De temps à autre, les bus de la Transtu tombent en panne en cours de route. Parfois ce sont des pneus qui sont crevés, d'autres fois c'est le moteur qui s'arrête ou le frein qui ne marche plus. L'arrêt dure de longues minutes, le temps de réparer le bus. Bien sûr, un autre bus de remplacement arrive pour emmener les usagers qui perdent beaucoup de temps à attendre. Indépendamment de leur volonté, ils arrivent à leur travail ou chez eux en retard. Et dire que le bus fait l'objet régulièrement – en principe – d'une vérification dans le dépôt pour s'assurer que tout est en règle et que le risque de panne est minime. Très utilisés – vu la demande en constante évolution –, les bus subissent, il est vrai, une détérioration rapide. Ils font la navette entre Tunis et les différentes zones du Grand- Tunis dans des conditions pas toujours favorables. Parfois, ils sont obligés d'emprunter des chaussées crevassées, ce qui met à rude épreuve les amortisseurs et les pneus. D'autres fois, c'est le conducteur qui ne prend pas soin de son véhicule et n'hésite pas à utiliser la vitesse, mettant en péril la vie des usagers. La dégradation du véhicule est due aussi à certains vandales qui trouvent un plaisir à déchirer ou à casser certains éléments du véhicule. Le confort aux heures de pointe est absent dans la mesure où les usagers sont serrés les uns contre les autres. L'usure rapide du véhicule Rappelons que la longueur du réseau est de 6894 300 km parcourus par 1.085 véhicules – dont 325 articulés – avec un âge moyen du parc de 7 ans et 6 mois. Le nombre de courses par jour est de 11.000, alors que le nombre de voyageurs transportés par jour est d'environ 1 million. Le kilométrage parcouru par an est d'environ 57 467 300 km. Mal ou pas assez entretenu, le bus peut être à l'origine d'un accident et les exemples ne manquent pas. Plusieurs facteurs contribuent à l'usure rapide du véhicule pourtant acquis au prix fort : l'état de la route, le manque de maintenance, la conduite et le vandalisme. Le rôle des dépôts de réparation bien équipés et gérés par des compétences confirmées est donc plus que vital pour la maintenance des bus qui doivent donner le meilleur rendement sans risque d'accident ou de panne. D'où l'importance de la mise en service récemment du dépôt El Bokri relevant de la Transtu. Le parc autobus de la Transtu se compose, rappelons-le, de 1.185 véhicules dont 325 bus articulés répartis sur seulement cinq dépôts d'entretien et de remisage. La société reconnaît que cette situation est «peu favorable pour une gestion optimisée de ces moyens matériels». Cela a amené la société à envisager la construction d'un dépôt à une zone dite El Bokri. Cette réalisation a été faite au cours de ce XIe Plan. Mis en service le 7 avril 2010, ce dépôt va permettre d'abord d'améliorer la capacité de remisage globale et d'assurer, ensuite, une meilleure gestion du parc en augmentation constante dans la mesure où le nombre de bus est passé de 713 en 1987 à 1.185 en 2010. Le site relève territorialement du gouvernorat de l'Ariana, délégation de Sidi Thabet, à une dizaine de kilomètres de la ville de l'Ariana. Il est à 15 km de l'hyper centre de la capitale, mais à proximité des grands quartiers résidentiels de Mnihla, Ettadhamen, El Omrane supérieur et Ibn-Khaldoun. Le dépôt en question est proche du GP8 reliant Tunis à Bizerte et à quelque 400 mètres du village El Bokri. Une répartition proportionnelle La station de métro la plus proche du dépôt est à 7 kilomètres. Un noyau de transport local est donc constitué pour desservir un tissu urbain dispersé vers le nord, formé des localités de Sabbbalet Ben Ammar, Sidi Thabet, Bach Hamba, Pont de Bizerte et Kalaat El Andalous. Selon les responsables de la Transtu, «à moyen terme, ce dépôt sera en mesure de répondre aux déplacements qui seront générés par le projet présidentiel d'envergure du quartier d'affaires d'El Hessaiane» Le plan de remisage du dépôt El Bokri réserve une aire d'environ 190 unités de capacité pouvant atteindre jusqu'à 200 places, moyennant un plan de remisage optimal. De plus, ce dépôt El Bokri devrait permettre dès sa mise en service une répartition proportionnelle du parc autobus à travers l'ensemble des dépôts de la Transtu. Une meilleure fluidité de la circulation routière sur les axes desservis est donc attendue. Les autres dépôts opérationnels sont ceux de Charguia A, Charguia B, Bab Saâdoun, Zahrouni et Tébourba. Le dépôt El Bokri est d'une superficie globale de 94.000 m2 dont 50.000 m2 comme aire de remisage des bus. La superficie des ateliers techniques est de 15.000 m2 alors que celle des locaux administratifs est de 3.000 m2. Le dépôt – dont le coût est de 12 MD et d'une capacité d'accueil de 190 bus – dispose même d'espaces verts et de locaux divers sur une superficie de 26.000 m2. Les zones d'exploitation sont celles de Mnihla, Douar Hicher, Oued Ellil, Sidi Thabet, Kalâat Landalous, Béjaoua, Jédaïda et Tébourba. Espérons qu'avec ce nouvel acquis, la gestion du parc pour certaines zones sera améliorée dans l'intérêt général et notamment celui des usagers qui sont devenus exigeants, notamment en termes d'horaire et de confort.