Le mercato de l'été 2011 à l'Espérance de Tunis manque-t-il d'ambition et de relief? Ou faudrait-il plutôt penser que le club «sang et or» préfère reculer pour mieux rebondir? En tout début de campagne de recrutement, le club «sang et or» avait engagé l'avant-centre de l'Espérance de Zarzis, Mohamed Ali Slama. Celui-ci représente un joli talent prometteur, mais ce n'est pas encore la grosse pointure capable de s'adapter immédiatement, et sans transition, à la Ligue des champions d'Afrique, car un club aussi ambitieux que celui de Bab Souika a urgemment besoin d'une pointe qui pèse davantage sur les solides défenses continentales. Longtemps, le bureau de M. Hamdi Meddeb avait jeté son dévolu sur l'avant-centre de la JSM Béjaïa, le jeune (21 ans) Camerounais Yannick N'djeng. Il aurait même proposé une indemnité de transfert de l'ordre de 550 mille euros, à en croire le président du club de D1 algérienne, M. Boualem Tiab, lequel a révélé, dans un point de presse, qu'il place la barre de cette indemnité à hauteur de 800 mille euros! L'élément décisif aura été la volonté personnelle du deuxième meilleur buteur de la Ligue 1 algérienne d'aller exercer sur le vieux continent. Dans l'esprit de N'djeng, le passage par l'Algérie n'aura été qu'un tremplin vers le haut niveau européen. La piste N'djeng abandonnée Aux dernières nouvelles, le joueur est parti depuis quatre jours au Portugal. Accompagné de son président, Tiab, et du directeur sportif, Hakim Meddane, il négocie un passage au club portugais de Vitoria Guimaraes, où avait évolué dans les années 1990 l'ancien avant-centre de l'Espérance de Tunis, Ziad Tlemçani. Par conséquent, N'djeng à l'EST n'est plus d'actualité. Le représentant tunisien en Champions League aura ainsi le choix entre garder le Malien Dramane Traoré, dont les performances paraissent pourtant mitigées, ou «pister» un autre attaquant africain, ce qui reste une entreprise hasardeuse tant les solutions se révèlent comptées. En défense, où le Camerounais Yaya Banana a apporté dans la deuxième partie de la saison une certaine stabilité, avec une complémentarité dans l'axe qui prend de l'épaisseur en tandem avec Walid Hicheri, le club de Bab Souika attend le verdict du litige l'opposant au Club Africain sur l'engagement de l'arrière central d'Ahly Tripoli, le Malien Idrissa Coulibaly. L'affaire devrait être tranchée par la fédération internationale (Fifa). Mais comme un signe du destin, y compris sur le front du mercato, l'Espérance doit régulièrement disputer un interminable derby. Celui-ci paraît actuellement tourner à l'avantage du club de Bab Jedid : le gardien Aymen Ben Ayoub et son compère de l'ESZarzis, Nafaâ Jebali, suivis également par l'Espérance de Tunis, vont finalement atterrir au Parc «A». Dans le cas du premier, on peut même parler d'un «contre-pied» parfait si l'on considère qu'il semblait sur le point de débarquer au Parc Hassène-Belkhodja. Cela paraissait à un certain moment d'une évidence éloquente. Hier, il a paraphé un contrat pour le club «rouge et blanc». Nabil Maâloul et ses dirigeants considèrent-ils que l'effectif actuel peut raisonnablement tenir la route en Ligue des champions? Ou prennent-ils plutôt tout leur temps avant d'abattre leurs cartes sur le mercato? L'entame de la phase de poules de la Ligue des champions ressemble, en fait, à un de ces cols «assassins» du Tour de France, un Tourmalet, un Mont-Ventoux ou le mythique Alpe d'Huez. Le 16 juillet (20h30), ce sera le Mouloudia à Alger. Le 30 juillet (22h30), le redoutable Al Ahly du Caire viendra à Radès se coltiner au finaliste de la dernière édition de la C1. Quelles armes ce dernier va-t-il engager dans ces rudes combats? S'il n'y a pas un choix de l'option «recrutement zéro», le club «sang et or» devrait peut-être de suite sortir sa grosse «artillerie» et ses moyens colossaux sur le mercato.