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Crise sociale et manipulation politique
Evénements de Métlaoui


Par Abderrazak BEN AMAR*
Les événements dramatiques de Métlaoui méritent que l'on se penche sérieusement sur la question sociale en Tunisie. En partant des événements de Redayef de 2008 et du véritable mouvement de révolte sévèrement maté par le président déchu, le problème social ne cesse de se manifester en prenant, bien entendu, toute son ampleur pendant la révolution. Il suffit de se rappeler les différentes revendications et les slogans exprimés par les manifestants d'abord à Sidi Bouzid puis dans toutes les régions de la Tunisie, pour constater aisément le ras-le-bol de la masse de chômeurs et de démunis qui a longtemps enduré une condition sociale humiliante.
Certes le mouvement révolutionnaire est parti de Sidi Bouzid, épicentre du séisme social déclenché à la suite d'une altercation entre le jeune martyr Mohamed Bouazizi et Faida Hamdi, agent municipal. Cependant, il aurait pu avoir lieu dans n'importe quelle autre région ayant réuni les mêmes conditions et les mêmes causes qui ont engendré ce mouvement. Car on a bien constaté que les profondes fissures de ce séisme se sont vite étendues à l'ensemble de la Tunisie, touchant par là les différentes villes et localités et les couches sociales se sentant chacune lésées d'une manière ou d'une autre par les injustices de l'ancien régime dont les méfaits n'ont épargné personne.
Cette même conjoncture et ces mêmes causes perdurent encore, on les retrouve dans la plupart des villes tunisiennes. Dans le cas de Métlaoui, le mouvement social s'est déclenché à deux reprises : au mois de mars dernier et au début de ce mois de juin. On a généralement évoqué le tribalisme comme cause principale de la hargne qui a sévi pendant plusieurs jours et du cruel carnage qui en a résulté. Seulement si on remonte l'histoire de cette ville, on constate qu'elle a drainé des flux successifs d'exode rural, et ce, à partir du début du XXe siècle où la main-d'œuvre est venue de tous les coins de la Tunisie pour chercher emploi et quiétude. En effet, la ville s'est distinguée par sa diversité humaine et culturelle qui savait s'accommoder des différents aléas et formait un bloc uni pendant la lutte nationale et pendant la révolution qui a fait tomber la dictature.
Donc l'on ne peut que récuser l'argument du tribalisme qui occulte une profonde crise sociale qui a fragilisé cette homogénéité. Il serait donc plus raisonnable d'affirmer que le phénomène de l'exode rural était bien à l'origine de la présence des Djeridiens formant ainsi leur propre quartier. Dans ce cas, Métlaoui se présente comme ces autres villes tunisiennes et même maghrébines sur lesquelles se sont déferlées des vagues de main-d'œuvre à des moments où elles en avaient vraiment besoin. Au début quand l'exploitation des mines de phosphate était très difficile et nécessitait une main-d'œuvre importante, les étrangers étaient les bienvenus pour travailler comme mineurs et la ville est devenue un véritable melting-pot.
En effet, on coexistait convenablement parce qu'il y avait du travail pour tous. Mais vu l'évolution des technologies d'exploitation et le passage de mines souterraines à celles à ciel ouvert sous forme de chantiers, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a pris des mesures de réduction de la main-d'œuvre. L'on assiste depuis à la présence de jeunes et de moins jeunes chômeurs et comme dans toutes les crises pareilles, l'étranger est présenté à tort comme la cause de la misère dont sont victimes les habitants originaires de la ville. Dans une telle crise, les uns et les autres se diabolisent réciproquement et se taxent par là des pires qualificatifs du régionalisme, de la haine et du mépris.
Ces moments de tension offraient à l'ancien régime une proie pour toute manipulation politique et mettait à son profit les divergences entre les différents groupes sociaux. Il apparaît qu'après la révolution, les anciens Rcédistes n'ont pas manqué l'occasion pour faire récurer le méchant réflexe de la haine régionaliste entre les habitants car ils sont en quête d'un tel chaos, d'un tel carnage pour justifier que ce peuple ne mérite ni liberté ni démocratie.
Donc ce qui s'est passé à Métlaoui est la conséquence historique d'un problème d'exode rural et d'une crise sociale utilisée à mauvais escient par des gens sans scrupules. L'on doit donc se rappeler toujours ces tragiques événements et prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que de tels drames ne se reproduisent car le cas de Métlaoui nous rappelle les quartiers de Tunis (El Kabbaria,Mellassine, Cité Ettathamen, Ezzahrouni) ou encore de Sfax (Cité El Khadra), sans oublier évidemment Kasserine, Thala, Gafsa, Sidi Bouzid... etc., toutes les villes de la Tunisie profonde où l'économie est aujourd'hui quasiment paralysée et la situation reste explosive. Il faut agir vite pour désamorcer ces bombes à retardement en repensant intégralement le mode de développement régional. Le processus révolutionnaire est une opportunité pour le gouvernement qui saura prendre en charge ces laissés-pour-compte en rompant avec les palliatifs éphémères mais irrémédiables de l'ancien régime, ou encore les promesses populistes et les quotas d'embauche manifestement discriminatoires et source de discorde mais qui ont été, malheureusement, prescrits par certains chefs politiques d'après la révolution. Il faudrait à titre d'exemple établir un timing approximatif de recrutement en classant selon des critères de mérite, d'ancienneté, et de conditions sociales de tous les postulants au travail dans les différents secteurs et en informer les intéressées. Il s'agit là au moins de paramètres rassurants et convaincants car ils sont équitables.


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