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Les hommes d'affaires, la liste de « la honte » et les « sans-culottes » ! (2e partie)
Opinions


Par Imed ABDELJAOUED*
Les débats sur les plateaux de télévision et les studios de radio ne se déroulent-ils pas sans les hommes d'affaires ?! (des apparitions sporadiques n'excluent pas une marginalisation !).
Dans les articles de journaux, et outre certains journalistes éclairés et expérimentés, personne ne parle d'eux, de leur rôle primordial, de leur participation dans la constitution de la nouvelle Tunisie, du coût de leur rationalité, de la gravité de leur attentisme, des chances de leur adhésion au pacte social...
Dans les cercles intellectuels, on spécule sur les sujets qu'on considère comme prioritaires : démocratie, citoyenneté, justice révolutionnaire, Constituante, obscurantisme… et quand on évoque le monde des affaires on s'arrête sur les pratiques mafieuses de Ben Ali, des Trabelsi et de leurs subordonnés, les hommes d'affaires !
Quant à l'Instance de M. Ben Achour et bien que ses membres se soient autoproclamés gardiens du temple et détenteurs de la vérité, ils n'ont pas hésité, à travers des calculs politiques, une myopie légendaire et un esprit revanchard mal canalisé, à prôner et imposer une purge à l'égard de tous ceux qu'ils considèrent comme les symboles de l'ancien régime !
Quelques dizaines de milliers de Tunisiens, dont un bon millier d'hommes d'affaires (et non des moindres !), seront interdits de citoyenneté !
Les uns pour leur soutien politique, les autres pour avoir figuré sur la liste de «la honte» ! Qu'il y ait des preuves ou pas sur leur soutien au président déchu, qu'ils aient leurs raisons ou pas, qu'ils aient fauté ou pas, le verdict est sans appel au nom de la justice révolutionnaire des «sans-culottes» : quitter le terrain !
Bizarrement, cette attitude a été adoptée par tous les grands partis (sauf un !) et on a eu droit à des déclarations étonnantes de la part de personnalités qu'on pensait au-dessus de calculs ou de pratiques indignes d'hommes politiques clairvoyants : «Ils peuvent se reposer cinq ans et nous laisser faire !» renchérissaient Messieurs Ben Jaâfar et Marzouki, entre autres, en parlant de tous les exclus ! Vous imaginez ce qu'adviendrait de notre pays si ces centaines d'hommes d'affaires se retiraient pour 5 ans ! A moins qu'ils acceptent, volontiers, le statut de «pestiférés» sur le plan politique et social et celui de «citoyens» lorsqu'ils créent de la richesse !
Voilà ce qu'ont réservé la plupart de nos politiques, de nos intellectuels et de nos journalistes à nos chefs d'entreprise : interdiction de candidater à la Constituante (la chose pourrait s'étendre aux élections législatives et présidentielles selon les adeptes de l'interdiction de 5 ans !) et de jouir de leur citoyenneté !
Les hommes d'affaires ne seront donc pas partie prenante dans l'élaboration de la Constitution qui va tracer les grands principes pour plusieurs décennies futures !
Ils ne seront pas de la partie, car même les non-exclus d'entre eux et ceux récupérés par les partis politiques seraient écartés, de fait, par les têtes de liste politiques. Ils pourraient se consoler d'une figuration (de second plan !) sur des listes qui prétendraient ratisser large ! Ils pourraient également constituer des listes d'indépendants qu'on qualifiera d'autre visage du RCD!
Le comble c'est que les partis politiques qui ont appuyé la purge et l'exclusion insistent tous sur le concept de bonne gouvernance comme fondement de leur programme. Il est évident que la plupart des hommes politiques utilisent la bonne gouvernance comme slogan et oublient ou ignorent qu'il s'agit d'un contenu, d'une dynamique où la partie prenante secteur privé (hommes d'affaires) occupe une place de choix !
Partis politiques, médias, et intellectuels spéculent sur l'avenir immédiat de notre pays en matière d'investissement, d'emploi, de commerce extérieur, de tourisme, d'infrastructures, même de points de croissance (tout le monde est devenu fin connaisseur avec ce fameux 1% sur toutes les lèvres pour 2011), mais ne font aucune allusion au rôle moteur des créateurs de la richesse ! C'est l'art de construire avec uniquement des architectes !
Le processus est tellement mécanique pour nos «sans-culottes» que dès que la sécurité est rétablie, les sit-in abolis, on donne l'ordre aux hommes d'affaires, interdits de citoyenneté, de mettre les machines en marche, de redoubler d'efforts pour réaliser un 7-8% de taux de croissance (dont également tout le monde parle !) et de contribuer à les répartir dans le respect de l'équité ! C'est vouloir le beurre et l'argent du beurre ! C'est vraiment «culotté» pour des «sans-culottes» !
Soyons sérieux, Messieurs ! Vous oubliez que ces hommes d'affaires ont un honneur, qu'ils sont des êtres humains, qu'ils ont une famille, qu'ils sont des gens respectables et honnêtes ! Comment oser les maltraiter, les ignorer alors qu'ils sont et seront à l'origine de la richesse de notre pays ?!
N'est-il pas exagéré de parler de liste de «la honte» pour ceux qui, vrai ou faux, de gré ou de force, ont appelé le déchu à se présenter en 2014 ?! Comment se permettre de les considérer comme les symboles du régime de la corruption et de la dictature et les assimiler à ceux qui ont les mains maculées rien que parce que leur nom figure sur cette liste ou parce qu'ils étaient kidnappés et associés, de force, à des vautours jamais rassasiés ?! Est-ce qu'on peut mesurer ce qu'on endure quand on est pris dans le tourbillon du pouvoir (de gré ou de force) ? Peut-on imaginer la sentence si on n'accepte pas de caresser dans le sens du poil ? A-t-on idée sur son devenir si on est ennemi du président ? De la mafia ? Au meilleur des cas, vous gardez distance, affaires en jachère, sourire aux lèvres, et on vous oublie!!
Messieurs, la honte incombe à nous tous, les dix millions, qui avions, lâchement, permis à la pieuvre de s'enraciner !
Excepté les véritables opposants qui ont eu le courage de crier haut et fort et de dénoncer les exactions de Ben Ali et de sa mafia et qui en ont assumé les conséquences, qui d'entre nous a eu le culot de s'attaquer à Ben Ali, à sa femme ou à son régime ?
Nous avions tous désespéré d'un changement dans notre pays (sur un figuier, chaque figue regarde l'autre puis mûrit !), alors nous nous étions attelés, chacun en fonction de ses moyens et de ses connaissances, à avoir des ouvertures, des couvertures et des privilèges !
Qui d'entre nous n'a pas sollicité la police, la douane, les différents ministères, les offices, les caisses, les administrations, etc., pour des services ?! Chacun se débrouillait comme il le pouvait et le statu quo de la débrouillardise (élevée comme valeur !) a permis à ce régime pourri de s'enraciner pendant 23 ans !
Nous sommes tous responsables de la mainmise de Ben Ali , de son clan et de son régime sur le pays, car nous avions démissionné de la vie civile et publique, par opportunisme, pour nous concentrer sur les besoins du quotidien, et avions laissé le champ libre à la mafia pour diriger le pays. C'est nous qui avions nourri l'image d'un RCD puissant et envahissant alors qu'il n'était qu'une coquille vide, qu'une bulle à la merci d'un «messek» ! Le RCD n'avait ni politique ni programme. Durant 23 ans, il n'a fait que diviniser son président et exagérer ses capacités pour faire régner la peur et forcer l'adhésion. Il racolait les élites du pays, de gré ou de force, pour les congeler et mieux les contrôler !
Les réalisations du pays, que nul n'a le droit d'ignorer , sont l'apanage de nous tous, à différents niveaux, qui avions géré le développement, et non celui du RCD !
C'est nous tous qui avions surestimé la rente offerte par ce parti et poussé, inconsciemment, nos concitoyens à y croire et à céder à la tentation du diable lorsqu'il ratissait large de gré ou de force : le résultat c'est près de 2 millions et demi de postulants ou d'obligés !
Nous étions tous des Free-rider (des resquilleurs, qui prennent part à la distribution des gains mais jamais concernés par les pertes !)
C'est nous tous qui avions donné l'impression à Ben Ali qu'il était puissant alors qu'au fond ce n'était qu'un lâche :
Votre orgueil doit être immense
car grâce à notre lâcheté,
rien n'égale votre puissance,
sinon votre fragilité!
Fragilité avérée le 14 janvier avec sa fuite !! 


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