• Sécurité sociale : entre 10 et 18 milliards d'euros s'évaporent chaque année. Travail au noir, cotisations non versées, tricheries sur les allocations familiales ou arrêts maladies abusifs : l'Etat a récupéré, en 2010, 457 millions d'euros sur les "fraudes sociales" détectées par ses services. François Baroin, en charge du Budget, a présenté, hier,en Conseil des ministres, un plan d'action contre ces escroqueries à l'égard de la Sécurité sociale. La somme récupérée par l'Etat n'est que la "partie émergée de l'iceberg", a averti hier Dominique Tian, rapporteur UMP d'une commission parlementaire sur le sujet. Le montant de la fraude sociale serait au moins vingt fois supérieur : il se situerait entre 10 et 18 milliards d'euros, selon les estimations. "Stigmatiser les assistés" Pour combattre ces pratiques qui creusent le trou de la Sécurité sociale, la commission parlementaire préconise 53 nouvelles mesures. Parmi elles : interdire la gestion de sociétés aux patrons épinglés plusieurs fois pour travail au noir, créer une "carte vitale biométrique" à la durée limitée et augmenter le contrôle des arrêts maladies. Pourtant, au sein même de la commission, ces propositions divisent. Certains dénoncent l'utilisation politique de ce phénomène de fraudes, pour mieux séduire les électeurs à un an de la présidentielle. "Ces propositions sont surtout axées sur le contrôle des allocations sociales. C'est une façon de stigmatiser ces personnes assistées, alors que moins de 1% d'entre elles fraudent", critique ainsi Jean Mallot, coprésident (PS) du groupe parlementaire. "A l'inverse, on ne s'attaque pas assez au travail au noir, qui représente pourtant trois quarts des sommes fraudées." L'an dernier, en plus des 457 millions récupérées sur les fraudes sociales, l'Etat a détecté 2,4 milliards de fraudes sur les impôts. (Source: 20 minutes.fr) Croissance La Fed, moins optimiste sur l'économie, maintient ses taux La Réserve fédérale a réduit, mercredi, ses prévisions concernant la croissance économique des Etats-Unis, et maintenu ses taux directeurs proches de zéro, mais n'a pas pour autant suggéré qu'un nouveau soutien monétaire était en préparation. A l'issue d'une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire (Fomc), la Banque centrale américaine a, comme prévu, promis de maintenir le coût du crédit à un faible niveau pour une période prolongée, selon l'expression consacrée. La Fed a ramené ses taux directeurs à un niveau proche de zéro en décembre 2008, en pleine crise financière. Prenant en compte une économie qui tourne au ralenti, la Fed a réduit ses projections. Elle anticipe désormais une croissance économique de 2,7% à 2,9% cette année contre 3,1% à 3,3% dans ses projections d'avril. Pour 2012, elle table sur une croissance de 3,3% à 3,7%, contre 3,5% à 4,2%. "Le ralentissement de la reprise économique est en partie le reflet de facteurs probablement temporaires, comme l'effet de frein de la hausse des prix alimentaires et de l'énergie sur le pouvoir d'achat et la consommation des ménages, ainsi que les perturbations dans les approvisionnements associés aux événements tragiques au Japon", lit-on dans le communiqué de la Fed. Si une partie du ralentissement économique est temporaire, une autre partie pourrait durer plus longtemps, a commenté le président de la Fed, Ben Bernanke. La Fed a rappelé qu'elle terminait son programme d'achat de 600 milliards de dollars d'obligations du Trésor US appelé QE2 (assouplissement quantitatif 2) à la fin du mois, comme prévu, et qu'elle continuerait à réinvestir les produits. "Il n'y a pas d'allusion d'une poursuite de l'assouplissement de la part de la Fed", a commenté Nick Bennenbroek, chez Wells Fargo. "Dans l'ensemble, cette déclaration a déçu les investisseurs, à l'affût d'un langage plus pessimiste." Projection de chômage en hausse Lors d'une conférence de presse, qui a touché des questions aussi diverses que les difficultés économiques de la Grèce et le montant des réserves que devraient détenir les grandes banques, Ben Bernanke a concédé que la situation des Etats-Unis était en partie dépendante de ce qui se passait en Europe. "Si on ne parvenait pas à résoudre cette situation (de la dette grecque) cela constituerait une menace pour le système financier européen, le système financier mondial et pour l'unité politique européenne", a déclaré le président de la Fed. "Oui, nous en avons discuté; c'est l'un des nombreux risques financiers potentiels auxquels nous sommes confrontés." Deux ans après la fin officielle de la récession aux Etats-Unis et les tentatives sans précédent de la Banque centrale américaine pour soutenir la croissance, la reprise apparaît désespérément faible. Les employeurs se montrent réticents à embaucher, et le taux de chômage reste à un niveau élevé, à 9,1% de la population active en mai. La Fed s'est d'ailleurs montrée moins optimiste qu'en avril en ce qui concerne le marché du travail : elle l'estime "plus faible que prévu", au lieu d' "en amélioration graduelle", selon son expression du mois d'avril. Elle prévoit, désormais, un taux de chômage avoisinant 8,6% à 8,9% pour 2011, qui baisserait donc par rapport à mai, mais est en hausse par rapport à la projection d'avril (8,4%-8,7%). Même à l'horizon 2013, la Banque centrale américaine prévoit encore un taux de chômage de 7% à 7,5%, significativement au-dessus de ce qu'elle estime compatible avec le plein emploi. En matière d'inflation, la prévision de la Fed est peu changée, à 2,3%-2,5% pour cette année mais sa prévision d'inflation de base (hors éléments volatils) est remontée de 1,3%-1,6% à 1,5%-1,8% pour 2011. La Fed n'a pas d'objectif explicite d'inflation à la différence d'autres Banques centrales mais sa prévision d'inflation à long terme sert d'objectif officieux. Mercredi, la Fed a réaffirmé sa prévision d'inflation long terme de 1,7% à 2%. Ben Bernanke s'est dit partisan depuis longtemps d'un objectif d'inflation. "Ce n'est pas du tout incompatible avec notre objectif en matière d'emploi, a-t-il estimé. Toutefois, a-t-il ajouté en substance, cette décision doit être bien comprise, notamment par le Congrès". Le taux de croissance économique aux Etats-Unis n'a été que de 1,8% au cours du premier trimestre de 2011 en rythme annualisé. Les économistes espèrent que le taux de croissance pourra passer à 2% au deuxième trimestre, mais ce ne sera toujours pas suffisant pour engendrer un bond de l'emploi. (Source: Reuters)