parti Ennahdha alors que 23,2% l'apprécient. Le Mouvement Ettajdid vient en seconde position avec 34,8% qui affirment le connaître tandis que 8,3% l'apprécient. Viennent ensuite les partis le Mouvement démocratique et social, le Parti démocratique progressiste et le Forum démocratique pour le travail et les libertés Après le 14 janvier, la révolution a généré une profonde mutation du paysage politique et un vent de liberté a soufflé sur tous les secteurs notamment celui des supports médiatiques qui, jusqu'ici muselés, ont tenté de jouer leur rôle en décortiquant la situation politique, sociale et économique post-révolutionnaire. Avocats, enseignants universitaires, journalistes, politiciens ont défilé tout au long de ces semaines sur les plateaux de télévision pour dénoncer les abus de l'ancien régime et apporter un éclairage sur l'impact de cette révolution sur la situation politique, économique et sociale du pays. Un sondage d'opinion sur la situation politique et l'impact de la révolution sur les médias a été réalisé par l'Institut de sondage et de traitement de l'informatique statistique (Istis) afin de se faire une idée sur le regard que portent les Tunisiens sur la situation actuelle du pays, la perception qu'ils ont du nouveau paysage politique, le comportement qu'ils ont eu vis-à-vis des médias depuis le 14 janvier ainsi que leurs tendances politiques... Ce sondage, qui a porté sur un échantillon de 1828 personnes sélectionnées selon la méthode des quotas par région,a été réalisé par une équipe de 31 enquêteurs expérimentés qui ont été mobilisés pour réaliser les opérations de collecte pendant la période allant du 4 au 11 avril 2011. Répondant à une question portant sur l'évolution actuelle du pays, 64,6 % se sont déclarés insatisfaits de la performance des partis,56,8% de la situation économique du pays, 56,6% de la situation sécuritaire tandis que 42% sont satisfaits de la performance des médias. Concernant une question sur les risques qui guettent le pays, 49,4% des personnes interrogées jugent que le pays risque de s'enliser dans une crise économique, 43,2% pensent qu'il existe un risque pour qu'un véritable système démocratique ne soit pas instauré, tandis que 39,4% pensent que le gouvernement provisoire peut échouer à réaliser des élections équitables alors que 36,6% jugent qu'il risque d'y avoir une confiscation de la révolution par des mouvements extrémistes. Enfin, 22,9% craignent le retour d'un régime dictatorial. S'agissant des revendications sociales liées à l'emploi, l'augmentation des salaires, la régularisation de la situation professionnelle de certaines catégories de salariés, plus de 58% des personnes interrogées jugent qu'elles sont légitimes. 65% des personnes qui sont d'accord avec les revendications pensent que l'Etat dispose des moyens pour satisfaire les besoins de la population, tandis que 61% pensent que ces revendications servent la cause de l'Ugtt et renforcent sa position. Enfin 87,6% des personnes interrogées estiment que ces revendications risquent d'affaiblir la situation économique du pays. Concernant le gouvernement provisoire, les résultats du sondage montrent que le président par intérim est jugé très performant par 20,1% des personnes interrogées, moyennement performant par 36,2% et faiblement performant par 43,7%. Les jeunes Tunisiens âgés de moins de 30 ans,plus exigeants que leurs ainés vis-à-vis de la performance des dirigeants politiques actuels, sont moins nombreux à accorder un jugement positif sur la performance du gouvernement. 91,4% s'intéressent aujourd'hui aux informations véhiculées par les médias Ce sondage s'est, en outre, intéressé à l'intérêt que portent les Tunisiens aux médias depuis le 14 janvier. Avant la révolution, 42.5% des Tunisiens s'intéressaient aux informations alors que cette proportion s'élève actuellement à 91,4%. Cette tendance concerne l'ensemble de la population toutes catégories confondues. 74,2% suivent les informations sur les chaînes de TV tunisiennes, 67,4% sur les chaînes TV étrangères, 45,5% sur les chaînes radio et 30,8% dans les journaux et magazines tunisiens. S'agissant de l'usage d'Internet (Facebook, Twitter, Yahoo....), environ 58% des jeunes âgés de 18 à 29 ans déclarent utiliser assez souvent Internet pour s'informer. Cette mouvance touche aussi les personnes de plus de 60 ans. Un individu sur dix parmi cette tranche d'âge déclare qu'il utilise Internet comme support d'information. Au niveau régional, les résultats ont montré, par contre, que 67% dans le Nord-Est n'utilisent pas Internet alors que ce taux s'élève à 78% pour le Centre-Ouest. A une question relative à la qualité des débats politiques organisés sur les plateaux TV, 24% estiment qu'ils sont intéressants alors que 46% déclarent qu'ils sont encore loin de ce qui est demandé et 29% indiquent qu'ils ne sont d'aucun apport. Pour ce qui est de la qualité des informations véhiculées par les supports médiatiques tunisiens, les personnes interviewées déclarent à hauteur de 61.8% que les chaînes de TV tunisiennes répondent bien ou moyennement à leurs besoins. 63,7% déclarent être soit satisfaites, soit moyennement satisfaits par les chaînes radio et 73,7% par les journaux. Le journal Achourouq arrive en première position, suivi d'Assabah, D'Assarih et de La Presse. Ennahdha en tête du peloton La chute de la dictature de Ben Ali semble avoir réconcilié les Tunisiens avec la politique. Avant la révolution, plus de 76% des citoyens étaient totalement désintéressés de la politique. Aujourd'hui, la majorité des Tunisiens se sentent concernés par l'avenir politique de leur pays. Une question a concerné la préférence des Tunisiens à propos du régime à adopter. Déjà près de 56% arrivent à comprendre la différence entre le régime parlementaire et le régime présidentiel. S'agissant des préférences, les trois quarts des personnes interrogées se montrent favorables pour un régime parlementaire. Une question a été posée sur le niveau de culture politique du Tunisien. Les opinions sont partagées. 23% jugent que le Tunisien souffre d'un manque de culture politique, 31% jugent qu'il a une culture politique moyenne et 36% une bonne culture. 60% des personnes interrogées jugent qu'il échoit aux médias de relever le niveau de cette culture politique . 44% pensent que c'est au système éducatif de jouer un rôle d'information et de sensibilisation tandis que 40% estiment que cette mission doit revenir au gouvernement. A une question relative à la connaissance du paysage politique actuel, 62% jugent qu'elle est faible tandis que 27% estiment qu'elle est moyenne. Une personne sur dix déclare en avoir bonne connaissance. Enfin, questionnés sur leur connaissance des partis politiques, 54,1% affirment avoir avoir entendu parler du parti Enahdha alors que 23,2% l'apprécient. Le mouvement Ettajdid vient en seconde position avec 34,8% qui affirment le connaître tandis que 8,3% l'apprécient. Viennent ensuite: le Mouvement démocratique et social, le parti démocratique progressiste,et le Forum démocratique pour le travail et les libertés qui ont obtenu les taux de notoriété suivants: 22,6% pour le Parti démocratique et social,19% pour le Parti démocratique progressiste, et 14,6% pour le Fdtl. Quant aux taux d'appréciation, ils sont respectivement de 5,8%, 4,9% et 4,8%. I.H. (Source: Rapport d'analyse sur le sondage d'opinion réalisé par l'Institut de sondage et de traitement de l'information statistique)